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 Yes, my lord. [Céline]

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MessageSujet: Yes, my lord. [Céline]   Yes, my lord. [Céline] EmptySam 16 Juil - 18:44

Alors que le soleil dormait encore, dans l'obscurité de l'armurerie de Camelot où l'on entendait avec fracas le bruit des épées que l'on entrechoquait, Selana choisissait avec soin une épée. Elle en avait déjà une, bien évidement qui lui servait tous les jours pour s'entrainer et pour les guerres mais elle était marqué du seau d'Arthur or, là où elle allait, cela ne serait pas bien vu. Son choix se porta sur une épée courte, très maniable qui n'était pas très différente de celle qu'elle avait habituellement. Elle testa son équilibre, effectua quelques mouvements dans le vide en fouettant l'air avant d'attacher son fourneau à sa ceinture. Contente de son choix, la chevalier se dirigea ensuite vers la caisse où était empilé toutes sortes de dagues et de poignards. Elle en prit deux, vérifia qu'ils étaient bien aiguisés avant de retourner dans la cour. Elle croisa des gardes chargé de la surveillance de nuit du château qu'elle salua d'un signe de tête ainsi qu'un vieil homme, barbu qu'elle n'avait encore jamais vu. Il gesticulait dans tous les sens en disant des mots incompréhensibles. Sel' ne lui accorda qu'un simple regard, elle était pressée, pas question de perdre du temps avec ça.

Traversant la cour Sel' arriva devant la salle du trône. Là, elle ralentit le pas et poussa les grandes portes en bois qui laissèrent passer la jeune femme. Au bout de la salle, debout, l'air songeur, se trouvait le roi Arthur. Selana s'inclina devant son souverain avec respect alors qu'il se dirigeait vers elle. Elle savait ce qu'il allait lui dire, il en avait déjà parler mais il tenait à savoir si elle était vraiment décidée, si la nuit ne l'avait pas fait changé d'avis. Trouver un peintre était, en apparence, quelque chose de très simple et Arthur n'aurait même pas eu besoin d'un chevalier pour accomplir cette tâche. Le problème c'est qu'il n'avait de peintre sous la main et qu'il lui fallait donc en chercher chez son ennemi Geoffroy. Là, ça devenait beaucoup plus compliqué. Toute personne venant de la part d'Arthur serait immédiatement mis à la porte, voir pris en otage ou pire, tuée. Il ne pouvait pas ce permettre de demander à un des habitants de son château de prendre autant de risques si il ne savait pas se défendre. Alors, il avait demandé à ceux et celles qui se battaient depuis de nombreuses années pour lui de le faire et Selana était là.

Le regard de son roi ne se posa pas sur elle, il fixait avec horreur quelque chose cachée par la pénombre de la pièce. Sans doute un tableau. Le roi n'avait pas l'habitude de montrer de donner tous les détails; tout ce que savait Selana, c'est qu'elle devait faire venir un peintre. Peut-être n'est-ce même pas pour ça mais pour toutes les peintures sur les murs qui avaient fortement besoin d'un coup de neuf. Peut-être, rien n'était moins sûr, rien n'était plus sûr.

- Etes-vous sûre ?
- Oui mon Seigneur.


Sel' n'avait pas réfléchi, la réponse avait franchi d'elle même ses lèvres, c'était logique. Non, encore plus que logique c'était une évidence. La chevalier ne prenait pas des décisions à l'improviste. Elle réfléchissait et fonction de cela, elle agissait. Arthur hocha la tête lentement sans rien ajouter. Il n'avait pas besoin de parler, Selana s'inclina à nouveau et sortit de la pièce. Le soleil n'était toujours pas levé mais il le serait sans doute lorsqu'elle atteindrait le château de Geoffroy de Meryl. Son cheval l'attendait, un magnifique destrier blanc qu'elle montait depuis deux ans déjà. Elle avait vécu tant de choses avec lui qu'elle avait presque l'impression qu'ils se comprenaient. Jamais encore elle ne l'avait amené dans le château de l'ennemi d'Arthur, l'idée de le laisser à leurs palefreniers qui n'avaient pas bonne réputation ne lui plaisait gère c'est pourquoi elle avait décidé de le laisser attacher à un arbre à quelques pas du château. Il lui fallait espérer que le peintre aurait un cheval.

Assise sur le flanc de son destrier Selana voyait Camelot s'éloigner d'elle. Dans son esprit, l'idée qu'elle se fasse prendre chez Geoffroy avait pris son chemin et elle songeait que c'était peut-être la dernière fois qu'elle le voyait. Elle savait très bien qu'il fallait positiver et qu'il n'y avait vraiment pas beaucoup de risques que cela arrive. Seulement, c'était possible alors elle ne pouvait pas s'empêcher d'y songer. Après une heure et quelques minutes de galop elle finit par apercevoir le château de Geoffroy. La forêt de Brocéliane (qu'elle avait emprunté) s'arrêtait là. Selana descendit donc de son cheval et l'attacha comme prévu à un arbre qu'elle jugeait résistant. Jetant un dernier regard derrière elle Selana sortit de la forêt qui avait une si mauvaise réputation. Il y avait, certes, quelque chose d'angoissant dans ses lieux et elle n'aimait pas y passer beaucoup de temps mais, de là à dire qu'elle était maudite voire hanté il y avait un pas à faire et elle ne le faisait pas. Il fallait bien dire que cette forêt était magnifique, que les arbres étaient royaux et que la nature brillait mieux que nul part ailleurs. Peut-être était-ce justement parce que les hommes n'y mettaient pas les pieds.

Arrivée à l'entrée du château de Geoffroy Sel' fut étonnée qu'on la laisse passer sans problème. Certes, elle n'avait pas l'air d'être au service d'Arthur mais tout de même, elle ne passait pas là tous les jours. Enfin, cela ne lui posait pas de problèmes, bien au contraire alors elle n'allait pas s'en plaindre. Entre les murs de cette immense forteresse (qui lui faisait froid dans le dos avec ses hautes murailles) Selana se rendit compte qu'elle n'avait aucune idée d'où chercher un peintre et auquel demander cela. Croisant un vieil homme (qui avait un air de famille avec celui qu'elle avait croisé au château d'Arhur) elle lui demanda si il pouvait lui indiquer où elle pourrait trouvé un peintre, bon de préférence. Il la fixa quelques instants comme si elle n'avait rien dit et, alors qu'elle allait reprendre la parole, finit par lui donner un nom, Céline, et un endroit, l'atelier des artisans. Remerciant chaleureusement son interlocuteur elle se dirigea vers l'atelier en se disant qu'elle aurait du y songer étant donné qu'il y avait le même à Camelot. Enfin, au moins elle avait un nom maintenant. Entrant dans la salle servant d'atelier aux artisans elle se dit qu'elle aurait de la chance si elle trouvait Céline. Il y avait un monde fou et de tout sauf des peintre ce qui était logique puisqu'elle devait être une artiste, non un artisan. Cela dit, il y avait des fois où l'un allait avec l'autre. Les artistes étaient bien des artisans de leur art.

Sel' étant perdue elle fit la seule chose qu'elle pouvait faire : aborder quelqu'un. Son choix se porta sur une jeune femme, brune qui ressemblait à un lutin. Ce fut ce détail qui poussa Selana à aller vers elle, les lutins n'étaient pas vraiment «méchants».

- Excusez-moi, pourriez-vous m'indiquer où se trouve Céline ?
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MessageSujet: Re: Yes, my lord. [Céline]   Yes, my lord. [Céline] EmptyLun 18 Juil - 20:46


♫ MY IMMORTAL
Yes, my lord. [Céline] Hannah-hannah-murray-4999965-100-100 Yes, my lord. [Céline] Leight12

Un souffle, une légère brise glissant avec volupté sur la surface lisse de l'eau d'un étang aux couleurs sanglantes par la parure rouge qu'avait revêtu le ciel à cette heure-ci, les saules murmuraient entre eux des paroles inintelligibles guère plus bruyantes que le battement d'aile du papillon. Le vent emportait avec lui leurs secrets, arrachant à leurs branches leur beau feuillage, pareilles à des larmes tombantes sur l'eau écarlate, en diapason leurs ondes se répandant autour d'elles. Emportés par le vent, emportés par le temps, ainsi fuyaient les secondes, de cette façon partait les âmes, au loin, là où elles étaient guidées. Le tintement paisible et cristallin d'un petit ruisseau coulait un peu plus loin, la fin de son court invisible à l'horizon. L'astre solaire au loin brillait, se noyant peu à peu dans son propre sang n'attendant plus qu'il se teinte d'encre, sa fin étant proche, il agonisait en silence, les cris des oiseaux dont les silhouettes se découpaient en ombres chinoises le remplaçant avec ferveur. Il chantait la gamme du rouge, les arpèges rosées que prenaient le ciel légèrement bleuté soutenant le bordeaux, les pétales des fleurs presque inaudibles, affreusement aigües par leur pâle couleur, se contentant de danser au gré du vent, ondulations colorées mêlant le jaune japonais et l'éclat de l'or au soleil. Une svelte silhouette, les cheveux châtains brillants emmêlés aux herbes folles, assises au bord de l'eau, pieds nus, les prunelles luisantes, iris orientés vers l'énorme masse cotonneuse et ténébreuse se profilant à l'horizon. Plus noirs que le plumage d'ébène du corbeau, ils avançaient en recouvrant la lumière inondant du soleil qui, malgré vains efforts, disparaissaient quand même. La frontière de ces deux paysages était pourtant la même, le roi solaire se mourrait, et les nuages pleuraient de grosses larmes s'abattant sur la forêt venteuse, n'aspirant qu'à couvrir une surface plus grande pour dévoiler son chagrin à qui souhaitait laisser battre son cœur et ses sentiments de la même façon. Les jambes lisses de la jeune fille étaient tournées vers le spectateur, la partie de son visage visible était empreinte d'une fine pellicule luisante, et si on regardait avec elle, on remarquait une autre silhouette gisant sur son tapis de velours rouge, calme, paisible, en paix, emportée par l'eau, déjà emportée loin. Le visage de la jeune fille était de marbre, les yeux légèrement rougis, ses iris topaze voilés, brillants.

Céline, dix-neuf ans, peintre reposa son pinceau coloré du violet qu'avait la couleur de la légère robe de la jeune fille sur sa palette d'artiste anarchique. Elle se mordillait les lèvres, observant la peinture sur laquelle elle travaillait depuis déjà un bon mois, n'ayant que deux heures par jour pour travailler dessus. Sur le papier, cela sonnait plutôt bien, mais en réalité, elle se demandait encore l'intérêt de le continuer. Son cœur se serra un instant, ses coups rendus maladroits par l'émotion l'énervaient plus qu'autre chose, et cela n'avait rien de drôle. Peut-être était-ce une perte de temps que de s'acharner dessus, il y avait tellement d'endroits à repeindre dans ce château, tache qui lui était souvent confié à elle, puisque Geoffroy semblait sous-estimer ses talents par sa jeunesse et sa condition féminine. Jusqu'à là, ses pinceaux n'avaient encore peints de portraits de lui, ni aucun portrait tout court. Son travail se résumait à repeindre des murs d'une couleur monochrome, quelque chose d'assez simple si on savait donner de bons coups, c'était guère élégant de laisser les traces, mais c'était aussi assez ennuyeux. Toujours la même chose, la même couleur, se proclamer artiste pour si peu semblait bien prétentieux, parce qu'après tout, toute la beauté de l'art se trouvait dans ce jeu de couleur, de finesse et de découverte d'une nouvelle sorte de fascination par les dégradés habiles. Enfin, elle ne travaillait qu'à proprement parler que six heures par jour, un peu près, ce qui était assez correct, bien que les positions prises n'étaient pas des plus confortables, et rester longtemps ainsi... C'était bien deux secondes. Jetant un coup d'œil par la fenêtre, elle remarqua le ciel bleu d'azur encore un peu endormi, preuve que le soleil n'avait pas encore atteint son zénith, et qu'aller chercher le matériel pour faire de nouvelles couleurs n'allaient pas être une perte de temps. Un léger soupir s'échappant de ses lèvres, les quelques autres peintres ne levèrent à peine les yeux de leur peinture, Céline laissa son pinceau dans l'eau, des poils s'échappant des spectres indigo se dépêchant de teinter le liquide incolore. Le seul bruit était celui de cet instrument sur les toiles, aussi ses pas volants devenaient fracassants, et la porte grinça de ses gonds de façon macabre, donnant accès à la salle bruyante des artisans.

La salle était, comme à son habitude pleine à craquer, sur un côté des musiciens s'exerçaient, faisant parfois monter de leur instrument un bruit tout à fait épouvantable. Ceux qui travaillaient le bois faisaient eux aussi des bruits monstrueux, il y avait ceux à l'autre bout qui riaient... Bref, une communauté assez joyeuse où se mêlait un beau brouhaha pas très discret. Les peintres en étaient les ermites, certains musiciens également, s'enfermant parfois avec ceux qui fondaient les couleurs, juste histoire d'avoir l'honneur de transformer leurs notes en source d'inspiration pour eux. Leur salle était si petite que les pigments qui leur servaient constamment se trouvaien dans celle-là, celle des artisans, tout comme leur matériel en général, en fait. N'étant que de passage, Céline ne s'attardait pas aux quelques « bonjour » qu'on pouvait lui lancer, se dirigeant directement vers le meuble qui l'intéressait. En passant devant la petite glace, la jeune fille remarqua ses cheveux en guerre, son teint pâle et ses yeux légèrement cernés, ainsi qu'une petite tache de peinture rouge sous son menton, contraste entre le sang sur la neige. Détournant le regard, elle remarqua une autre fille aux airs plus âgés, qu'elle n'avait jamais auparavant, mais dans tous les cas, l'arme qu'elle portait à la taille ne lui inspirait pas confiance du tout. Enfin, qu'importait, on ne lui avait rien demandé, aussi passa-t-elle devant, se contentant de l'ignorer. Mais visiblement, elle n'était pas du même avis.

« Excusez-moi, pourriez-vous m'indiquer où se trouve Céline ? »

Céline avait peut-être parlé un peu trop vite, cependant son ton était on ne peut plus courtois, et ses yeux ne trahissaient aucune lueur de méchanceté quelconque. Elle n'avait pas pour habitude de faire confiance aux gens, encore moins aux inconnus et Dieu seul savait d'où elle pouvait bien la connaître, surtout que son visage ne lui disait rien du tout. Se figeant dans ses gestes, se retourna, elle plongea son regard dans celui de son interlocutrice, hésitant un instant à lui répondre, mais de toute façon, il y avait tellement de personnes ici que la peur était un sentiment à balayer immédiatement, puisque c'était inutile. Haussant légèrement un de ses sourcils, ravalant sa salive au goût amer, elle se décida à lui souffler une réponse claire.

- Si vous cherchez un peintre de ce nom, c'est moi. Si c'est une autre, je ne sais pas.


Elle n'était pas seule au monde, et il lui semblait bien qu'elle n'était pas la seule à se prénommer ainsi, en fait elle n'en savait rien et s'en fichait pas mal. Cependant, l'inconnue aurait remarqué qu'elle était chez les artisans, alors oui, peut-être qu'elle cherchait Céline Colomb. Un éclair farouche traversa son regard paisible, prenant un air légèrement méfiant, car à part les hommes de main de Geoffroy qu'elle connaissait relativement bien, personne ne venait la chercher. Alors que cette fille au visage angélique et boucles brunes la demande, c'était plutôt... Étrange ?

- Qu'est-ce que vous voulez ?


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MessageSujet: Re: Yes, my lord. [Céline]   Yes, my lord. [Céline] EmptyLun 29 Aoû - 13:43

Personne avait de pouvoir sur les artistes, c'était bien connu. Ni les rois, ni les magiciens, ni les chevaliers. Ils mettaient parfois leur art «au service de» quelqu'un mais cela s'arrêtait là. Ils n'avaient aucune allégeance et travaillaient pour le plus offrant. Le pire dans tout cela c'était sans doute qu'ils n'étaient jamais pourchassé par l'autre camp; sans doute étaient-ils trop précieux. Il faut bien avouer que des génies, il n'en nait pas tous les jours. Sel' n'avait jamais envié ses hommes et ses femmes doués naturellement pour quelque chose. Certes, ils menaient une grande vie, étaient riches et heureux mais était-ce vraiment le cas pour tous ? Leurs débuts étaient durs, leurs avenirs incertains, pour eux, se faire un nom était obligatoire au risque de sombrer dans l'oubli et de ne plus avoir aucune chance de percer dans le domaine. Se tromper leur était fatal et une réussite leur assurait tout l'or du monde. Comme la vie était injuste.

Les yeux plongés dans ceux de la jeune femme devant elle Sel' se demandait si, elle aussi, était une artiste. Au même titre que cette Céline qu'elle recherchait. Si elle aussi elle connaissait ça, ce «tout ou rien», cette loi dure et injuste qui allait faire de sa vie un enfer ou un paradis. Deux visions tellement proches et tellement différentes. Peut-être était-ce parce qu'ils les côtoyaient nuit et jour qu'ils étaient comme cela les maîtres du pinceaux, du crayon et autre, ils n'étaient pas comme nous tous. Leur sens étaient modifiés par cette envie de perfection, cette obsession même. Le mot art est souvent associé à la folie et, du haut de ses vingt ans Sel' n'aurait pas pu nié qu'elle n'avait jamais compris pourquoi. Pourtant, là, dans cet atelier au plein milieu du camp adverse alors qu'elle risquait sa vie pour une stupide œuvre d'art elle venait de comprendre à quel point cette affirmation était juste. Horriblement juste.

Tout le monde a déjà vu un tableau, n'importe lequel, qu'il soit magnifique ou horrible tout le monde en a déjà vu un -preuve que l'art n'est inconnu à personne. Et bien dans ce tableau se cache une infinie parcelle de l'âme de celui qui la peinte. Rien d'important mais cela modifie légèrement le tableau le rendant plus vivant. Rien ni personne ne peut nier que les tableaux sont on-ne peut plus vivant -bien que Selana l'aurait volontiers dit. Ils étaient la représentation même de la vie dans toute sa splendeur : l'imagination. Pouvoir peindre ses pires cauchemars n'étaient de loin pas un don mais savoir mettre sur toile ses plus beaux rêves l'était.

Selana ne l'aurait sans doute jamais avoué mais elle n'aimait pas cette ambiance, il n'y avait d'endroit où elle était plus mal à l'aise qu'un atelier. La chevalier n'était douée que pour tenir une épée et elle trouvait que c'était une arme bien futile dans un tel lieu. Pour rien au monde elle ne l'aurait sorti, l'idée que voir tous ses hommes et ses femmes la fixer comme si elle venait de dire une horreur la faisait frisonner. Sel' n'était pas la plus courageuse des chevaliers d'Arthur et un rien pouvait l'effrayer de manière considérable. Pour autant, elle n'était pas lâche c'est pourquoi elle n'avait pas encore quitté les lieux, elle était là pour trouver ladite Céline.

- Si vous cherchez un peintre de ce nom, c'est moi. Si c'est une autre, je ne sais pas.

La soulagement qui se lut dans les yeux de Selana n'était qu'une pâle représentation de ce qu'elle ressentait. Elle l'avait trouvée ! Et, surtout, sans même vraiment la chercher. Ceci dit, la jeune femme au regard méfiant n'avait pas encore accepté de venir l'aider et Sel' ne savait pas quoi faire si elle refusait. D'ailleurs, il était fort probable qu'elle ne fasse rien et qu'elle reparte comme elle était arrivée. Enfin, elle se voyait mal annoncer à son roi qu'elle avait failli !

- Qu'est-ce que vous voulez ?

Dis comme cela ça avait l'air tellement simple... Mais Selana savait que ça ne l'était pas, malheureusement. Ce n'était pas comme si elle était dans un camp allié avec l'autorisation de leur roi pour y mettre les pieds et, accessoirement, leur emprunter un de leur peintre. C'était même le contraire et elle était prête à parier qu'ils ne seraient pas ravis. Le roi et ses sujets. D'ailleurs Selana ne comprenait pas comment ils pouvaient lui obéir. Mais c'était un tout autre sujet.

- Et bien, comme,ça Sel en essayant de rester fermer et en avisant les autres artisans présents dans la pièce. Pourrais-je vous parler en privé ?

Dire devant tout le monde qu'elle était au service d'un autre roi -même sans préciser qu'il s'agissait de l'ennemi de Geoffroy de Meryl- ne pouvait pas être une bonne idée et Selana ne mourrait pas d'envie de voir une dizaine de gardes lui fondre dessus.
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MessageSujet: Re: Yes, my lord. [Céline]   Yes, my lord. [Céline] EmptySam 24 Sep - 0:10



C'est beau d'être un artiste, sentir le talent que Dieu avait pu leur donner couler dans leurs veines, colorant leur sang d'un rouge peu commun, qui valait une fortune versée, porteur de ces dons dont ils avaient été doté à leur naissance. Le fait de l'être peut s'interpréter de mille et une façons. De nos jours ils étaient juste engagés pour des travaux futiles que même les hommes de main étaient capable de faire, sans aucune expérience quelconque, aussi la plupart de ceux qui travaillaient dans cette cacophonie constante cachaient peut-être la plus belle œuvre qui puisse être peinte, ou alors la plus belle symphonie que les instruments pouvaient souffler. Ils avait l'habit des oiseaux, leur élégance et leur liberté d'esprit vagabondant de feuillages verts aux teintes irisées d'automne jusqu'à qu'ils se meurent et emportent avec eux tous les secrets que le volatile gardait précieusement avec lui. Il n'avait qu'à écarter ses grands ailes blanches à l'image de son âme immaculée, tâchée du noir du désespoir qui les dévorait de jour en jour, petit à petit, par le seul pouvoir de l'eau qui coule, il se mourrait. Il pouvait voler aussi haut qu'il le voulait, quelle importance l'exquise allégresse dans laquelle ils nageaient, l'ivresse de la brise légère, toujours plus haut, c'était tout ce qui comptait. Leur vision est supérieur à celle des humains qui se contentent d'observer d'en-bas, lui peut tout voir et ainsi tout regarder d'une autre manière. Qui ne se rappelle pas d'un soir d'été chaud, allongé dans les champs, admirant les épis de blé s'élevant dans le ciel sanglant, en plus de la mélodie des grillons, les nuances pianos d'un oiseau couleur de neige chantant l'ode au crépuscule. Grand, fier et beau, sa modestie se lisait sur son poitrail innocent se gonflant tandis qu'il criait sans relâche des paroles inintelligibles pour un humain. Des incompris, voilà ce qu'ils étaient, leur voix n'avait guère plus d'importance qu'un grain de poussière dans un grenier. Ces oiseaux lyres, ces oiseaux rares, l'Homme qui s'obstinait à les enfermer dans des cages, peignant son plumage d'ébène, ne pouvait se rendre compte à quel point le désespoir pouvait le ronger, par ce manque de liberté. On aurait pu lui couper les ailes, ça n'aurait rien changé. Farouchement enfermé, à la nuit tombée on l'entendait encore chanter tout doucement, d'un bruit à peine plus audible que le vent dans les sols, délicates arpèges passant d'une octave à l'autre. Oui, on pouvait le séquestrer, lui couper ses ailes, le faire souffrir de toutes les façons possibles et inimaginables, du moment que son cœur continuait de battre au rythme de ses envies, il était libre. Libre de chanter la détresse lui serrant la gorge. Une petite flamme se consumant peu à peu dans les ténèbres obscurs de l'humanité.

Le regard de Céline balaya un instant la salle, avant de se poser sur ses pinceaux sales, puis de recroiser les yeux de son interlocutrice. Cinq minutes plus tôt, alors qu'elle espérait chercher ses pigments colorés, l'idée de déchirer la toile dont elle était totalement insatisfaite l'avait effleuré. Après y avoir un peu songé, c'était son seul moyen de prouver qu'on ne lui avait pas coupé ses ailes et qu'elle était encore capable de fredonner les airs qui lui plaisaient. Avant que Céline ne tombe sur cette jeune femme qu'elle n'avait jamais vu auparavant qui la recherchait. La possibilité d'avoir peur ne lui vint pas à l'esprit, après tout, morte elle n'avait aucune valeur, bien que vivante non plus, mais rejoindre la faucheuse ne l'effrayait pas outre mesure, pensa-t-il tandis qu'elle remarquait les armes que portait la chercheuse à sa ceinture. Enfin qu'importait ce qu'on pouvait lui demander, Céline serait toujours capable de siffler, cela dit le fait de ne pas la connaître la troublait légèrement. De nature facilement intimidante, s'approcher des autres n'était pas son fort, aussi se contenta-t-elle d'un visage impassible, alors qu'après avoir réfléchit elle n'avait qu'une envie, et c'était de retourner sur sa toile et puis verser quelques larmes silencieuses, pourquoi pas.

« Et bien... Pourrais-je vous parler en privé ? »

Ce plan allait sans doute se virer à plus tard, tant pis. Inspirant une grande goulée d'air, ses doigts diaphanes effleurèrent une petite table proche, ses pinceaux cliquetant très légèrement, réfléchissant rapidement. Céline pouvait bien refuser l'entrevue et passer son chemin, ce ne serait pas la première fois qu'elle désobéirait, mais le peu de peintres que l'on trouvait en ce moment jouait en sa faveur, aussi pouvait-elle s'en servir comme moyen de pression. Cela dit, la lueur de soulagement qui traversa les yeux de l'inconnue lui fit délicatement fendre les lèvres. On ne lui avait après tout jamais demandé une discussion en privé, cela pouvait s'annoncer amusant. Elle ne prenait pas de risques en allant dans sa chambre qui était à quelques mètres. Oui, c'était faisable. Un petit pincement d'orgueil lui lancina la poitrine.

- Venez.

Le peintre se retourna, faisant un léger signe pour lui dire de la suivre, jouant des coudes pour se frayer un chemin à travers la foule jusqu'à une porte relativement dissimulée sur sa droite. Le couloir devait être vide, la poussant elle entra dans le vestibule éclairé par des lanternes aux flammes léchant les murs de pierre. La jeune femme la suivait scrupuleusement, Céline marchant droit de sa démarche légèrement hautaine, quelques pas et puis elles étaient devant la porte de sa chambre. Entrant dans la modeste pièce, jetant un coup d'œil dans son dos pour vérifier que personne ne les avait vus, elle la referma à clé. Une unique fenêtre filtrait la lumière du soleil, aussi un peu plus de lumière serait la bienvenue, Céline en alluma une petite bougie posée sur sa commode. On aurait cru que les flammes dansaient sur leur visage pâlot.

- Asseyez-vous je vous en prie. Je suis toute à vous.


Elle s'essaya à un petit sourire amicale, au risque de paraître trop froide et donner mauvaise impression. Réussi ou pas, elle ne le saurait pas, et puis ça n'avait guère d'importance.
Céline pourrait encore chanter demain.

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