Question de loyauté [PV]

Il n’en fallait pas plus pour donner une mine affreuse à Terrence : une réveil au aurore, une visite surprise de monsieur sanglant et un rendez vous surprise avec l’être le plus cher au cœur du jeune homme, son père, le Roi Meryl. Lorsqu’il franchissait l’entrée du château de son père, il n’était plus Andrew Demester, sauf à certaine exception. Il avait beau être le fils du roi, il était cependant que son héritier caché. Personne ne connaissait ses origine royales, sauf monsieur sanglant.. Le Roi avait fait exécuter sa mère, pour que personne d’autre qu’eux trois ne sache la vérité. Mais ce que Geoffrey n’avait pas prévu, c’était que Terrence allait, lui, en parler. Le seul ami qu’il avait réussi a se faire et qui était, aujourd’hui encore en guerre. De ce fait, son père n’avait jamais su l’existence de cette « saleté » qu’il aurait volontiers nettoyé d’un mot. Et Terrence en était pour ainsi dire, vraiment heureux. Perdre une personne de plus à cause de ce qu’il était l’aurait détruit.

Une grande respiration plus tard, Terrence entra dans le château ouvert par deux gardes à l’entrée. Il ne lui demandait ni qui il était, ni le motif de sa visite. Ils savaient qu’il était en relation direct avec le roi et lui même, avait ordonné à ce que personnes ne l’interroge, jamais. Et a chaque fois qu’il passait le pas de cette porte il sentait sur lui ces regards perçants et froids de questions et de haine sur lui. Il détestait sa et pourtant, il ne pouvait pas s’empêcher de s’arrêter, de se poser et de les regarder, juste quelques secondes mais pendant ce labs de temps, il avait l’impression de les dominer, de les contraindre a quelque chose qui était en son pouvoir, sa volonté et c’était assez excitant. Assez pour lui redonnez le moral au point d’arriver calmement devant son père.

Le château était grand, sombre et vide. Il y avait de grande baie vitré mais la végétation extérieur empêchait d’apercevoir le monde à travers ses carreaux. La seule lumière qui éclairait les lieux était celle des torche qui était contre les murs. Il y avait du monde, mais personne ne parlaient, ne chantaient, ne jouaient comme au château de Arthur. Ici le calme était maître et dès que quelqu’un arrivait, il était dévisagé par tous. Comment était-il possible de vivre dans cet endroit toute l’année? Terrence sentait une sueur froide en lui tendis qu’il traversait le hall sans hésitation, comme si tout était normal. Beaucoup de gens l’avait déjà vu mais personne ne savait qui il était, personne ne savait quel était son nom et tant mieux. Il lui fallait être discret. Beaucoup pensait qu’il était un espion, et c’était un peu le cas, d’un côté mais en même temps un espion ne se serait pas laissé dévisager par tous tout les mois.

Tout les mois.. Oui Terrence venait ici tout les mois, toujours à la même date, la même heure. C’était comme une habitude désagréable. Le jour suivant la demis lune, il venait au levé du soleil dans la chambre royale qui lui était destiné, malgré le fait qu’elle accueillait d’éventuelle bourgeois lors des venus officiel… Geoffrey lui envoyait toujours un message au cas ou ils ne pouvaient pas faire leur traditionnel retrouvailles dans cette chambre inhabité. Comme aujourd’hui. Il y avait visiblement des invités au château et Terrence avait ordre de se rendre dans les appartement privée de son père. Immense honneur pour toute personne qui avait de l’estime pour le Roi, ce qui n’était pas son cas. Il avait conscience que c’était quelque chose de très rare d’entrer dans cette pièce et que personne au château n’avait jamais eu cet honneur, sauf quelques femme de ménage trier sur le volet. Mais même en sachant cela, il arrivait dans le couloir des appartement royaux comme si c’était quelque chose de banal. Ni chaud, ni froid, il s’en fichait.

Mais ce n’était pas le cas de tout le monde. Au tournant d’un couloir il entendit des pas derrière lui. Terrence s’arrêta quelques secondes, regarda derrière lui puis repris sa route très lentement. Il était suivit. Il le savait, le sentait. Sa main sur son épée, rangé dans son fourreau il avançait avec attention. Au moindre faux pas il trancherait la gorge de cet assassin. Il y en avait beaucoup, énormément qui en voulait à la vie de son père et à celle de ses ennemi aussi. On ne pouvait se fier à personne dans cet univers de sang. Puis il s’arrêta. Ce n’était pas un son qu’il avait entendu, mais il avait vu une ombre. Fine et rapide, peut-être celle d’une femme. Sûrement même. Qui pouvait bien jouer les voyeur de la sorte? Il n’avait pas que sa a faire.. Et il ne voulait pas jouer au chat et à la souris non plus.

-Qui est la?

Un voix ferme, forte et assuré, Terrence se retourna, surveillant tout de même ses arrières d’un petit regard il pointa son nez en direction du couloir. Non loin, se trouvait la chambre du roi avec sûrement sa majesté attendant la venue de son fils. Mais devant lui, une ombre qui ne bougeais pas. Qui ne parlait pas, ou alors si peu fort qu’il n’entendait rien. Qui pouvait bien être là?

-hey je vous vois.. Alors sortez de là ! C’est un ordre !

Un ordre? C’était la première fois qu’il ordonnez quelque chose à un autre. Et ce n’était pas désagréable. Il avait l’impression de trouver quelque chose qu’il réprimait. Non.. Il fallait qu’il se calme, qu’il oublie. Il ne fallait pas laissé cet adrénaline monté car il ne savait pas ce que cela pourrait changer en lui. Et Terrence s’approcha, sortant de son fourreau son épée. Il en avait marre d’attendre et il n’avait pas envie de se faire attaqué. Qu’importe qui observait ses gestes, il allait vite mettre cette personne devant le fait accomplit. Et si c’était un espion de chez Arthur? Le voir ici, savoir qu’il avait un rapport avec le roi ennemi le mettrait en très mauvaise posture. Il fallait éliminé ce voyeur, et tout de suite. Terrence eu un mouvement rapide qui le plaça face à l’intrus, l’épée tendu vers lui. Si il bougeais d’un geste, il aurait la gorge tranché..

S’il y a bien une chose que je ne supporte pas, c’est de ne pas savoir. Ne pas savoir qui est ce mystérieux inconnu qui rend visite à Geoffroy tous les mois, par exemple. Eh oui, chaque mois, le jour suivant la demi-lune, je vois ce jeune homme, dont nul ne connait apparemment le nom, se rendre au château pour s’entretenir avec le Roi. Il n’adresse jamais la parole à personne et les gardes ont ordres de le laisser passer. Inutile de dire qu’il en faudrait bien moins pour exciter la curiosité de la moitié du château et en particulier la mienne.

Il va s’en dire que j’ai déjà essayé par tous les moyens d’en apprendre plus à son sujet, mais ce jeune homme semble être un véritable fantôme. Personne ne sait qu’il est, ni d’où il vient. Pas même les gardes devant qui il passe pourtant à chacune de ses « visites ». Mais les discussions et rumeurs vont bon train à son sujet. Certains le soupçonnent même d’être un espion, une hypothèse tout à fait fascinante… Quoi qu’il en soit quelqu’un qui intéresse autant le Roi m’intéresse également, et j’ai bien l’intention de tirer cette histoire au clair. Si personne ne sait rien sur ce jeune homme alors autant me renseigner auprès de l’individu le mieux informé sur la question : lui-même. Oui, la prochaine fois qu’il viendra au château, je compte bien avoir une petite discussion « amicale » avec lui…

Evidemment, cette option comporte un certain nombre de risques. Le lascar a l’air d’être de ceux qui savent se défendre et il ne quitte jamais son épée. Enfin, il me reste toujours la magie au cas où les choses dégénèrent, mais rien ne dit que nous en arrivions là… Non, ce qui m’inquiète le plus, c’est la réaction de Geoffroy si jamais il venait à l’apprendre. Le Roi n’apprécierait pas que je me mêle de ses affaires, surtout si lui-même n’a pas jugé utile de m’en parler. Mais je ne supporte plus de voir ce mystérieux inconnu nous fixer tous d’un air supérieur à chaque fois qu’il entre dans le château. Le genre de regard que jette celui qui sait aux ignorants. Si le but était de nous agacer, c’est très réussi. Dans mon cas, du moins. J’ai toujours été un peu trop curieuse…
Quoi qu’il en soit ma décision est prise et je ne reviendrai pas dessus. Je ne reviens jamais dessus. Et oui j’ai aussi toujours été un peu trop têtue. Mais jusqu’à maintenant cela ne m’a pas trop mal réussi. Espérons qu’il en soit de même aujourd’hui. J’ai tout de même quelque doute sur ce dernier point et alors que je me rends dans le hall d’entrée du château – où je compte bien retrouver mon mystérieux « fantôme » - je ne peux m’empêcher de douter sincèrement du bienfondé de mes actes. J’ai… une sensation étrange. Le genre de sentiment qu’on ressent lorsque l’on sait qu’on est en train de faire un mauvais choix. Et qu’on le fait quand même.

J’arrive dans le hall juste à temps pour voir le jeune homme entrer, s’arrêter quelques instants pour nous toiser tous de cet air supérieur que je déteste tant. Un sourire – qui tient en réalité plus de la grimace qu’autre chose - vient déformer mes lèvres, sans que je puisse réellement m’en empêcher. Le genre de sourire que j’ai toujours dans ce type de situation. Quand je m’apprête à jouer et que je choisis mon adversaire. Mais ici mon adversaire est tout trouvé… Je le regarde sortir du hall et emprunter l’un des nombreux couloirs du château. L’obscurité ambiante me permet de le suivre sans trop de difficultés. En temps normal je n’apprécie pas trop cette atmosphère sombre et confinée, mais elle est parfois bien pratique. Au fur et à mesure de notre progression commune, je réalise que nous nous dirigeons vers la suite privée du roi. Ce qui n’était absolument pas prévu. Ça ne va pas du tout ! Mais je ne vais pas renoncer maintenant. Ce serait vraiment trop bête d’abandonner alors que je touche au but. Il est temps de passer aux choses sérieuses, avant qu’il ne soit trop tard.

Alors que nous arrivons dans le couloir menant aux appartements royaux, j’abandonne volontairement toute discrétion. Le jeune homme entend bien évidemment mes pas, mais je ne veux pas qu’il me voit. Pas tout de suite. J’utilise donc un sort qui me permet de renforcer un peu l’obscurité ambiante, m’assurant ainsi que – même proche de moi – il ne puisse distinguer clairement mon visage. Entourée d’un épais brouillard noir, je suis quasiment invisible. Je ne suis plus qu’une ombre. Une ombre que le jeune homme a visiblement vu.

- Qui est la ?

Une voix forte et assurée. Il n’a pas l’air d’être du genre impressionnable. Les choses pourraient bien se révéler plus compliquée que prévu. Quant à sa question… Qui je suis ? Je ne risque pas d’y répondre pour l’instant. Et puis c’est moi qui viens la lui poser. Pas l’inverse. Qui est-il lui ?

- Hey je vous vois.. Alors sortez de là ! C’est un ordre !

Un ordre ? Un ordre ! Comme si lui pouvait m’ordonner quoi que ce soit. Seul le roi à ce pouvoir. Mais le jeune homme ne va visiblement pas s’en tenir aux paroles. Je le vois dégainer vivement son épée et, avant même que j’aie pu esquisser le moindre geste, je sens le froid de la lame sur ma gorge. On dirait bien que lui aussi a envie de jouer, mais la partie ne fait que commencer…
Une incantation prononcée à voix très basse et, brusquement, toutes les torches qui éclairent le couloir s’éteignent, comme soufflée par une bourrasque de vent. Nous sommes maintenant dans une obscurité totale – mais moi j’y vois comme en plein jour- et un froid glacial se répand. Un froid si intense que l’on pourrait croire ne plus jamais revoir le soleil. Je profite de cette obscurité pour m’écarter de lui et surtout de la lame qui me menace. Je le contourne, m’arrête un instant dans son dos.

- Joli coup. Un peu rustre tout de même. Ce n’est pas vraiment une façon de traiter une dame.

Je continue à lui tourner autour, silencieuse cette fois. Il ne faudrait pas qu’il puisse m’atteindre en frappant à l’aveuglette. Je ne peux m’empêcher d’effleurer délicatement son épaule de ma main, alors que je le contourne. Un petit rire amusé m’échappe. Enfin, je reviens me placer face à lui, prête à réagir s’il lui prenait l’envie de m’attaquer.

- Vous me demandez qui je suis, mais je n’ai pas pour habitude de le révéler aux mystérieux inconnus. Peut-être pourriez-vous vous présenter le premier…