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Au peuple ! Une nouvelle intrigue, un nouveau staff, des nouvelles parties RPG... Un RENOUVEAU est mis en place. Veuillez aller vous recenser et donner votre avis dans le Crieur Public =D
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 Même si. [Libre]

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Geoffroy de Meryl

Geoffroy de Meryl

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MessageSujet: Même si. [Libre]   Même si. [Libre] EmptyDim 1 Mai - 17:17

Le chant d'un homme du peuple traversait les épaisses fenêtres de mon château et se faufilait entre les murs froids et austères de celui-ci jusqu'à arriver droit dans mes oreilles. Je savais reconnaître une personne dont la voix était touchée par un don comme ceux à qui j'aurais dit couper la langue pour ne jamais subir leurs vocalises. Malheureusement pour lui, cet homme qui m'était totalement inconnu, abimait de façon non négligeable mes tympans. Or, c'était une chose que je ne tolérais pas comme tout le monde le savait. Il ne me fallut pas longtemps pour faire comprendre à un de mes hommes que cet abruti nuisait à ma santé. Quelques secondes après le calme était revenu. Qu'était-il devenu à ce chanteur maudit? On lui avait coupé la langue comme je le disais tout à l'heure. Si je ne pouvais pas entendre toutes les voix des hommes, femmes et enfants de mon royaume je pouvais au moins couper celle qui me déplaisaient et qui avaient l'horrible imprudence de chanter juste devant moi. Après tout, ce n'était que justice. Ma volonté était respectée partout dans mon royaume. J'étais roi, j'étais le roi, l'unique titulaire de ce titre que les autres disent ce qu'ils veulent j'étais le maître de ce monde et ils n'étaient rien de plus que mes larbins.

Les adjectifs possessifs...n'étaient-ils pas beaucoup lorsqu'ils émanaient de moi et qu'ils étaient à la première personne du singulier? Sans me vanter, je pense pouvoir dire que si. Tout le monde me le fait «Mon Seigneur que vous parlez bien!» chose dont, d'ailleurs, je suis conscient. Les femmes le reconnaissent elles-mêmes pourtant elles sont plutôt critiques....bien qu'il soit très simple de les appâter. Après tout, elles étaient presque toutes bêtes et naïves. Enfin, le calme étant de nouveau là je me mis au travail. Devant moi, une magnifique feuille vierge trônait sur la table en bois satinée et, à sa gauche un pot d'encre et une plume avaient été posés le matin même par un de mes serviteurs dévoués. Prenant la plume entre mes doigts pour sentir tous ses petits défauts qui la rendaient parfaite. Une plume sans aucune impuretés, un monde tout de blanc et d'or; de quoi devenir fou d'après moi. Le monde n'était pas fait pour être parfait, il perdrait toute sa beauté et ne serait alors qu'un champ de désolation. Enfin, ça ne risquait par d'arriver puisque la simple présence d'Arthur dans le monde rendait cette terre souillée et impure. Arthur, le sujet de ma lettre justement.

Il y a quelque jours alors que je prenais la peine de descendre voir le peuple chose qui était très rare; un homme du peuple qui aurait du m'honorer et se mettre à genoux devant moi si il avait eu un minimum du sens des convenances. Et bien, lui il m'avait fixé comme si j'étais une mauvaise herbe avant de lancer un «Arthur». Ça n'aurait pas eu beaucoup d'importance si je n'avais pas remarqué qu'un autre homme à l'autre bout de la rue répondait à ce salut avec un geste de la main et qu'une autre personne ne faisait pas de même. De plus, j'étais la cible de leur regard et leurs regards ne criaient qu'une chose : conspiration. Un mot que je haïssais au plus haut point. Seulement, étant doté d'une intelligence hors du commun des mortels je ne criais pas en plein milieu de la rue comme si j'étais un tyran sans éducation. Non, j'étais un tyran mais tyran courtois, tactique, intelligent, logique, rusé; ceux que tout le monde craignait. La crainte, voilà la source de mon pouvoir, sans elle, je n'étais rien, pas plus que n'importe quel autre souverain, sans elle Arthur n'avait rien à m'envier.

Arthur, ce fou. De toute façon j'étais prêt à parier que, idiot comme il pouvait l'être, il ne m'enviait même pas. Pour quel prétexte? L'amour, la belle affaire! Ne comprenait-il pas que les deux étaient liés? Non, pas plus que les membres de ma propre cours d'ailleurs qui étaient aussi bêtes que ceux de la sienne. J'étais toujours incompris de toute façon; toujours, quoi qu'il arrivait à cause de mon intelligence supérieur. Ma lettre finit je me levais pour chercher un garde qui ferait le pigeon pour moi, évidement, je n'en trouvais point. Je dus donc, fort mécontent, courir dans tout mon château, une lettre à la main...
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Béatrix Ys
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MessageSujet: Re: Même si. [Libre]   Même si. [Libre] EmptyDim 1 Mai - 23:06

Assise sur le rebord de la fenêtre, j’observe le parc du château en contrebas. Il grouille de monde à cette heure de la journée, j’entends les cris des écuyers qui se hèlent d’un bout à l’autre de la pelouse, les rires des courtisans venus flâner paresseusement au soleil. J’aime regarder le monde d’en haut, bien à l’abri au dernier étage de l’une des tours du château, peu fréquentée. Je peux passer des heures à observer les habitants de ce château, à épier leurs conversations sans jamais me mêler à eux. Nul doute qu’il n’apprécierait pas ma compagnie, de toute façon. Les magiciens ne sont pas particulièrement bien vu, en ces lieux. Je ne parle donc à pratiquement personne, pourtant j’en sais plus sur ces gens que leurs propres amis. C’est assez paradoxal… Mais je ne peux pas être partout, je ne peux pas tout entendre, il y a donc des gens à qui j’accorde plus d’intérêt que d’autres. Et c’est justement l’une de ces personnes intéressantes que j’aperçois en ce moment, depuis mon poste d’observation. La plus intéressante de toutes, même. Celle sur qui j’aimerais tout savoir, sans pour autant y parvenir. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé… Il s’agit bien entendu de Geoffroy de Meryl, seigneur de ce château.

Oui, Geoffroy reste pour moi une énigme. Cela fait pourtant plus de dix-sept ans que je le connais et sans lui je ne serais même pas ici. J’aurais sans doute fini brulé sur un bucher ou connu un quelconque autre sort peu enviable que l’on réservait aux magiciens à l’époque. Mais Geoffroy m’a sauvé, il m’a tendu la main alors que même ma propre famille m’avait tourné le dos. Depuis ce jour, je me suis installée ici, dans son château, et je le sers de mon mieux, espérant ainsi rembourser ma dette. Je crois pouvoir dire, sans me vanter, que je lui ai été très utile en certaines circonstances. Il y a des problèmes dont la résolution nécessite l’aide d’un mage avisé… Mais cette dette d’honneur que j’ai envers le seigneur de Meryl n’est pas l’unique raison qui me pousse à rester. La vérité c’est que j’aime être près de lui, même s’il ne prête pas attention à moi. J’aime savoir qu’il est à proximité quand je me réveille le matin ou m’endort le soir, bien qu’il subsiste entre nous un fossé que je ne parviendrai peut-être jamais à combler… Dès notre première rencontre, j’ai su qu’il était différent. Différent de tous les hommes que je connaissais alors, et de tous ceux que je connais aujourd’hui. Ce qui m’a impressionné chez lui au premier abord, c’est cette noblesse que l’on perçoit dans son attitude, dans chacun de ses gestes soigneusement mesurés. Moi qui ne connaissait alors du monde que la forêt et le village où j’avais grandi, je ne pouvais qu’admirer cet homme-là qui me paraissaient tout droit sortit d’un rêve. Et cette admiration pour ce grand seigneur qui m’avait donné une seconde chance s’était progressivement mué en autre chose. Quelque chose de beaucoup plus fort. Quelque chose qu’on appelle l’amour, je crois. Mais mon expérience en la matière et relativement limitée. Je n’avais jamais été amoureuse avant de rencontrer Geoffroy et je ne l’ai jamais été de personne d’autres depuis. Oh bien sûr, il y a eu des hommes dans ma vie, un certain nombre même, mais aucune relation que je considère comme ‘sérieuse’. Sans doute parce qu’il n’y qu’un seul homme avec lequel j’aimerais partager cette vie… Et c’est également pour cela que je ne peux m’empêcher de l’épier tout le temps, de l’observer dans l’espoir de le comprendre. Mais je n’y parviens pas. En dix-sept ans, on pourrait penser que je le connais par cœur, que je serais capable de prévoir chacune de ses réactions. Mais c’est tout le contraire. A chaque fois que je pense l’avoir compris, je suis détrompée. Toujours est-il que je l’ai sous les yeux en ce moment même. Je viens de le voir sortir par l’une des portes et il longe à présent le mur pour se rendre dans une autre aile du château. Je me penche un peu plus pour ne pas le perdre de vue, il a quelque chose dans la main, je crois, mais d’où je suis je ne parviens pas à savoir ce que c’est… Il marche en direction de la tour où je me suis réfugiée. Peut-être que si je descends…

Je suis un peu essoufflée quand je parviens enfin en bas de l’escalier, juste à temps pour voir Geoffroy passer devant moi. Mais lui ne m’a pas vu. Je remarque qu’il a l’air… agité, énervé. Comme s’il cherchait quelque chose sans parvenir à le trouver. J’attends qu’il ait disparu à l’angle d’un couloir avant de lui emboiter le pas. Il ne faudrait pas qu’il s’en aperçoive… Mais le suivre aujourd’hui ne va pas être facile, il fait un temps magnifique et la plupart des courtisans sont allés flâner dans le parc, le château est presque désert. Effectivement lorsque j’entrouvre la porte, je constate que nous sommes seuls dans le couloir, lui et moi. Et c’est alors que je commets une maladresse regrettable. La poignée de la porte m’échappe des mains et elle se referme avec un bruit sec. Bruit qui ne manque pas d’alerter Geoffroy qui se retourne aussitôt dans ma direction. Il m’observe un instant et je vois dans son regard qu’il a compris que je le suivais. Je reste immobile, incapable de bouger, ni de parler, car s’il a bien une chose que j’ai apprise, c’est que la moindre incartade peut être fatale, surtout lorsqu’il est en colère.


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Geoffroy de Meryl

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MessageSujet: Re: Même si. [Libre]   Même si. [Libre] EmptyVen 6 Mai - 18:44

Fichus gardes, ils n'étaient même pas capables d'être là quand on avait besoin d'eux. Lorsqu'ils étaient inutiles ils étaient là par contre toujours à me complimenter, à me demander si j'avais besoin d'aide. Et là ils étaient où? Nul part évidement! Des incapables! Voilà ce qu'ils étaient, même pas capable de comprendre quand est-ce qu'ils étaient utiles! Enfin, ruminé ne me servirait à rien, je le savais mieux que personne même si c'était plutôt dur à mettre en pratique. Avoir des coups de colère pouvait, certes, servir quelque fois mais la plupart du temps il fallait mieux rester calme. Faire comprendre au peuple que j'étais dangereux c'était une chose, le laisser penser que j'étais incontrôlable en était une autre et il n'était pas question que je les laisse penser cela. J'étais le maître absolu, leur maître absolu et ils me devaient une fidélité sans faille et une confiance qui n'avait aucune limite. Les traîtres bruleraient sur le bûcher et les fidèles seraient récompensés. Tel était ma justice.

Si il y avait une chose que je détestais encore plus que tout ce qui venait de m'arriver aujourd'hui c'était que l'on me suive. J'étais le chausseur pas la proie. J'étais celui qui traquait pas celui qui était traqué. Il était, qui plus est, très difficile de me duper. Je dois avoir un petit côté paranoïaque sans doute..il n'empêche que je sentais la présence des autres derrières moi, quand ils me suivaient et surtout lorsqu'ils le faisaient sans aucune discrétion. Je suis un homme important, je devrais toujours avoir des gardes près de moi. Toujours. Mais ne demandez pas où est-ce qu'ils sont je risquerais de m'énerver. Enfin, en passant par le couloir près de la tour j'ai commencé à sentir une présence. Pas familière, je n'irais pas jusqu'à dire qu'une présence peut m'être familière, c'est pousser trop loin, mais du moins c'était une personne que je connaissais. Sa démarche me disait quelque chose. Visiblement, elle pensait que j'allais pas me rendre compte que j'étais suivi...que les gens étaient naïfs! Seulement je choisis de ne pas la détromper jusqu'à qu'elle fasse une grosse erreur qui lui coûte plus qu'un simple avertissement. Je n'avais pas de temps à perdre de toute façon, pas pour ses gamineries.

L'erreur, elle ne tarda pas à la faire, dès la première difficulté qui s'avérait être...une porte. Ridicule n'est-ce pas? Et bien il n'en reste pas moins que la personne qui me suivait venait de faire claquer la poignée de la porte d'un bruit sec qui aurait mis en alerte le premier des imbéciles. Un rictus mauvais sur les lèvres je me retournais pour faire ça à...Béatrix Ys. Elle était une de mes magiciennes, une petite fille qui ne trouverait sans doute sa route mais qui croyait l'avoir trouvée. Pitoyable surtout que j'avais beaucoup à croire qu'elle était tombée sous mon charme. Ce n'était pas difficile certes, mais elle était aveugle sur bien des points me concernant et elle n'en avait strictement aucune idée. Comme elle n'avait aucune idée de ce dans quoi elle venait de mettre les pieds. Je pouvais jouer avec ses sentiments, faire de cette fille ma marionnette, une personne qui m'était entièrement dévouée quoi que je fasse ou plutôt quoi que je lui fasse faire. Non, elle n'aurait jamais du me suivre, c'était sa plus grosse erreur et cela allait lui coûter cher.

-Béatrix...puis-je savoir pourquoi tu me suivais?

Froide et tranchante ma voix allait de paire avec mon expression qui n'était pas des plus agréables ainsi que mon rictus qui lui promettait de le lui faire regretter. Je m'approchais lentement d'elle et, arrivé juste devant elle, je claquais ma langue contre mon palais pour marquer pour énervement qu'elle n'avait, de toute façon, pas pu louper.

-Je déteste être suivi, murmurais-je telle une menace à mon interlocutrice.
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Béatrix Ys
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MessageSujet: Re: Même si. [Libre]   Même si. [Libre] EmptySam 14 Mai - 14:57

Je reste pétrifiée sous le regard glacial que me lance Geoffroy. Un regard qui me montre clairement que j'ai dépassé les bornes. Et que je vais le regretter. A cet instant, j'aurais juste envie de partir en courant. Mais c'est impossible.

-Béatrix...puis-je savoir pourquoi tu me suivais?

Que vais-je donc bien pouvoir lui répondre ? Je n'en ai pas la moindre idée. Je ne peux tout de même pas lui dire la vérité... Que je le suis tout le temps. Parce que je pense à lui tout le temps. Alors je reste silencieuse. Entre temps Geoffroy s'est approché, si bien que nous sommes à présent face à face. Cette soudaine proximité ne fait qu'accentuer un peu plus mon malaise. Si c'est encore possible. Je ne peux m'empêcher de jeter un regard en coin à la porte, source de tous mes malheurs, mais elle est fermée. Bien fermée. Il n'est de toute façon pas question de me défiler. Je vais devoir m'expliquer. Et être convaincante.

-Je déteste être suivi.

L'intonation menaçante de sa voix, le rictus mauvais qui tord ses lèvres, rien de tout cela ne m'encourage à parler. Pourtant il le faut bien. Mais je n'ai pas la moindre excuse plausible. Il va me falloir en trouver une. Et vite. Mais j'ai beau chercher desespérément, rien ne me vient. Absolument rien... Non, je ne peux pas lui mentir. Si jamais il s'en apercevait, il ne me ferait plus jamais confiance et sa confiance je ne veux pas la perdre. Je dois lui dire la vérité... Après tout ça fait tellement longtemps que j'en ai envie, sans jamais oser passer à l'acte, cette rencontre inattendue et peut-être un signe du destin. Alors je prends mon courage et je passe aux aveux.

- Je vous suivais monseigneur, parce que je ne peux pas m'en empêcher.

J'ai parlé d'une voix calme et posée, bien que je sois intérieurement morte d'inquiétude. Qu'est-ce que Geoffroy va bien pouvoir penser de cette déclaration qui ne laisse que peu de doute quant aux sentiments que j'éprouve pour lui ? Enfin j'imagine que des doutes, il en avait déjà, au bout de dix- sept ans. De toute façon, il est trop tard pour reculer, maintenant. Je continue donc sur ma lancée.

- Parce que j'aime vous observer quand vous ne me voyez pas. Mais aussi parce que j'aimerais bien comprendre... Vous comprendre.

Cette fois c'est moi qui me suis approchée. Nos visages ne sont plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Quelques centimètres que j'aimerais tellement supprimer.

- Mais je n'y arrive pas. Pourtant d'habitude... Mais vous êtes tellement différent de tous les autres. Pas parce que vous êtes roi, non, c'est autre chose. Je ne sais pas quoi. C'est pour ça que je vous suis.

Tout ce que je dis me parait affreusement confus et maladroit. Geoffroy va sans doute me prendre pour une folle complètement obsédée par lui. Et peut-être ne sera-t-il pas si loin que ça de la vérité. Je tente une dernière fois de me justifier.

- Mais quel mal y a-t-il à cela ? Après tout je ne fais que vous regarder...


[Hj : Désolée pour le retard =S]
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Geoffroy de Meryl

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MessageSujet: Re: Même si. [Libre]   Même si. [Libre] EmptyDim 15 Mai - 11:38

Quelle idiote mais quelle idiote! Béatrix Ys, elle aurait tout de même pu réfléchir avant de se mettre à me suivre. Par exemple, regarder de quel humeur j'étais, c'était quelque chose qui, aujourd'hui, lui aurait permis de savoir qu'il fallait mieux ne pas m'approcher à moins d'avoir quelque chose d'important à me dire. Cette histoire de garde m'horripilait en plus haut point et tomber sur Béatrix qui me vouait un véritable culte n'était pas pour arranger mon humeur. Ce n'était pas ma journée. Il suffisait de la regarder, la façon dont elle me fixer, l'ampleur avec laquelle son regard se posait sur moi...rien de tout cela ne pouvait mentir et rien de tout cela ne mentait. Un autre jour, je n'aurais peut-être même pas pris la peine de lui faire remarquer qu'elle me suivait, ou alors, je n'aurais pas perdu mon temps avec elle en lui disant de dégager. Seulement, j'étais de mauvaise humeur et elle me fournissait une distraction qui, si elle n'était pas vraiment bienvenue, elle n'était pas non pour me déplaire.

-Je vous suivais, monseigneur, parce que je ne peux pas m'en empêcher.

Je n'étais pas surpris mais, si à chaque fois qu'elle me croisait elle se mettait à me suivre j'allais devoir l'envoyer en «mission» très loin de mon château chose qui, j'en étais sûr, lui déplairait. Personnellement que je fasse des choses qui lui déplaise ou non ce n'était pas mon plus grand soucis. Non, ce n'était pas mon soucis du tout. Bien sur, il fallait l'avouer, Béatrix n'était pas mauvaise dans son genre et me séparer d'elle ne serait pas malin. Il fallait mieux l'avoir avec moi que contre moi. D'ailleurs, pour cela, je n'allais pas avoir beaucoup de difficulté. Si je n'avais pas de sentiments pour elle je pouvais toujours ou, faire semblant, ou jouer avec les siens.

-Parce que j'aime vous observer quand vous ne me voyez. Mais aussi parce que j'aimerais bien comprendre... Vous comprendre.

Se rendait-elle compte que sa déclaration était d'un ridicule inimaginable? Surement pas. Quand je ne la voyais pas? Pensait-elle sérieusement que je n'avais jamais remarqué son regard son posant sur moi? J'espérais pour elle qu'elle ne le pensait pas sinon je ne répondais plus de son cas. Elle pouvait bien aller voir ailleurs si j'y étais. Je ne voulais que des personnes un minimum intelligentes à mon service. Quant au fait de me comprendre...c'était tout bonnement impossible. Et puis, elle n'aimerait pas vraiment, les femmes aiment le mystère -bien que je n'ai jamais compris pourquoi. Or, le mystère, c'était mon domaine. Tout en disant cela Béatrix s'était rapprochée de moi, je savais très bien ce qu'elle voulait, ce qu'elle espérait et bien il ne fallait pas compter sur moi pour le faire à sa place. Aurait-elle assez de cran pour prendre cette décision et pour combler le vide entre nous? J'en doutais ce qui était dommage pour elle puisqu'elle ne savait pas quelle serait ma réaction.

-Mais je n'y arrive pas. Pourtant d'habitude... Mais vous êtes tellement différent de tous les autres. Pas parce que vous êtes roi, non, c'est autre chose. Je ne sais pas quoi. C'est pour ça que je vous suis.

Elle ne savait pas quoi? Cela allait lui poser un sérieux problème. Les femmes qui ne savaient pas avaient tendance à se poser beaucoup trop de questions et pour finir, elles négligeaient tout le reste, vraiment tout. Leur propre bonheur.

- Mais quel mal y a-t-il à cela ? Après tout je ne fais que vous regarder...

Quel mal y-avait-il à cela? Comment le lui expliquer...Trop c'était trop. Je ne voulais pas d'une folle obsédée par ma personne me suivant partout comme si j'étais un dieu. Je n'en étais pas un -même si j'étais la personne qui s'y rapprochait le plus. J'avais besoin de calme, de tranquillité, de sérénité pas d'une personne comme elle. Enfin, puisqu'elle était là elle allait bien me servir à quelque chose. Je lui faisais assez confiance pour savoir qu'elle n'allait pas ouvrir cette lettre si je lui demandais de l'emmener à bon port.

-Béatrix, commençais-je en posant mon doigt fin sur sa joue avant de la faire glisser et de l'enlever. Tu me rendrais un service?

Je vous l'accorde, toute cette mise en scène n'était peut-être pas obligatoire mais, c'était amusant et cela la motiverait peut-être pour combler ce petit vide. Combien de temps tiendrait-elle? Les paris pouvaient commencer...
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Béatrix Ys
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MessageSujet: Re: Même si. [Libre]   Même si. [Libre] EmptyVen 26 Aoû - 6:30

Nous sommes si proches à présent que je peux distinguer le moindre détail de son visage, que je scrute d'ailleurs avec inquiétude, cherchant à déceler la moindre émotion, le moindre signe me permettant de deviner l'impact que ma déclaration a pu avoir sur lui. Il me semble voir son expression s'adoucir légèrement. Le rictus malveillant qu'il arborait jusqu'à maintenant s'estompe peu à peu. Tant mieux. Je n'aime pas cette façon qu'il a parfois de tordre les lèvres en parlant. Elles sont tellement plus belles quand il sourit. Ce qui est plutôt rare en ma présence, je dois bien me l’avouer. Il faut dire que je n’ai que peu d’occasion de le croiser. C’est… le Roi. Il est toujours très occupé et a sans doute bien mieux à faire que de me parler, à moi. Après tout, qui suis-je donc pour lui ? Cette magicienne étrange qu’il a sauvée, il y a de cela bien des années ? Ou plutôt cette folle complètement hystérique, amoureuse de lui, et qui ne peux même pas s’empêcher de le suivre partout… Peut-être que je n’ai pas la moindre chance avec lui. Que je devrais simplement essayer de passer à autre chose. Ce serait sans doute la décision la plus raisonnable… Et c’est juste au moment où je parviens à m’en convaincre que Geoffroy prononce mon nom.

- Béatrix…

Il m’effleure délicatement la joue du bout du doigt et ce simple geste me fait oublier tout le reste. Envolées toutes mes réflexions stériles sur la raison, à quoi bon être raisonnable… et malheureuse ? S’il y a la moindre chance pour que Geoffroy veuille bien de moi, alors pourquoi ne pas la saisir ? Par crainte qu’il me repousse ? Et si ce n’était pas le cas ? La façon dont il a prononcé mon prénom, la façon dont il me touche… Tout cela me laisse penser que je ne serais peut-être pas aussi mal accueillie que je le pense, si je décidais de tenter ma chance. Encore faudrait-il que j’ose… Mais qu’ai-je donc encore à perdre ? Mon regard se pose sur ses lèvres, ses lèvres qui bougent, mais à cet instant, je suis à ce point plongée dans le doute que je comprends à peine ce qu’il me dit.

- Tu me rendrais un service?

Je dois faire un effort visible pour me reprendre. Un service ? De quel genre de service parle-t-il donc ? Mais cela n’a pas la moindre importance. Quoi qu’il me demande, je le ferai.

- Bien entendu, Votre Majesté. De quel genre de service s’agit-il ? Enfin vous savez bien que je ferais n’importe quoi pour vous faire plaisir…

Je ne manque pas d’accentuer un peu le dernier mot, histoire que le sous-entendu soit suffisamment clair. Et il l’est, à voir l’expression de Geoffroy. Une expression qui ne peut que m’inciter à mettre en œuvre mes « projets »… Mais alors que je m’apprête à me jeter à l’eau, plus déterminée que jamais, une image vient s’imposer d’autorité à mon esprit. Et cette image n’est autre que celle de mon ami Gabriel Turner.

Enfin ami est peut-être un bien grand mot. C’est ainsi que moi je le considérais, comme mon ami le plus cher, mais lui… Lui m’a abandonné et au moment où j’avais le plus besoin de lui. Et encore s’il n’y avait que cela. Non, ce qui m’a le plus attristé, c’est la façon dont les choses se sont passées. La façon dont Gabriel m’a quitté, en m’abandonnant au cœur même de la forêt, alors que venait de tuer pour lui. Une chose que je me refuse à faire la plupart du temps. Mais pour lui, j’ai dérogé sans hésiter à mes principes. Et comment m’a-t-il remercié ? En m’assommant. Je crois que le pire dans tout cela, c’est que je serais bien assez stupide pour recommencer s’il me le demandait. Mais pourquoi faut-il donc que je pense à Gabriel maintenant, alors que m’apprête à faire ce que j’ai toujours désiré depuis des années : embrasser Geoffroy de Meryl. Oui… Pourquoi ? La réponse est en vérité assez évidente, même si je me refuse à l’admettre. J’éprouve sans doute des sentiments un peu plus qu’amicaux pour Gabriel…

Mais que faire alors ? Devrai-je renoncer à ce qui sera sans doute mon unique occasion de me rapprocher du Roi simplement parce que je pense à Gabriel ? Je le regretterais sans doute, surtout qu’aux dernières nouvelles, mon ami m’a bel et bien oubliée. Je m’efforce donc de chasser son image de mon esprit, mais… Rien à faire. Elle s’impose à moi comme s’il était à mes côtés à cet instant même. Et si j’embrassais Geoffroy… J’aurais l’impression de le trahir, ce que je ne peux me résoudre à faire. Une fois de plus je me retrouve incapable de prendre par moi-même une décision. Voilà qui ne change guère de d’habitude… Alors, je me contente d’attendre sans rien dire. C’est ce que je fais toujours.

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Geoffroy de Meryl

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MessageSujet: Re: Même si. [Libre]   Même si. [Libre] EmptyLun 29 Aoû - 15:26

Les femmes restaient pour moi un mystère. Regardez-là, Béatrix Ys, presque captivée par ma personne. J'ai beau avoir de quoi je n'en attendais pas une telle dévotion, du moins de sa part. Elle a tout de même l'air un petit peu plus futée que les autres. Pour autant elle boit chacune de mes paroles, ça m'insupporte ! Je sais ce que je suis, ce que je vaux elle n'en a aucune idée. Elle se trompe sur moi encore plus que je trompe mon peuple la dessus., effarant, je ne croyais pas que c'était possible et pourtant elle l'a fait. Ceci dit, cela apporte tout de même quelques avantages non négligeables comme le fait qu'elle ferait tout et n'importe quoi pour moi. Un jour, quand j'aurais le temps l'envie la patience et la sécurité que cela ne me nuise pas je lui apprendrais à réfléchir en ma présence, qui sait, cela lui sauvera peut-être la vie ! Mais j'ai beaucoup de choses plus importantes à faire avant, comme m'occuper de cette fiche lettre. Enfin, pour ce dernier point j'avais peut-être trouvé une solution.

M'éloignant légèrement de Béatrix je plongeais mon regard dans le sien comme s'il m'était possible de lire dans ses pensées. A cette idée je réprimais un rictus malsain. Lire dans les pensées était quelque chose qui m'avait toujours fait rêvé. Pourvoir entrevoir leurs plus grandes peurs, leurs ambitions secrètes, savoir ce à quoi ils tenaient le plus. Tout cela dans un seul but : me servir d'eux, en faire mes pantins encore plus qu'ils ne l'étaient déjà. Car oui, ils l'étaient sans le savoir preuve que leur naïveté n'avait pas de limites. Pas que j'en sois mécontent, loin de là, mais tout de même, c'était affreux quand on y pensait de se laisser berner comme ça. Je ne suis pas le pire des tyrans ayant mis les pieds sur cette terre et je ne le serais sans doute jamais.

Si on jette un regard par les fenêtres du château on peut aisément apercevoir mon peuple. Ait-il l'air malheureux ? Non, oh, ils ne sont peut-être pas heureux mais en tout cas pas malheureux. Certains se plaignent (il en faut) mais ont-ils vraiment raison ? Je considère que non ! Me voir heureux devrait leur suffire ! Ne suis-je pas leur roi ? Leur avenir, leur passé et leur futur ? Si ! Ils ne devraient vivre et mourir que pour moi, par loyauté mais sans être naïf comme ils le sont aujourd'hui.

- Bien entendu, Votre Majesté. De quel genre de service s’agit-il ? Enfin vous savez bien que je ferais n’importe quoi pour vous faire plaisir…

C'était évident...elle ferait tout et n'importe quoi pour me faire plaisir ce qui d'ailleurs me donna une autre idée. Dans mon château et parmi toutes les personnes qui travaillaient avec moi et que je faisais surveille (tout le monde surveille tout le monde, c'est assez amusant à savoir) il y en a avait un qui me posait problème. Tous les hommes à qui j'avais demandé de le surveiller avaient échoué, lamentablement et je détestais qu'on échappe à mon contrôle. D'ailleurs j'étais prêt à parier qu'il n'aimait pas beaucoup être épié. Ceci dit, c'était le lot de toutes les personnes potentiellement dangereuses. J'allais donc demander à Béatrix de tenter l'expérience, après tout c'était un honneur.

Lentement, sans lâcher Béatrix du regard je sortis la lettre qui me posait tant de problèmes. Elle était marqué du sceau royal des De Meryl ce qui signifiait qu'elle était officielle et un petit peu importante. En vérité elle ne l'était pas vraiment, c'était une lettre comme une autre que j'aurais pu envoyé à ma mère (si elle avait encore été de ce monde). Seulement Ys n'avait pas besoin de le savoir. Plus elle croirait que la lettre avait de l'importance plus elle y ferait attention. Dans ce cas là, pourquoi la détromper ?

- Cela m'arrangerait vraiment si tu pouvais amener cette lettre à l'adresse indiqué dessus. C'est une lettre importante et je te fais confiance pour ne pas la lire.

Je concluais le tout d'un petit sourire poli mais qui pouvait avoir de multiples significations si on poussait un peu. Tout elle clamait son hésitation, je la sentais prête à m'embrasser mais, pour une raison qui m'échappa totalement, elle ne le fit pas. A vrai dire je m'en fichais un peu mais j'avais besoin de lui donner confiance, de lui montrer qu'elle avait de l'importance (tout du moins de lui faire croire) c'est pourquoi, gardant mon sourire sur mes lèvres je les déposais lentement sur celles de Béatrix avant de les retirer. C'était à peine à effleurement mais ça me suffisait et je voulais que cela lui suffise aussi.

- Oh, et une dernière chose, j'ai quelques doutes sur un certain Gabriel Turner, si tu pouvais l'épié, discrètement ça serait formidable. Là encore, j'ai besoin d'une personne de confiance.

Mentir était une deuxième nature chez moi, je le faisais aussi bien que respirer si ce n'était mieux. Il n'y avait donc aucune chance pour que Béatrix se dise que je ne la faisais pas surveiller Gabriel juste pour ça. De tout façon l'autre raison n'était pas lus importante alors bon, pourquoi en faire tout un plat ?
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Béatrix Ys
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MessageSujet: Re: Même si. [Libre]   Même si. [Libre] EmptyVen 2 Sep - 4:32

Alors que Geoffroy plonge son regard dans le mien, il me parait impossible de m’en détourner. Ses yeux sont tels l’abime sans fond qui semble vous attirer irrémédiablement, quoi que vous fassiez pour lui échapper. Ils vous transpercent littéralement, semblent capables de fouiller vos moindres pensées, de découvrir vos sentiments les plus intimes, de mettre à nu votre âme d’un seul battement de cil. C’est du moins l’impression que j’ai en ce moment. Mais ce n’est qu’une impression. Rares sont les hommes capables de violer impunément le sanctuaire sacré qu’est l’esprit humain, le dernier refuge auquel tout homme peut prétendre. Et je sais très bien que Geoffroy n’est pas de ceux-là. Qu’il ne peut l’être. Et pourtant je suis comme… hypnotisée. Incapable d’échapper à ce regard qui me vrille le cerveau. Incapable d’aligner deux pensées cohérentes. C’est comme si le décor autour de moi s’était volatilisé. Comme si les milles-et-un sons quotidiens du château s’étaient tu. Comme si toute vie s’était éteinte, aussi soudainement qu’une bougie qu’on souffle. Pour ne laisser que nous. Moi et Geoffroy. Et ses yeux. Pour l’éternité.

Une éternité bien courte, cependant. Geoffroy sort quelque chose de sa poche et c’est toute la magie de l’instant qui semble s’évaporer avec ce simple geste. Les murs de pierre sombre retrouvent leurs places, plus solides et inébranlables que jamais. Les sons s’imposent brusquement à moi, m’agressant presque par la soudaineté de leur réapparition, et à nouveau je peux sentir la chaleur des minces rayons de ce soleil d’été sur ma peau nue. J’ai la sensation… d’être à peine sortie d’un songe. Mais je n’ai pas encore décidé s’il relevait du rêve ou du cauchemar. Cette sensation qu’on pénètre impunément mon âme… est loin d’être agréable.

Il me faut donc un certain temps pour reprendre le contrôle de mes émotions et quand enfin j’y parviens, je m’intéresse alors à ce fameux quelque chose que vient de sortir Geoffroy. Et mon esprit encore troublé m’indique que c’est une lettre.


- Cela m'arrangerait vraiment si tu pouvais amener cette lettre à l'adresse indiqué dessus. C'est une lettre importante et je te fais confiance pour ne pas la lire.

Une fois assimilé le sens de ses paroles, une chose en elles me perturbe. Et je finis par mettre le doigt dessus. C’est une demande. Et non un ordre. On dirait presque… Qu’il sollicite un service de ma part. Comme il le ferait avec une amie.

Pourquoi me parle-t-il donc comme à une amie ? Ce constat parvient même à me faire douter de la façon dont il me perçoit. Peut-être… Non, je ne dois me faire aucune illusion à ce sujet ! Mais le petit sourire qu’il m’adresse à cet instant est de nature à mon détromper. Un sourire qui pourrait vouloir dire beaucoup de choses… Je t’aime bien. Je t’aime tout court, peut-être. Est-il possible qu’il voie en moi autre chose qu’une simple servante ? Autre chose que cette magicienne folle et détestée de tous ? Peut-être même que… Et c’est alors que je prends conscience d’un tout petit détail. Je suis censée répondre quelque chose.


- Je m’en chargerai, Votre Majesté. Et sans délais.

Il a toujours sur les lèvres, ce petit sourire à la fois lourd et vide de sens. Un sourire qui me donne envie de déposer mes lèvres contre les siennes. Mais au lieu de cela, c’est lui qui s’en charge. Il m’effleure à peine, mais ce « baiser » suffit à faire chavirer mon cœur tel une malheureuse barque sur la mer déchaînée. Et ma respiration haletante et exaltée traduit sans peine les sentiments qui m’habitent.

- Oh, et une dernière chose, j'ai quelques doutes sur un certain Gabriel Turner, si tu pouvais l'épié, discrètement ça serait formidable. Là encore, j'ai besoin d'une personne de confiance.

Et les yeux si perçants de Geoffroy, encore plongés dans les miens, non pu manquer l’immédiate dilatation de mes pupilles, à l’évocation de ce nom.

Pourquoi ? Pourquoi faut-il que parmi toutes les infinies possibilités, Geoffroy m’aie demandé la seule qui me soit impossible ? Impossible parce que Gabriel semble déterminé à ne plus jamais m’adresser la parole. (Et dieu sait combien il m’est pénible de devoir ne plus jamais entendre le son de sa voix.) Mais surtout impossible parce que je ne pourrai jamais m’y résoudre. J’en suis juste incapable. Je ne peux pas. Gabriel a été, et demeure malgré les circonstances, mon ami le plus cher ; à qui je confierais tout. A tel point que si lui souhaitait lire dans mes pensées, je le laisserais faire sans hésiter. Il n’y découvrirait rien qu’il ne sache déjà.

Alors comment pourrai-je moi le trahir ? C’est juste… inimaginable. Mais comment expliquer tout cela à Geoffroy ? Je ne peux pas. Il ne comprendrait pas. Je n’ai d’autre choix que d’accepter. Même si au fond de moi je sais très bien que je n’en ferai rien. Qu’est-ce que je ferai alors ? … Je ne sais pas. On verra bien. Chaque chose en son temps.


- Si c’est ce que vous voulez, Votre Majesté, alors je surveillerai ce Gabriel Turner.

Ma voix, si elle est restée relativement calme et dénuée d’émotion, n’a tout de même pas la fermeté qu’elle dégageait quelques instants auparavant. Reste à espérer que Geoffroy ne se pose pas trop de questions. Car je n’ai aucune réponses à lui donner. Aucune qu’il lui plairait d’entendre.

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