Ange ou Démon ?

Gabriel Turner & Rachel Perry

Avez-vous déjà connu une femme avec qui vous partagez une relation très particulière ? Non ? Et bien Gabriel connaissait ce genre de lien. Cette femme, elle avait toujours tendance à l’énerver, le provoquer, elle cherchait continuellement à le mettre hors de lui. Parfois, Gabriel avait envie de l’étrangler, la coincer contre un mur et l’égorger lentement, voir et sentir son sang couler le long de son corps frêle. Mais au fond, il savait qu’il ne pouvait lui faire aucun mal, c’était plus fort que lui, il n’y arrivait pas. Alors il la provoquait à son tour, et c’est ainsi qu’est nait entre eux ce jeu du chat et de la souris. C’était étrange pour le magicien de ne pas réussir à la tuer alors que l’envie y était parfois très forte. Lui qui avait pourtant si l’habitude d’ôter la vie à un être humain, il ne comprenait pas. Pour Gabriel, seulement deux personnes comptaient réellement à ses yeux, Morgane, sa sœur, et Béatrix, sa meilleure amie, jamais il ne pourrait leur porter un coup dangereux, ni même leur faire couler la moindre goutte de leur sang. En revanche, pour cette femme, la blesser ne le ferait en aucun cas culpabiliser, mais il ne parvenait pas à la tuer, et pourtant elle était nuisible. Cette femme s’appelle Rachel Perry, jolie brune aux yeux plutôt gris mais qui possède un caractère détestable.

Détestable certes, mais cette Rachel avait un certain cran pour se mesurer à lui. Pourtant, elle connaissait ses "activités", elle savait qu’il torturait et tuait, qu’il restait impassible devant la mort et que ses victimes ne se comptaient plus. Elle savait que rien ne pouvait l’arrêter, qu’en moins d’une seconde il pourrait lui briser la nuque, ou s’il le voulait, lui faire subir une mort longue et douloureuse. Et malgré ça, elle n’était pas effrayée face à lui, bien au contraire, elle prenait même un air supérieur et le traitait presque comme s’il n’était pas dangereux. C’était surement à cause de son courage et de son côté suicidaire que Gabriel avait fini par l’apprécier même s’il ne le montrait pas. Voilà pourquoi il n’arrivait pas à la tuer, car quand bien même il pouvait la détester, avec elle, il n’était pas le même, Rachel n’avait jamais eu peur de lui, et cela l’avait tellement intrigué qu’il en était finalement venu à tisser ce genre de lien avec elle.

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Hier soir, tard dans la nuit, une jeune femme brune s’était fait arrêter. La plupart des gens disaient d’elle que c’était une folle, et qu’elle devenait dangereuse pour la population. Cette brune avait tué son frère mais n’avait pas encore été condamnée à mort car elle rejetait cet acte sur les forces de la magie noire. Voilà pourquoi, dès le levé du soleil, Gabriel se trouvait présent dans les cachots, juste en face de cette femme. Même si cette affaire ne le concernait en aucun cas et que ni Geoffroy ni personne d’autre ne lui avait demandé de mettre les choses au clair sur cette histoire, Gabriel allait quand même le faire, mais seulement pour assouvir sa curiosité. Il voulait savoir si cette personne avait été réellement victime d’ensorcellement, et étant magicien, il ne serait pas bien compliqué pour lui de discerner le vrai du faux. Il se trouvait donc là, debout, face à la jeune femme assise par terre qui le toisait de haut en bas. Finalement, Gabriel laissa encore peser un silence entre eux quelques secondes puis s’assit sur une caisse derrière lui et croisa les bras, sans pour autant la lâcher du regard.

- Je n’ai même pas besoin de vous questionner pour savoir que vous mentez, c’est tellement évident.

Celle-ci essaya de le contredire, maintes et maintes fois, mais Gabriel avait toujours un argument meilleur que le sien. Puis il se confessa à elle, il lui dévoila la vérité sur ses talents de magies et les lui prouva même par un petit tour banal. Puis il assura à la jeune femme que si elle avait été victime d’un quelconque ensorcellement, elle aurait eu une marque encrée dans sa peau à vie, hors celle-ci n’avait strictement rien. Bien entendu, tout ceci n’était qu’un bobard destiné à détecter le vrai du faux dans son histoire, et comme elle n’avait jamais eu l’occasion de rencontrer un magicien et ne s’était jamais renseigné non plus sur eux, on pouvait donc dire qu’elle était ignorante, ce qui expliquait sa crédulité face à ses propos. La brune avait tout gobé et passait maintenant aux aveux.

- D’accord je l’admets, j’ai agis de mon propre gré, mais je devais le faire… Cet homme, ce n’est pas mon frère, c’est un meurtrier !

- Vous avez tué votre propre famille parce qu’il avait ôté la vie d’un être humain ?

- Pas un, deux ! Il a tué une femme et son enfant, c’est atroce, je ne pouvais plus vivre sous le même toit que lui. Même s’il me promettait le contraire j’avais peur qu’il me fasse du mal. J’ai vengé cette famille, car de toute façon, mon frère était déjà perdu...

- Mais à présent c’est vous la meurtrière.

- Je sais, mais je l’ai fait pour une bonne cause, et si c’était à refaire, je n’hésiterais pas.

Gabriel la fixa quelques instants sans prononcer le moindre mot. Il en avait suffisamment entendu. Celui-ci se releva alors et quitta les lieux, sans adresser le moindre signe vers la jeune femme. Il était pensif, les mots de celle-ci lui faisaient réfléchir à ce qu’il était, et à ce que serait sa relation avec sa sœur lorsqu’elle découvrirait la vérité à son sujet. Déjà qu’il appréhendait sa réaction quant au fait qu’elle découvre qu’il était en réalité son frère, que penserait-elle de lui si elle apprenait tous les crimes qu’il avait commis ? Cette femme détestait son frère pour les crimes qu’il avait commis à tel point qu’elle avait fini par le tuer. Et si Morgane en venait à le détester aussi, comment réagirait-il ? Ce genre de pensées n’avait encore jamais frappé l’esprit du magicien. Cette femme disait avoir vengé une famille en tuant son frère, alors que de son côté, Gabriel vengeait sa famille en tuant des gens… A être trop pensif, le magicien se rendit compte qu’il avait oublié sa dague dans le cachot. Pendant tout l’interrogatoire, il avait en quelque sorte joué avec son arme devant la brune, mais en vérité, tous ceci n’avait servit qu’à intimider la jeune femme afin qu’elle passe plus rapidement aux aveux. Gabriel se rendit donc au cachot afin de récupérer son arme, car étant donné qu’il ne devait pas vraiment se trouver ici, autant éviter de laisser une quelconque trace. Le magicien descendit donc les escaliers puis s’arrêta lorsqu’il vit une ombre. Un chevalier ? Non, étant donné la fine silhouette et l’heure qu’il était, ça ne pouvait pas être ça, mais alors qui ? Gabriel avait une petite idée sur la réponse.

- Rachel Perry qui se trouve dans les cachots à une si bonne heure... C’est en quel honneur ?

Celui-ci se rapprochait pas à pas de la jeune femme qui de son côté reculait, du moins jusqu’à ce qu’elle se retrouve bloquée contre un mur avec Gabriel à seulement quelques centimètres devant elle. Le suivait-elle ? Avec Rachel, une telle chose pouvait être très probable, surtout qu’elle n’avait rien à faire au cachot. Alors que le magicien s’apprêtait à prononcer quelques mots, il aperçut sa dague dans la main de Rachel, ce qui lui arracha un long soupir. A présent, il savait que récupérer son arme ne serait pas une partie de plaisir si c’était Rachel qui la détenait. Gabriel planta ses yeux verts dans les yeux de celle-ci et ne bougea pas d’un pouce.

- Je crois que cette arme m’appartient... Tu devrais éviter de jouer avec, cette dague peut-être très tranchante, et tu sais bien que je ne t’emmènerais pas voir un médecin si tu te blessais maladroitement.

Date d'inscription : 21/05/2011 Messages : 27

M

a petite Rachel sortit de l'ombre, brusquement apparue sous le le regard flamboyant d'une torche. Ses yeux gris brillèrent d'un éclat doré (caractéristique des yeux gris : ils prennent différentes teinte en fonction de la couleur de l'éclairage) et ses cheveux eurent quelques reflets orangés. De quoi réchauffer un peu ce petit minois aux traits trop durs et aux prunelles trop froides.
Hors du champ de vision de la torche, elle replongea dans les ténèbres de la nuit.
Elle n'avait rien à faire ici, surtout à une heure aussi tardive et puis, que ferait une femme dans les sous-sols... ?
C'est une bonne question qui mérite d'être posée et qui se doit d'obtenir sa réponse...
Et ce n'est pas n'importe quelle femme, c'est Rachel. Et croyez-moi, je la connais bien.
C'est une jeune femme insomniaque, ou complètement déréglée on ne sait pas bien. En tout cas sa vie est principalement nocturne.
Ces (nombreuses) nuits où elle ne dormait pas, elle se contentait de fixer son plafond tandis que ses réflexions vagabondent, immobile.
Ce soir-là pourtant Rachel n'avait pas pu rêvasser en paix, les pensées qui dérangent grouillaient dans sa tête comme un essaim d'abeilles.
Aurore, une servante avec qui elle aimait faire la mégère, lui avait appris tôt ce matin qu'on avait emprisonné une démente. Aurore avait continué à glousser comme une dinde, le petit frisson de l'effroi et du danger avait dû lui parcourir l'échine. Rachel, tu sais, je l'ai bien cette lueur vaguement inquiète dans ton regard, oh tu as pu la dissimuler aux yeux d'Aurore mais pas des miens tu sais...
Je sais bien ce que tu penses...
Cela doit être horrible de côtoyer un fou... c'est son Imprévisibilité qui effraie surtout, la route apparemment irraisonné sur lequel il chemine nous est totalement étranger et sans repères...
Tu dois certainement te demander comment ce doit être, être fou...
Et tout ce que tu trouves à faire, c'est d'aller retrouver cette folle... je dois dire que je m'y attendais un peu... par contre, je ne pensais pas que tu attendrais aussi longtemps avant d'aller la voir. Elle a été pourtant ta principale pensée aujourd'hui...
Peu importe quand tu y vas, tant que tu y vas.
J'ai hâte de voir comment tu réagiras... tu la regarderais avec de grands yeux surpris et effrayés, tu ne fuirais pas non... je ne te connais que trop bien. Tu t'avancerais même et t'agenouillerais devant elle pour la voir de plus près, pour mieux observer dans ce cachot mal éclairé ses yeux où ne brille plus aucune âme. Tu t'approcherais encore plus pour que personne d'autre que toi n'entende ce qu'elle dit.
Tu pleurais peut-être un peu aussi...
Allez ! Vas, tiens c'est marrant ça... à chacun de tes pas tu semble prendre une ride de plus -sur un si jolie visage... quelle dommage ! -, tu sembles avoir pris 10 ans. Vieille avant l'âge ma pauvre...

T

iens ? Qui c'est celui-là ? Que fait-il à ta place ? C'était à toi de lui parler ! Bon sang, mais qu'est ce... Oh... mais c'est notre très cher ami Gabriel ! On ne l'a pas revu depuis qu'il est tombé dans la marre non ? Enfin bref... Rachel ! Arrête de penser j'arrive pas à entendre ce qu'il dit ! Ouh les deux coquins, il y aurait-il une petite aventure là-dessous ? Ou bien une petite mascarade ? Quelque chose de croustillant quoi !

- D’accord je l’admets, j’ai agis de mon propre gré, mais je devais le faire… Cet homme, ce n’est pas mon frère, c’est un meurtrier !

- Vous avez tué votre propre famille parce qu’il avait ôté la vie d’un être humain ?

- Pas un, deux ! Il a tué une femme et son enfant, c’est atroce, je ne pouvais plus vivre sous le même toit que lui. Même s’il me promettait le contraire j’avais peur qu’il me fasse du mal. J’ai vengé cette famille, car de toute façon, mon frère était déjà perdu...

- Mais à présent c’est vous la meurtrière.

- Je sais, mais je l’ai fait pour une bonne cause, et si c’était à refaire, je n’hésiterais pas.

O

h... je suis presque déçu...
Bon allez pars Rachel, je rigolerais un bon coup une prochaine fois. Mais que fais-tu ?! Ne restes pas panté là, il risquerait de te voir. Tu serais vraiment mal s'il t'attrappais ! Oh je sais, tu n'as jamais cru en ses prétendus assassinats, pas plus que tu ne crois en ses monstruosités... en fait c'est ce que tu veux croire ! Tu veux croire que ce ne sont que des mensonges ! Tu veux croire qu'il ne te dit ça que pour te faire peur ! Mais c'est faux et tu le sais ! Sauf que tu te voiles la face, comme d'habitude...
Dégage de là, il pourrait te faire du mal ! Vraiment tu es trop sotte ! Qu'est ce qu'il a ce magicien de pacotille hein ? Il te fascine par ses états d'âme inexistants c'est ça ?
Et puis tu sais... GROUILLES !
Je la vis enfin se rejeter dans un coin pour qu'il ne la voit pas en train de le regarder partir. Je frôle la crise cardiaque avec toi... vraiment...
...
Ah tu vas carrément la voir ? Alors que t'as failli te faire prendre ? Ta témérité te perdra... qu'est ce que tu as là ? Un couteau ? Il est joli et semble équilibré... tu crois qu'il l'a oublié ?
Attends ! Bon sang en v'là un autre, maintenant tu te casses et tout de suite ! Un garde approche, si tu ne te dépêche pas tu vas vraiment te faire prendre !
Ouh ! Je ne savais pas que tu courais aussi vite... pourquoi t'as emmené le couteau ?

- Rachel Perry qui se trouve dans les cachots à une si bonne heure... C’est en quel honneur ?

- Je crois que cette arme m’appartient... Tu devrais éviter de jouer avec, cette dague peut-être très tranchante, et tu sais bien que je ne t’emmènerais pas voir un médecin si tu te blessais maladroitement.

U

ne servante fait à peu près tout... comme la cuisine par exemple, et il est nécéssaire de savoir manier un couteau dans ces cas-là... il parle pour ne rien dire ton chacal.
Quant au médecin... c'est encore ce genre de remarque qui la fait tiquer. Ment-il ? Dit-il ça pour m'intimider ? Ou dit-il la vérité et est-il vraiment un psychopate ?

- Alors... soit tu es débile, soit tu es stupide. En tout cas l'une des deux propositions est juste, ça c'est sûr.

E

t voilà, c'est reparti. Alors, toi qui me lis je t'explique, là concrètement, elle est en train de caresser le visage du Gabriel avec le couteau... faut quand même être super fort pour ne pas couper la peau. Du bout de la pointe elle le repousse de manière à être plus proche de la sortie. Pas bête.
Maintenant qu'elle lâche ce couteau ! Oh ! Elle l'a fait ! Existerait-il un Dieu sur cette planète ?

Cette Rachel... Aujourd’hui encore Gabriel se demandait ce qui le retenait de la tuer, il savait que la torturer ne le gênerait pas, mais pourtant la tuer... Il n’y parvenait pas. Elle le provoquait sans cesse, et son comportement l’agaçait, qu’est-ce qu’il lui fallait donc de plus pour pouvoir la tuer ? Rien, car Gabriel avait déjà tué pour bien moins que ça, mais alors pourquoi pas elle ? Telle était la question. Peut-être que cette Rachel lui faisait penser à une jeune femme qu’il avait connu et apprécié autrefois, mais qui donc ? Il ne voyait pas, ce devait donc être autre chose... Mais quoi ? Qu’est-ce qui t’empêche donc, Gabriel Turner, de prendre cette dague et de la lui planter dans le cœur ? Tu pourrais tout aussi aisément lui tordre le cou, elle mourrait rapidement et tu n’aurais pas le temps d’hésiter. Non, il ne pouvait pas, ou plutôt ne le voulait pas inconsciemment. Tandis que Gabriel se trouvait face à Rachel et qu’il lui disait qu’il ne l’emmènerait pas voir un médecin si celle-ci se blessait avec la dague qu’elle tenait entre ses mains, Rachel, quant à elle paraissait n’en avoir rien à faire de ce qu’il lui disait, et elle n’attendit pas longtemps avant de le provoquer.

- Alors... soit tu es débile, soit tu es stupide. En tout cas l'une des deux propositions est juste, ça c'est sûr.

Voilà, c’était reparti. Décidément ils ne cesseraient donc jamais ce jeu stupide... Rachel avait reprit son assurance et caressait le visage de Gabriel avec la pointe de la dague, elle profitait de cette situation pour le repousser afin de se rapprocher de la sortie, comme s’il ne l’avait pas remarqué. En fait Gabriel l’avait laissé faire à sa façon, il voulait voir ce que la jeune femme prévoyait de faire pour se sortir de cette affaire, et il fallait dire qu’elle se serait débrouillée plutôt bien, si ce n’était pas Gabriel qu’elle avait face à elle. Le magicien connaissait bien ses armes, et il aurait facilement pu se sortir de cette situation sans qu’elle ait le temps de dire « ouf » ou de le blesser avec son arme. Croyait-elle vraiment l’effrayer en pointant cette dague sur son visage ? Et bien ma chère Rachel, tu fais fausse route. Un tueur comme lui n’a pas peur du sang. Qu’est-ce que tu comptes faire avec cette dague ? Une coupure au visage ? Crois moi, ce n’est pas ce genre de blessure qui le fera se mettre à genoux devant toi, car il a connu bien pire qu’une blessure faite par une dague. Mais toi, Rachel, connais-tu la douleur ? Tu sembles être ignorante de ce genre de choses, voilà pourquoi tu n’as pas peur de Gabriel. S’il t’avait fait vivre ne serait-ce qu’un quart des douleurs qu’il a pu infliger à ses victimes, tu en resterais traumatisé à jamais, et tu ne sous-estimerais plus l’homme qui se trouve actuellement face à toi. Gabriel esquissa un sourire, et croyez moi, ce sourire ne signifiait rien de bien veillant.

- Rachel, ma pauvre Rachel... Tu ferais mieux de réfléchir un peu à ce que tu vas dire avant de prononcer le moindre mot, ton insolence pourrait facilement te coûter la vie.

Ça y est, elle venait de lâcher sa dague, allait-elle s’enfuir à présent ? Oui, il en était persuadé, elle n’aurait pas cherché à se rapprocher de la sortie sinon... Gabriel ramassa quand même sa dague et la rangea, et au moment ou elle allait se retourner pour quitter la pièce, il lui attrapa d’un mouvement sec son poignet, et la plaqua alors violemment contre un mur. Il n’avait toujours pas lâché son bras, le tenant bien fermement, se fichant de lui faire mal ou non. A présent qu’il la tenait, qu’allait-il lui faire ? A vrai dire, même lui l’ignorait, mais il était bien tenté de la faire souffrir un peu. L’entendre crier, voir son sang couler, la voir le supplier... Oui, ce serait une magnifique vengeance, et nous savons tous à quel point Gabriel aime se venger. Le magicien observait la jeune femme, et remonta sa main libre vers le visage de celle-ci afin de placer derrière son oreille une mèche rebelle qui était venue devant son visage.

- Ce serait dommage d’abîmer un visage comme le tien, et puis j’aime tellement voir ton expression lorsque tu me lances un mauvais regard comme celui la, qu’avec du sang dessus et des blessures, ça ferait tout de suite moins beau.

Sa main quitta alors son visage pour aller attraper un objet qui était à présent familier à Rachel : sa dague. Qu’allait-il faire à présent, allait-il se contenter de l’effrayer ou allait-il la torturer un peu ? Pourquoi pas les deux. Gabriel fit glisser sa dague le long de la robe de Rachel, prenant soin de ne pas la déchirer. Il remontait lentement jusqu’à son cou mais sans la blesser pour l’instant. Il pouvait sentir un léger frisson la parcourir. Avait-elle peur de lui à présent ? Elle ferait mieux. Gabriel releva alors son bras, s’apprêtant à lui planter sa dague quelque part. Pourquoi pas l’épaule ? Ou bien dans sa jugulaire. Peu importe l’endroit où il lui porterait le coup tant qu’il la blessait. D’un mouvement rapide, le magicien planta alors sa dague, mais pas à l’endroit ou il l’avait voulu. Au lieu de blesser la jeune femme, son arme s’était plantée contre le mur, tout près du cou de celle-ci… Rachel avait fermé les yeux lorsqu’il s’apprêtait à lui porter le coup, et venait à présent de les rouvrir une fois remarqué qu’elle n’était pas blessée. Peut-être avait-elle eu peur de lui finalement, peut-être se rendait-elle à présent compte qu’il n’était pas si inoffensif qu’elle le pensait.

- La prochaine fois, ce sera dans ton corps que cette dague se plantera, alors fais attention à tes arrières ou tu pourrais mourir bêtement.

Gabriel retira sa dague du mur et relâcha également le poignet de Rachel, laissant voir une marque rouge à l’endroit où il l’avait tenu. Finalement ce serait le seul souvenir de lui qu’il lui laisserait, Gabriel ne l’avait même pas blessé... Pourtant c’était tellement simple pour lui de porter un coup à quelqu’un, il n’arrivait toujours pas à comprendre ce qui lui avait prit de dévier sa trajectoire et de planter sa dague dans le mur. Quoi qu’il en soit, à cet instant, Gabriel s’était promis une chose, la prochaine fois qu’il tenterait de la blesser, son acte aboutirait à quelque chose. Cette promesse, c’était surtout pour se prouver à lui-même que cette fille n’avait aucun effet sur lui, et qu’il pouvait lui faire du mal tout aussi simplement qu’à un inconnu. Après être resté quelques secondes face à elle sans prononcer le moindre mot, celui-ci s’écarta finalement de la jeune femme. A présent c’était à elle de voir si elle préférait s’enfuir et repartir indemne ou si elle voulait rester encore à ses côtés, mais ce serait à ses risques et périls.