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 Le début d'une souffrance [Béatrix]

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Gabriel Turner
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Gabriel Turner

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MessageSujet: Le début d'une souffrance [Béatrix]   Le début d'une souffrance [Béatrix] EmptySam 15 Oct - 17:35

Qui pourrait croire qu’un enfant puisse être un obstacle considérable dans la vie de Gabriel ? Pas lui. Et pourtant aujourd’hui il allait avoir une surprise, belle pour ceux qui le déteste mais très mauvaise pour lui. Souvenez-vous de l’enfant que Gabriel a étranglé lors de sa petite excursion sur la terre d’un groupe de magiciens afin de voler l’œuf Fabergé pour supprimer les sentiments d’Automnal. Et souvenez-vous aussi que Gabriel, poursuivit, n’avait pas eu le temps de vérifier si l’enfant qui avait vu son visage était bel et bien mort. Aujourd’hui, Gabriel allait payer le prix de tous ses crimes... Après avoir rendu Automnal mauvaise et après avoir convaincu Geoffroy de la laisser vivre parmi eux, Gabriel se rendit dans la chambre qui lui était destinée au château de Geoffroy afin de se reposer un peu après l’effort, le réconfort x). Mais voilà, à peine eut-il ouvert la porte qu’il aperçut un homme devant lui, portant les mêmes vêtements que les magiciens à qui il avait rendu visite quelques jours plutôt. Gabriel referma la porte derrière lui et croisa les bras sur son torse, regardant droit dans les yeux l’individu face à lui.

- Excepté Béatrix, j’ignorais qu’un autre magicien veuille me rendre visite dans ma chambre...

- Gabriel Turner ceci n’est en rien une visite de courtoisie. Tu nous as volé et tu as osé t’en prendre à l’un d’entre nous.

- Alors comme ça l’enfant est vivant, heureux de l’apprendre.

- Malheureusement il est décédé. Mais il nous a envoyé l’image de ton visage avant de nous quitter.


Mauvaise nouvelle, mauvaise posture. Si cet homme venait à lui, seul pour lui annoncer ce genre de choses, c’est qu’il devait être suffisamment puissant pour pouvoir l’affronter. Gabriel alla se servir un verre d’alcool qu’il but cul sec, prêt à écouter quelle allait être sa « sentence » pour avoir trahis les siens, évidemment il ne s’attendait pas à quelque chose de bien méchant. Il avait tort.

- Tu as causé trop de morts Gabriel, tu as trahis trop de personnes, même les magiciens ne te soutiennent plus. Ils ne veulent plus avoir affaire à toi... jamais.

- J’ai compris, je suis banni des miens. J’accepte ma sentence, je ne mettrais plus les pieds sur vos terres et ne m’attaquerais plus à l’un d’entre vous… Du moins je ne le ferais pas tant qu’aucun ne s’en prendra à moi.


L’homme esquissa alors un sourire et pourtant ce sourire n’exprimait ni du bonheur, ni du malheur, il était tout simplement vide de sens. C’est alors que le magicien se mit à prononcer des mots incompréhensibles pour les simples êtres humains... Gabriel comprenait qu’il se préparait quelque chose. Au moment où il s’apprêta à sortir une dague pour la planter dans le corps de cet homme, Gabriel fut totalement paralysé, impossible de faire le moindre mouvement. Ce fut le magicien qui prit la dague et fit leur couler leur sang au niveau du bras un à un. Une fois terminé il prononça à nouveau d’autres paroles puis un violent éclair les expulsa l’un comme l’autre à l’autre bout de la pièce, Gabriel se cognant contre un miroir qui se brisa sur lui au moment de l’impacte. Celui-ci se releva avec difficulté, faisant face à la douleur qu’il ressentait, ainsi qu’au magicien qui venait de se redresser à son tour. Mais Gabriel aperçut alors une marque noire sur son épaule gauche puis le magicien prit alors la parole.

- Tu ne feras plus de mal bien longtemps Gabriel et tu payeras pour tous ce que tu as commis. Je suis l’objet de sacrifice, et considère cette marque comme une "marque de la mort". A ton tour de connaître la douleur, à ton tour de connaître la mort. Il n’y a pas de remède à ça Gabriel, tu dois tout simplement faire face à ton destin. Maintenant je peux mourir la conscience tranquille.

- Permet moi d’écourter un peu plus ta durée de vie !


Le visage de Gabriel était dur et mauvais. Un être obscur, voilà ce qu’il était. En quelques secondes Gabriel s’était retrouvé face au magicien et lui plantait une épée en plein cœur. Le magicien n’avait même pas cherché à se défendre, et Gabriel n’avait éprouvé aucun plaisir à le tuer tant sa haine était grande à cet instant. Mourir aussi bêtement ? Non, ce n’était en aucun cas sa destinée. Il ne pouvait pas laisser un magicien ou une maudite marque lui prendre la vie. Gabriel devait trouver un remède et vite.

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

Cela faisait maintenant deux jours que Gabriel s’était fait prendre par surprise par le magicien. La marque noire à son épaule n’avait cessé de prendre de l’ampleur sur son corps. Il avait mal et elle le rendait de plus en plus faible. De nouveaux symptômes apparaissaient, il avait parfois des visions, et lorsqu’on lui parlait, il entendait, parfois d’autres mots que ceux prononçaient par l’individu et il ne s’en rendait même pas compte. Deux jours que Gabriel cherchait un remède en vain... Le magicien détestait le fait de penser qu’il puisse quitter ce monde alors qu’il n’avait encore rien accomplit, il n’avait pas vengé sa famille, il n’avait pas pu profiter de beaucoup d’instants avec sa sœur, ou même Béatrix... Il avait encore trop de choses à faire ici pour pouvoir partir maintenant. Pourtant il commençait peu à peu à abandonner. Gabriel ? Abandonner ? Ce n’était pas tout à fait ça, mais il refusait de perdre ses derniers moments à chercher un remède qui n’existais pas, il préférait les passer avec les rares personnes qui comptaient pour lui, mais aussi faire le plus parler de lui avant de quitter ce monde. Aussi lorsque Gabriel se rendit dans un couloir à la recherche de Béatrix et qu’il croisa sur son passage un membre du personnel, le magicien se dirigea vers lui et lui posa une simple question mais dont la réponse allait chambouler bien des choses.


- Auriez-vous vu Béatrix Ys ? Je n’ai pas réussi à la trouver et c’est urgent que je lui parle.

- Béatrix ? Vous devriez l’oublier, cette femme n’est bonne qu’à embrasser le roi pour exister, je ne vois vraiment pas en quoi elle pourrait vous aider.

- Je vous demande pardon ?

- Oui je les ai vu s’embrasser, et je peux vous assurer qu’elle y a prit plaisir, elle voulait même entrainer le roi dans sa chambre mais il avait des choses importantes à régler alors elle lui a donné rendez-vous tard le soir. De toute façon ce n’est une surprise pour personne, tout le monde connait l'amour que Béatrix éprouve envers son roi...


Comme vous devez vous en douter, les seules paroles que l’homme avait réellement prononcées étaient celles qui parlaient d’un baiser échangé entre le roi et Béatrix, tout le reste, Gabriel les avait entendues à cause de cette marque qui lui jouait de mauvais tours. Pourtant le magicien y croyait, et envahit d’une haine sans pareille, il brisa la nuque de cet homme et laissa son corps tomber lourdement sur le sol. La colère qu’il avait en lui le rendait fou, mais il n’était plus le même depuis que le magicien lui avait lancé ce sort, ses sentiments avaient doublé voir triplé, et il était devenu difficile pour lui de se contrôler. C’est alors qu’elle arriva. Elle, la seule femme en qui il avait réellement confiance dans ce château… celle qui l’avait trahi. Pourquoi avait-elle partagé ces moments avec lui si c’était Geoffroy qu’elle aimait réellement ? Et ce roi, Gabriel comptait bien lui faire la peau. Béatrix l’avait également vu et se rapprochait de lui, mais elle s’arrêta brusquement lorsqu’elle aperçut le corps de l’homme qui gisait à ses pieds. Gabriel porta alors un regard de dégoût destiné à Béatrix. Il lui avait accordé sa confiance alors qu’il était le premier à dire que dans ce monde, il ne fallait faire confiance à personne, aujourd’hui il en payait le prix.

- J’espère que Geoffroy t’a apporté un certain plaisir... Il est le seul qu’il te reste à présent.

Il était cru dans ses mots, mais il était aussi très direct, au moins Béatrix ne se demanderait pas pourquoi il lui parlait ainsi étant donné qu’il lui avait donné la réponse à travers ses paroles. Gabriel ne s’en rendait pas compte, mais la douleur qu’il ressentait était si intense qu’il en suait du front. Une seule pensée traversait l’esprit du jeune homme : le magicien avait bien réussi son coup. Gabriel était en train de tout perdre, aussi bien l’amour qu’il ressentait envers Béatrix que sa vie, et jamais il n’aurait cru être dans une telle situation un jour.
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Béatrix Ys
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MessageSujet: Re: Le début d'une souffrance [Béatrix]   Le début d'une souffrance [Béatrix] EmptyDim 16 Oct - 14:04



    Cela fait près de deux jours, maintenant, que je n’ai pas eu la moindre nouvelle de Gabriel. Rien de bien alarmant en soi, il pourrait y avoir une multitude de raisons tout à fait plausibles et rassurantes pour expliquer ce soudain silence. Une mission plus longue que d’ordinaire, des affaires à régler… Pour lesquelles il serait partit sans même m’avoir dit au revoir. Sans m’avoir laissé le moindre petit message… Rien. C’est inhabituel. Et étant de nature spontanément inquiète, il ne m’en faut pas plus pour me tenir éveillée toute la nuit, imaginant sans cesse les pires scénarios pouvant à même d’expliquer cette disparition soudaine.

    En vérité, le simple fait de savoir qu’il est en mission suffit à me mettre dans tous mes états, alors ne pas savoir… C’est bien pire encore. Il pourrait lui arriver n’importe quoi sans que je le sache, sans que je ne puisse rien faire pour lui venir en aide. Certains penseraient sans doute que je m’inquiète beaucoup trop, alors que rien ne peut me laisser penser qu’il lui est réellement arrivé quelque chose mais… Depuis cette fameuse nuit, dans la forêt, ou il m’avait abandonné, je ne supporte plus d’être loin de lui. J’aimerais pouvoir l’accompagner partout, être avec lui en permanence, parce que le seul moment où je peux arrêter de craindre qu’on me l’enlève, c’est lorsque je sens son corps contre le mien.

    Bien sûr, je fais des efforts, je m’efforce de lui dissimuler toute la souffrance que me causent ces fréquentes séparations mais… Je doute qu’il soit dupe de la supercherie. Et c’est peut-être justement là qu’est la source du problème. Lui est quelqu’un de très indépendant, et moi… J’aurais plutôt tendance à penser que chaque instant que je ne passe pas dans ses bras est un instant de perdu. Ce qui, je l’admets volontiers, et peut-être légèrement excessif. J’en suis consciente. Et je me soigne. S’il y a bien une chose que je souhaiterais éviter, c’est qu’il me croit incapable de survivre deux jours sans lui. Même si c’est vrai.

    Et c’est bien pour cela que j’attends bien sagement dans ma chambre qu’il revienne au lieu de mettre la moitié du château, voir même de la région toute entière, sans dessus dessous pour le retrouver. Je lui montre que je ne suis pas la possessive hystérique pour laquelle il me prend sans doute. Sauf que… C’est trop. Trop d’inquiétude, trop de peur, trop de solitude, et vraiment pas assez de Gabriel. A parler comme cela, je me fais presque l’effet d’une alcoolique qui a besoin de sa ration quotidienne. Et c’est plus ou moins le cas. J’ai besoin de ma ration quotidienne… d’amour. Est-ce que je serais… Droguée à l’amour ? Dit comme cela je dois reconnaître que c’est plutôt risible, mais cela exprime plutôt bien ce que je ressens en ce moment. Je me sens... En manque. En manque de Gabriel. Je veux entendre le son de sa voix, respirer son parfum. Je veux être dans ses bras, qu’il me fasse l’amour, parce que je sais qu’à ce moment-là j’oublierai tout le reste. Envolés peur et doute, il ne me restera plus que le bonheur et la certitude inébranlable que, malgré nos différences, Gabriel et moi sommes fait l’un pour l’autre. Que notre histoire ne sera pas qu’une désillusion de plus.

    Et c’est pour ça qu’il faut que je le voie. Maintenant. Tant pis si je passe pour une folle hystérique, ça n’a pas la moindre importance. La seule chose qui compte pour moi, c’est de le serrer dans mes bras, de lui dire que je l’aime, qu’il me manque… Je choisi donc tout naturellement de commencer mes « investigations » par le château, où j’ai cependant peu d’espoir de le trouver. Mais je me trompe. Alors que j’explore tranquillement une des tours du château, je l’aperçois au détour d’un couloir. Un large sourire vient fleurir sur mes lèvres alors que je me rapproche tranquillement de lui. Sourire qui se fane aussitôt quand je comprends que la forme sombre que j’aperçois aux pieds de Gabriel n’est autre que le cadavre d’un homme. Un des serviteurs de Geoffroy à ce que j’en vois, étendu sur le sol, la nuque brisée. Mais ce n’est pas la vision du cadavre qui me fait stopper net ma progression, ça, avec Gabriel, j’y suis habituée. Non, ce qui me paralyse littéralement, c’est le regard qu’il me lance. Un regard mauvais, débordant de dégoût et de haine. Un regard que je n’avais plus revu depuis la nuit où il m’a abandonné… Mais pourquoi ? Qu’ai-je donc bien pu faire de mal pour m’attirer ainsi ses foudres ? Mais Gabriel ne tarde pas à m’éclairer sur ce point.


    - J’espère que Geoffroy t’a apporté un certain plaisir... Il est le seul qu’il te reste à présent.

    La stupéfaction me laisse un instant muette, incapable de prononcer le moindre mot et encore moins de me défendre. Le « plaisir » que Geoffroy m’a apporté… Mais de quoi parle-t-il ? Je n’ai jamais… A moins… A moins qu’il ne soit au courant pour le baiser. Enfin baiser est un bien grand mot pour décrire l’acte en question. Un vague effleurement serait plus approprié… Mais peu importe les termes, oui, Geoffroy m’a embrassé, mais rien de plus ! Et puis c’était avant, avant que Gabriel est moi ne soyons ensemble, pendant la période où il refusait de m’adresser la parole. Mais peut-être Gabriel ne sait-il rien de tout cela. Peut-être qu’il pense que moi, la seule personne à qui il est jamais fait confiance en ce château, je l’ai trahis… Je dois lui expliquer, lui prouver qu’il se trompe. Que jamais je ne le trahirais. Mais comme toujours quand l’enjeux est crucial se sont les mots qui me manquent et me trahissent.

    - Mais de quoi est-ce que tu parles ? Qui t’as dit que…

    Je ne supporte pas cette distance qu’il y a entre nous. Je m’approche et attrape délicatement sa main entre les miennes. Et je la serre fort. Très fort. Elle est moite, brulante et de près son regard si glacé me parait au contraire trouble et fiévreux.

    - Je n’ai rien fait de mal, je te le jure. Jamais je ne te trahirais, je… Je t’ai dit que je t’aimais et jamais… jamais je ne l’avais dit à personne d’autre. Alors tu ne peux pas m’abandonner comme ça, tu dois me laisser une chance de m’expliquer.
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Gabriel Turner
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MessageSujet: Re: Le début d'une souffrance [Béatrix]   Le début d'une souffrance [Béatrix] EmptyDim 16 Oct - 18:04

Le mal. Le bien. Une telle différence pour une si fine limite. Qu’est-ce qu’est réellement le bonheur ? Ça ne se traduit pas à travers un simple sourire, car les apparences cachent parfois bien des douleurs. Qu’est-ce qu’est réellement le malheur ? Ça ne se traduit pas à travers un simple cri, car ce son peut parfois exprimer un bien être intense. Chaque être à une part de bien et de mal en soit, mais souvent, l’un des deux côtés domine sur l’autre. Dans le cas de Gabriel, c’était la mal qui dominait le bien, et ça depuis de nombreuses années, et aujourd’hui bien plus encore. Et cette fois, Béatrix ne pourrait malheureusement rien faire pour calmer sa rage.

- Mais de quoi est-ce que tu parles ? Qui t’as dit que...

Les paroles ne représentaient plus rien, mais les gestes également. Lorsque Béatrix lui attrapa ses mains pour les serrer fort contre les siennes, ça ne le calma pas. Une seule idée lui traversait l’esprit : Béatrix l’avait manipulé et continuait de le faire aujourd’hui encore.

- Je n’ai rien fait de mal, je te le jure. Jamais je ne te trahirais, je... Je t’ai dit que je t’aimais et jamais... jamais je ne l’avais dit à personne d’autre. Alors tu ne peux pas m’abandonner comme ça, tu dois me laisser une chance de m’expliquer.


Une chance de s’expliquer... Pourquoi lui ferait-il cette faveur alors qu’elle l’avait trompé ? Parce qu’il l’aimait ? Oui, il l’aimait, même trop, ce qui avait éveillé en lui un côté possessif. Il détestait partager, et encore moins lorsque c’était avec un homme qu’il ne portait pas dans son cœur. Gabriel retira sèchement ses mains de celle de Béatrix, et il ressentit soudain une intense douleur en lui qui le fit grimacer alors que de sa main droite, il se tenait l’épaule où se située la marque, comme ci qu’en faisant ce geste, la douleur allait s’atténuer... Gabriel l’ignorait encore, mais ce qui allait suivre ne serait que le fruit de son imagination.

- Ce qu’il faut que tu sache Gabriel, c’est que malgré les sentiments que je ressens pour toi... Ceux que j’éprouve envers sire Geoffroy sont bien plus forts.

- Si ton explication est de me dire que c’est Geoffroy que tu as choisis, tu aurais pu t’abstenir, je l’avais déjà compris.


C’est alors qu’il le vit, cet être qu’il détestait aujourd’hui par-dessus : Geoffroy. Il était là, à l’autre bout du couloir et le regardait, un sourire vainqueur sur les lèvres l’air de dire "tu as perdu". Cette fois-ci s’en était trop. Gabriel sortit une dague, longue et aiguisée et s’avança vers l’homme qui lui avait volé la femme qu’il aimait.

- Si je dois mourir ne crois pas que je te la laisserais... Roi de pacotille !

Gabriel lui planta sans une once d’hésitation sa dague en plein cœur, et le cri strident que la personne poussa le ramena soudain à la réalité. Ce n’était pas Geoffroy qu’il venait de blesser mais une de ses servantes... Il aurait du s’en douter, le roi ne ce serait surement pas laisser tuer aussi facilement. Gabriel observa le visage de la jeune femme, on voyait clairement à son expression qu’elle souffrait, et une larme perlait le long de sa joue… Gabriel restait là, face à elle, totalement perdu. La jeune femme tomba au sol, c’était fini, la vie avait quitté son corps, une si belle femme, jeune et innocente... Mais ce qui préoccupait Gabriel n’était pas d’avoir causé une nouvelle victime, il se demandait seulement ce qu’il serait devenu si la personne qu’il venait de tuer avait été Béatrix. Il délirait complètement et pouvait causer du tort à n’importe qui. Gabriel se retourna et croisa le regard apeuré de Béatrix. Elle ne devait sans doute pas comprendre ce qu’il lui avait prit... Elle devait surement le prendre pour un monstre à l’heure qu’il est. Gabriel restait immobile, finalement il ne devait pas passer ses derniers instants avec les personnes qu’il aimait, il pourrait trop facilement les blesser, voir les tuer. Il devait être seul, comme il l’avait toujours été auparavant... Mais Béatrix ne verrait sans doute pas les choses de cette façon, la connaissant, même blessée elle ne l’abandonnerait jamais. Pourtant c’est ce qu’elle avait fait en embrassant Geoffroy... Trop de doutes, trop de questions, trop de mal pour rien.

- Tu devrais t’en aller...

"Oui, part loin de moi, le plus loin possible. Je pourrais te faire du mal Béa, je pourrais te blesser, ou pire te tuer... Éloigne-toi, oublie-moi, mais s’il te plait ne t’en vas pas dans les bras de Geoffroy."
Gabriel retira la dague du corps de la jeune femme et se laissa glisser le long du mur pour s’asseoir au sol. A l’expression de son regard, on pouvait facilement constater qu’il ne savait plus ce qu’il faisait. Le magicien retournait sa dague dans tous les sens, observant le sang qui était dessus. Et si sa prochaine victime était Béatrix, Morgane, ou même Lug ? Il savait que s’il continuait ainsi, il blesserait l’un d’entre eux tôt ou tard. Pendant quelques secondes, il hésitait même à se planter cette dague dans son propre cœur, en finir avec cette douleur, ces illusions et ces mensonges. Pourtant quelque chose le retenait, il devait la revoir au moins une dernière fois, sa sœur, il ne pouvait pas se résigner à partir sans l’avoir revu. Mais s’il la voyait dans cet état il pourrait très bien l’attaquer, lui faire du mal... Il n’en avait pas le droit. Le magicien qui lui avait jeté ce sort avait vraiment bien réussi son coup, non seulement il était en train de mourir, mais en plus il ne pouvait même pas profiter de ses derniers jours. En fin de compte il méritait peut-être de mourir ainsi. Gabriel fixa la dague qu’il tenait entre ses mains, et fit pointer la lame droit vers son torse. Il ignorait si Béatrix était partie ou non, mais il n’avait besoin que de quelques secondes pour en finir avec tout ça.
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Béatrix Ys
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MessageSujet: Re: Le début d'une souffrance [Béatrix]   Le début d'une souffrance [Béatrix] EmptyLun 17 Oct - 15:32

    Visiblement, Gabriel ne semble pas disposé à m’offrir cette chance que je le supplie de m’accorder. Il m’arrache sèchement sa main, avant de la porter vivement à son épaule, comme s’il souffrait. Et le masque de douleur qu’est devenu son visage laisse facilement deviner qu’il souffre bel et bien.

    - Si ton explication est de me dire que c’est Geoffroy que tu as choisis, tu aurais pu t’abstenir, je l’avais déjà compris.

    Je secoue vivement la tête en signe de dénégation.

    - Non, non, ce n’est pas… Je n’ai jamais voulu dire…

    Mais Gabriel ne m’écoute pas. Ne me vois même plus. Son regard semble fixer un point indéterminé, un peu au-dessus de mon épaule. Je me retourne donc, désireuse de comprendre ce qui capte à ce point son attention, pour qu’il refuse même de m’écouter. Mais il n’y a rien. Enfin rien de bien captivant à mes yeux. Juste un groupe de servantes à l’autre bout du couloir. A peine ai-je eu le temps de reporter mon attention sur mon ami que celui-ci dégaine la longue dague qu’il porte à la ceinture et je ne peux m’empêcher d’esquisser un léger mouvement de recul. Que Gabriel ne remarque même pas, tant il semble obsédé par ce qu’il voit. Mais que voit-il donc ? Il n’y a rien, rien du tout !

    - Si je dois mourir ne crois pas que je te la laisserais... Roi de pacotille !

    Avant que je puisse réellement m’interposer, mon ami me contourne pour se précipiter à l’autre bout du couloir, la dague brandie et l’enfonce dans la poitrine d’une des servantes, qui ne tarde pas à s’effondrer sur le sol. Morte.

    Sous le choc, j’ai du mal à reprendre mes esprits pour analyser clairement la situation. Plus encore que le meurtre de sang-froid auquel je viens d’assister, ce sont les dernières paroles de Gabriel qui me perturbent. « Si je dois mourir… » Mais il ne doit pas, il ne peut pas mourir ! Pourquoi insinue-t-il une chose pareille… Mais… à qui parlait-il exactement en prononçant ses paroles ? Il est clair que ce n’était pas à moi. Plutôt de moi. Mais à qui ?... « Roi de pacotille… » Geoffroy ? Je ne vois guère que lui qui aurait pu hériter d’une telle appellation de la part de Gabriel et étant donné les circonstances… Mais Geoffroy n’est pas ici.

    Alors je me souviens de sa main presque brulante dans la mienne, de son regard fiévreux et de cette expression de souffrance si intense qui transparaissait dans son visage. Oui, il a l’air… malade. Alors peut-être… peut-être a-t-il réellement cru voir Geoffroy à la place de cette servante. Une sorte d’hallucination. Le regard complètement égaré de mon ami alors qu’il scrute le cadavre à ses pieds me conforte dans cette théorie hasardeuse. Oui, on dirait presque… Que Gabriel est étonné de l’identité de sa victime. Il se retourne vers moi. Nos regards se croisent et je sais que je devrais faire quelque chose. N’importe quoi. Réagir. Mais je suis comme pétrifiée.


    - Tu devrais t’en aller...

    Je n’esquisse pas le moindre geste, ni pour partir, ni pour quoi que ce soit d’autre. Mon regard passe alternativement du cadavre de l’homme, la nuque brisée, à celui de la jeune servante, ensanglanté. Le couloir est à présent désert et un silence de mort – c’est le cas de le dire – plane sur les lieux. Je vois Gabriel retirer la dague de la poitrine de la jeune fille, avant de se laisser glisser au sol. Alors qu’il ne cesse de tourner et retourner la dague entre ses doigts, je vois bien à son regard égaré qu’il est complètement perdu, qu’il ne sait absolument plus ce qu’il fait. Jamais, je n’aurais cru le voir lui, si fort, dans un tel état de faiblesse. Qu’a-t-il donc bien pu arriver pour qu’il soit aussi mal en point…

    Ce n’est que quand je vois Gabriel retourner sa propre lame contre sa poitrine, que je trouve enfin la force de réagir. Il n’envisage quand même pas de… La simple idée qu’il puisse essayer de mettre fin à sa vie m’est juste insupportable.

    Avant qu’il n’ait eu le temps de commettre un acte irréparable, je viens m’agenouiller face à lui et attrape fermement son poignet.


    - Je devrais m’en aller et te laisser te planter cette dague dans la poitrine, c’est ça ?

    Je glisse ma main libre sous son menton pour le forcer à relever la tête.

    - Regarde-moi !... Si jamais tu faisais cela, si jamais tu te tuais… Alors tu me tuerais également. Aussi surement que si tu m’ouvrais toi-même la poitrine pour m’arracher le cœur. Je sais que je ne pourrai sans doute pas t’en empêcher si tu le veux vraiment, mais sache que tu ne partiras pas tout seul, si tu veux le faire, tu devras me tuer moi d’abord.

    Tout en parlant j’ai ramené la main de Gabriel devant moi, si bien que la longue dague pointe à présent droit vers mon cœur.

    - Je n’ai pas envie de mourir. Vraiment pas. Mais je préfère largement la mort à la vie sans toi. Parce que tu es le seul qui compte vraiment pour moi. Geoffroy m’a embrassé, je ne le nie pas, mais rien de plus. Et puis c’était avant. Avant que toi tu ne m’embrasses. Et je peux t’assurer qu’à l’instant même où j’ai senti tes lèvres contre les miennes, j’ai oublié tout le reste. Cela n’avait plus la moindre importance. Ni Geoffroy, ni rien, ni personne d’autre. Il n’y a que toi et moi. Et je te promets d’être à toi aussi longtemps que tu le désireras.

    Je me penche un peu plus vers lui, sans même me préoccuper de la dague qui m’entaillerait presque la peau, et colle mon front contre le sien.

    - Mais pour ça… Tu dois me laisser t’aider. Tu as toujours été là pour moi quand j’en ai eu besoin. Aujourd’hui c’est à mon tour d’être là. Alors je t’en prie, explique-moi ce qui se passe.

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Gabriel Turner
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MessageSujet: Re: Le début d'une souffrance [Béatrix]   Le début d'une souffrance [Béatrix] EmptyMar 18 Oct - 19:02

Elle était là la mort, toute près, elle le guettait et attendait le bon moment pour venir le chercher, elle attendait d’abord qu’il souffre et qu’il regrette avant de juger qu’il était temps de l’emporter. Mais ici, en cet instant, avec cette lame, il pouvait choisir lui-même quand serait son dernier moment, il pouvait mettre fin à cette douleur, et malgré son esprit combatif, c’était ce qu’il souhaitait. Il aurait tout de même préférait une meilleure mort, en vérité il voulait mourir au combat, mettre fin à ses jours lui serait d’ailleurs humiliant, mais qu’y pouvait-il ? Personne n’était à sa place, personne n’endurait ce qu’il vivait. Et ce qu’il ressentait ? De la souffrance, il avait mal au plus profond de son être, comme ci chaque être à qui il avait arraché la vie se vengeait et lui plantait un coup de couteau dans le corps, et croyait moi, vu son nombre de victime, ça faisait beaucoup de coups à supporter, et ça, ce n’était que la douleur physique... Mourir au combat lui serait de toute évidence impossible, car il n’aurait bientôt plus la force de se battre. Que perdait-il en fin de compte s’il en terminait maintenant ? Rien.
"Je compte sur toi pour faire le travail ma belle lame, transperce cette chair, transperce ce cœur, et mets fin à ma douleur."


- Je devrais m’en aller et te laisser te planter cette dague dans la poitrine, c’est ça ?

Béatrix était en fin de compte restée, et ne semblait pas décidée à le laisser partir. Elle vint s’agenouiller à ses côtés, attrapant fermement son poignet pour l’empêcher de faire l’acte qui gâcherait aussi bien sa vie que la sienne. Gabriel sentit la main de Béatrix se poser délicatement sous son menton afin de relever son visage pour qu’il la regarde droit dans les yeux, et elle reprit la parole, bien décidée à lui faire comprendre qu’elle ne l’abandonnerait pas.

- Regarde-moi !... Si jamais tu faisais cela, si jamais tu te tuais... Alors tu me tuerais également. Aussi surement que si tu m’ouvrais toi-même la poitrine pour m’arracher le cœur. Je sais que je ne pourrai sans doute pas t’en empêcher si tu le veux vraiment, mais sache que tu ne partiras pas tout seul, si tu veux le faire, tu devras me tuer moi d’abord.

Sa voix, chaque mot qu’elle prononçait lui faisait du bien, le rendait plus fort et atténuait sa douleur. Pourtant il n’aimait pas tant que ça ce qu’elle lui disait, car il se rendait compte que Béatrix était bien trop dépendante de lui. Même si Gabriel renonçait à se tuer aujourd’hui, il finirait bien par quitter ce monde un jour, et quand ce jour arrivera, qu’en adviendra-t-il de Béatrix ? Elle se tuerait pour venir le rejoindre... Ça il ne pouvait pas le permettre. Mais avant que Gabriel n’ait le temps de prononcer le moindre mot, celle-ci reprit la parole de plus belle.

- Je n’ai pas envie de mourir. Vraiment pas. Mais je préfère largement la mort à la vie sans toi. Parce que tu es le seul qui compte vraiment pour moi. Geoffroy m’a embrassé, je ne le nie pas, mais rien de plus. Et puis c’était avant. Avant que toi tu ne m’embrasses. Et je peux t’assurer qu’à l’instant même où j’ai senti tes lèvres contre les miennes, j’ai oublié tout le reste. Cela n’avait plus la moindre importance. Ni Geoffroy, ni rien, ni personne d’autre. Il n’y a que toi et moi. Et je te promets d’être à toi aussi longtemps que tu le désireras.

Mourir ensemble, ça pourrait très bien donner un côté romantique à leur histoire, mais Gabriel n’en voulait pas. Vivre à ses côtés était une chose, mais qu’elle se tue pour être avec lui était tout bonnement inenvisageable. Tous ce que lui disait Béatrix, aussi bien le concernant lui que l’histoire avec Geoffroy, Gabriel y croyait, tout simplement parce qu’il savait repérer lorsqu’elle lui mentait mais aussi parce qu’il ne voulait plus remettre en doute ses paroles. S’il devait se battre contre la mort, il ne souhaitait pas non plus se battre contre l’amour. Gabriel caressa doucement la joue de Béatrix, signe qu’il lui pardonnait, signe qu’il s’excusait, et signe qu’il l’aimait.

- Je te crois Béa, tu m’as convaincu, mais même si je tourne la page avec toi sur cette histoire, un jour arrivera quand même ou Geoffroy payera, et ce jour la, le peuple entier en sera informé.

La vengeance, quelque chose qui ne le quittait jamais quelques en soient les circonstances, et ça Béatrix était bien placée pour le savoir. Certes elle s’opposerait surement à ce que Gabriel cherche à nuire à leur roi, mais dans la tête de Gabriel, Geoffroy n’était aucunement son roi, juste un homme irrespectueux qui allait tôt ou tard payer le prix de tout ce qu’il s’était offert, le baiser de Béatrix y comprit. Le magicien lâcha alors un soupir résigné et posa sa dague au sol, prouvant ainsi à Béatrix qu’elle avait gagné et qu’il ne ferait rien de suicidaire, du moins pas maintenant.

- Cependant... On ne peut pas continuer ainsi Béa. Je t’interdis de dire que tu préfères la mort plutôt que la vie sans moi car tôt ou tard cette mort nous séparera, et crois moi, ce jour risque d’arriver bien plus vite que tu ne le pense.

Béatrix se rapprocha alors de lui, demandant des explications, elle voulait savoir ce qu’il lui arrivait, elle désirait l’aider, comme lui le faisait avec elle lorsque tout allait mal. Mais que pourrait-elle faire face à ce problème ? Malheureusement on ne sauve pas un être condamné par la magie.

- Tu dois me laisser t’aider. Tu as toujours été là pour moi quand j’en ai eu besoin. Aujourd’hui c’est à mon tour d’être là. Alors je t’en prie, explique-moi ce qui se passe.

Qu’est-ce qu’il se passait ? Il payait pour tout le mal qu’il avait commis. Des erreurs ? Certainement pas, même dans l’enfer Gabriel assumerait pleinement tout le malheur qu’il avait causé, ainsi que le nombre de personne qui avait perdu la vie à cause de lui. Mais qu’y pouvait-il au fond ? Le magicien avait vécu dans un monde de meurtre et de sang, ici être faible conduit forcément à la mort, alors autant se battre, et être plutôt celui qui la donnera. Voilà pourquoi Gabriel n’aimait pas être aidé, avoir besoin d’aide lui prouver qu’il devenait faible, et rien que cette idée le mettait en rogne.

- M’aider ? Malheureusement tu ne peux rien pour moi... Ce qu’il se passe Béa, c’est que pour une fois je regrette d’avoir mis trop de temps à tué un magicien. Ce qu’il se passe, c’est que tu es en train de me perdre, et ça personne ne pourra rien y faire. Voilà pourquoi je ne supporte pas t’entendre dire que tu refuserais de vivre sans moi.

Il savait que lui balancer toute ces mots en pleine figure ne suffirait pas à la convaincre, il savait qu’elle refuserait d’abandonner, alors il lui fallait de quoi prouver ce qu’il disait, et une preuve il en avait une grosse. Gabriel déboutonna la chemise qu’il portait, laissant dévoiler sur son épaule une marque bien plus visible qu’il y a deux jours de ça.

- Étant toi-même magicienne je suppose que cette marque ne t’est pas inconnue, et je suis sur que tu sais aussi bien que moi qu’elle me mènera à la mort et que rien ne pourra changer ça.

Voyant le regard fixe sur cette marque et l’air ahuri qu’elle avait, Gabriel reboutonna sa chemise, ne voulant pas lui offrir une si mauvaise vision plus longtemps. A cet instant Gabriel ne se souciait plus de la mort qui l’attendait, il pensait seulement à la bêtise qu’il avait faite en succombant à l’amour. Il savait bien qu’un jour ou l’autre, ce sentiment finirait par blesser quelqu’un, mais il ne pensait pas que la cible serait Béatrix. Parce qu’il n’avait pas réussi à lui résister, bientôt ce serait elle qui souffrirait à cause de son amour perdu à jamais dans l’au-delà.
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Béatrix Ys
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MessageSujet: Re: Le début d'une souffrance [Béatrix]   Le début d'une souffrance [Béatrix] EmptyMer 19 Oct - 21:03

    Il semblerait que j‘aie eu raison de m‘inquiéter finalement. Enfin c‘est ce que me suggèrent les dernières paroles de Gabriel. “Ce jour risque d‘arriver bien plus vite que tu ne le pense...“ Que veut-il donc bien dire par là ? Je ne suis pas sûre d‘avoir réellement envie de trouver une réponse à cette question. Et pourtant il faut que je sache.

    - M‘aider ? Malheureusement tu ne peux rien pour moi... Ce qu‘il se passe Béa, c‘est que pour une fois je regrette d‘avoir mis trop de temps à tué un magicien. Ce qu‘il se passe, c‘est que tu es en train de me perdre, et ça personne ne pourra rien y faire. Voilà pourquoi je ne supporte pas de t‘entendre dire que tu refuserais de vivre sans moi.

    Alors que Gabriel m‘assène brutalement cette réalité à laquelle je ne suis pas préparée, cette réalité que je refuse tout bonnement d‘admettre, je secoue là tête de droite à gauche comme si ce simple geste pouvait réfuter cette absurde théorie.

    - Non... NON ! Ce n‘est pas possible...

    Je refuse d‘y croire. Je refuse ne serait-ce que de l‘envisager. Mais Gabriel ne me laisse aucun répit. Je le vois déboutonner sa chemise, dévoilant la marque noire d‘encre qu‘il porte à l‘épaule. La marque d‘un sortilège de mort. Irréversible.

    - Étant toi-même magicienne je suppose que cette marque ne t‘est pas inconnue, et je suis sur que tu sais aussi bien que moi qu‘elle me mènera à la mort et que rien ne pourra changer ça.

    J‘entends à peine ce qu‘il me dit. Sa voix me paraît lointaine, comme s‘il m‘avait déjà quitté. Toute mon attention est focalisée sur cette marque sombre, que j‘aimerais tant voir disparaître. Gabriel referme sa chemise, arrachant mon regard à cette vision horifique, mais cela ne suffit pas. Même sans la voir, la tâche sombre continue à danser devant mes yeux, obscurcissant ma vision. Je me sens... vide. Sans la moindre émotion. Ma main qui serrait toujours celle de Gabriel se relâche et retombe mollement sur mes genoux.

    Je ne veux pas le regarder. Pas si c‘est pour lire l‘abandon dans ses yeux. Alors mon regard se porte sur le cadavre de la jeune servante, tout proche. Un filet de sang ruisselle de sa bouche et je ne peux m‘empêcher de tendre la main pour écarter machinalement une mèche de cheveux du cadavre, qui lui tombe devant les yeux. Ses yeux. Froids, qui semblent fixer un point au loin, invisible pour nous autre vivant. C‘est donc cela la mort... Absurde et grotesque.

    Ses yeux à elle sont bruns et ronds, tout ce qu‘il y a de plus banal, et pourtant moi je les vois verts. D‘un vert si beau et si profond que l‘on pourrait s‘y perdre des heures durant. Les yeux de Gabriel. Aussi inexpresifs que ceux d‘une statue. Oui, à cet instant, quand je fixe cette femme, c‘est le corps de Gabriel que je vois. Et la simple idée qu‘il puisse un jour être réduit à l‘état de cadavre inanimé m‘est si insupportable que la souffrance en est physique. Je ne peux m‘empêcher de me retourner vers lui, comme pour m‘assurer qu‘il est encore là, bien en vie. Mais lorsque je croise son regard, tout ce que je vois dans ses beaux yeux, c‘est la résignation. Et face à cette passivité glaciale qu‘a mon ami devant son sombre destin, je ne suis pas triste, non. Je suis furieuse. C‘est comme si mon corps entier était en feu. Au lieu de ça, c‘est le cadavre de la servante qui s‘enflamme brusquement, repandant dans tout le couloir une insupportable odeur de chair brûlée.

    Comment Gabriel peut-il se résigner ainsi à la mort ? Comment peut-il seulement envisager d‘abandonner ? Lui qui a dédié sa vie au combat, voilà qu‘il tombe dans la résignation et le fatalisme. Il n‘en a pas le droit. Il ne peut pas...

    Ignorant à présent les restes calcinés de la jeune fille, je me retourne vers mon ami et arrache sèchement les liens qui nouent sa chemise. Il faut que je revoie cette marque.
    J‘en ai besoin, ne serait-ce que pour prendre conscience de sa réalité... Mais elle est toujours là,
    plus sombre et étendue encore qu‘elle ne l‘était quelques minutes auparavant. C‘est comme si elle était animée d‘une vie propre, rongeant les chairs pour ne laisser qu‘un cadavre noirci, semblable à celui qui gît à peine à deux pas de nous. Il doit pourtant bien y avoir un moyen de l‘arrêter ! Sans doute Gabriel l‘a-t-il cherché... Mais il ne semble plus disposé à le faire aujourd'hui. Lui se voit déjà mort et cela, je ne peux l‘accepter. En désespoir de cause, j‘aggrippe sèchement le col de sa chemise, son visage à quelques centimètres du miens.


    - Tu n‘as pas le droit de te résigner, tu n‘as pas le droit de te laisser mourrir et tu n‘as surtout pas le droit de m‘abandonner moi ! Comment peux-tu oser me demander de me battre pour survivre à ta mort si tu refuses toi de lutter pour y échapper ?!

    Moi-même je suis capable de percevoir les accents de folie hystérique et désespérée qui transparaissent dans ma voix. J‘ai crié. Mais quelle importance ? Plus rien n‘en a, à présent, hormis Gabriel. Je me radoucis toutefois un peu.

    - J‘ai déjà tout perdu une fois. Et j‘ai survécu. Mais j‘étais... vide. Et puis je t‘ai rencontré et c‘est ta présence qui est venue combler ce vide béant qui m‘habitait depuis des années. Tu es... comme une partie de moi. Alors si tu meurs... Je ne pourrai pas tout perdre une deuxième fois, Gabriel. Et c‘est pour ça que j‘ai besoin que tu te battes. Si tu refuses de le faire pour toi alors fais le pour moi. Si tu m‘aimes autant que je t‘aime, alors tu n‘abandonneras pas avant d‘avoir tout tenté. Explique-moi au moins comment c‘est arrivé... On peut sans doute trouver un remède. Ce n‘est pas parce que personne me l‘a découvert jusqu‘à maintenant que ce remède n‘existe pas. On peut réussir. Je le sais et il le faut. Parce que, que tu le veuilles ou non, tu sais très bien que je suis incapable de vivre dans un monde où tu aurais cessé d‘exister.
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Gabriel Turner
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MessageSujet: Re: Le début d'une souffrance [Béatrix]   Le début d'une souffrance [Béatrix] EmptyMar 25 Oct - 2:27

La vérité est dure, la vérité fait mal. C’est pourquoi certains d’entre nous choisissent le mensonge, pour éviter de faire souffrir les gens à qui l’on tient, ou tout simplement parce qu’on a nous même peur de cette vérité. Béatrix ne parvenait pas à le croire. Gabriel ? Mourir ? C’était tout bonnement impossible pour elle. Elle n’arrivait pas à accepter son sort et encore à commencer à se préparer à sa mort. Pour Béatrix, il n’avait tout simplement pas le droit de mourir, et elle chercherait coûte que coûte un remède pour lui sauver la vie. Remède ? Mais quel remède... Jusqu’à aujourd’hui il n’en a jamais existé. Gabriel ne serait pas le premier à mourir ainsi, et il ne serait sans doute pas non plus le dernier. S’il y avait bien une chose que que le jeune homme détestait, c’était voir Béatrix triste ou énervée, et même si elle tentait de rester impassible face à cette mauvaise nouvelle, l’odeur du corps de la jeune femme morte près d’eux en train de brûler prouvait bien à quel point elle était perdue. Gabriel voulait la rassurer, lui dire que tout allait bien se passer mais il ne le pouvait pas, en tous cas pas cette fois, car rien ne se passerait bien. Afin de réaliser l’ampleur des choses, Béatrix lui arracha presque sa chemise pour observer à nouveau la marque. Pourquoi se faisait-elle souffrir inutilement ? Gabriel voulait la repousser, mais il n’en avait pas la force. Béatrix semblait complètement perdue dans ses pensées mais elle revint bien vite à la réalité en lui agrippant le col de sa chemise, leur visage se trouvant presque collés, et celle-ci prit alors la parole.

- Tu n‘as pas le droit de te résigner, tu n‘as pas le droit de te laisser mourir et tu n‘as surtout pas le droit de m‘abandonner moi ! Comment peux-tu oser me demander de me battre pour survivre à ta mort si tu refuses toi de lutter pour y échapper ?!

Abandonner. Luter. Ce ne sont que des mots après tout. S’il y avait bien une chose que Gabriel n’avait jamais fait, c’était abandonner, et ça, Béatrix le savait mieux que quiconque. Pourtant aujourd’hui il allait à l’encontre de ses principes, il refusait de se battre, il déclarait forfait et ça, Béatrix ne manquait pas de le lui rappeler. Pour une fois elle désirait qu’il continue à se battre, mais pourquoi lui demandait de faire un tel effort s’il en souffrait ? Tout simplement parce qu’elle l’aimait et qu’elle comptait profiter de chaque secondes qu’il lui restait à vivre pour trouver un remède... Un remède inexistant.

- Je lutte Béa... Je ne fais que ça. Un autre serait sans doute déjà mort à l’heure qu’il est. Mais je n’ai jamais vécu une lutte aussi douloureuse que celle la. Elle me fait du mal, elle m’épuise toute mon énergie, elle me rend fou Béa et je ne parviens plus à supporter tout ça.

Avouer à Béatrix à quel point il était faible aujourd’hui, c’était tout simplement une humiliation... Elle qui l’avait toujours vu fort même dans les pires situations, voilà la dernière image qu’il lui donnerait : un homme faible, en train de souffrir, et perdant la tête. Il aurait préféré s’arracher la vie plutôt que de subir cette humiliation. Oui Gabriel avait perdu énormément à cause de ce magicien... Ça n’aurait jamais du se passer ainsi. Mais le mal était fait et Gabriel devait de toute façon accepter son sort. S’il parvenait à le faire, c’était cependant loin d’être le cas pour Béatrix, elle refusait tout bonnement d’accepter sa mort et lui faisait bien comprendre qu’elle l’aiderait et qu’il ne perdrait pas la vie, en tous cas pas maintenant.

- J‘ai déjà tout perdu une fois. Et j‘ai survécu. Mais j‘étais... vide. Et puis je t‘ai rencontré et c‘est ta présence qui est venue combler ce vide béant qui m‘habitait depuis des années. Tu es... comme une partie de moi. Alors si tu meurs... Je ne pourrai pas tout perdre une deuxième fois, Gabriel. Et c‘est pour ça que j‘ai besoin que tu te battes. Si tu refuses de le faire pour toi alors fais le pour moi. Si tu m‘aimes autant que je t‘aime, alors tu n‘abandonneras pas avant d‘avoir tout tenté. Explique-moi au moins comment c‘est arrivé... On peut sans doute trouver un remède. Ce n‘est pas parce que personne ne l‘a découvert jusqu‘à maintenant que ce remède n‘existe pas. On peut réussir. Je le sais et il le faut. Parce que, que tu le veuilles ou non, tu sais très bien que je suis incapable de vivre dans un monde où tu aurais cessé d‘exister.

Oui il l’aimait autant qu’elle pouvait l’aimer et même bien plus encore. Si Béatrix souhaitait savoir comment est-ce que tout ceci était arrivé, Gabriel se disait qu’elle accepterait peut-être plus facilement la vérité si elle était au courant de toute l’histoire. Ainsi, celui-ci lui conta tout ce qu’il avait fait ces derniers jours. Il lui parla de ce qu’il avait volé dans le camp des magiciens, de l’enfant qu’il avait tué, et de la revanche de leur camp. Il ne laissa aucun détail de côté, elle devait comprendre, elle devait se rendre compte que tous ce qu'il lui arrivait était uniquement de sa faute et qu’il méritait peut-être de mourir en fin de compte.

- Voilà toute l’histoire. Voilà pourquoi tu dois dès à présent commencer à te détacher de moi, et si tu refuses de le faire... alors je le ferais pour toi.

S’éloigner l’un de l’autre, quelque chose qu’ils avaient déjà vécu une fois et qui les avait fait souffrir aussi bien l’un que l’autre. Mais de toute façon, la souffrance les atteindrait quoi qu’ils fassent, à eux de savoir comment faire pour que la douleur soit moins intense et moins longue, et c’était l’éloignement que Gabriel avait trouvé pour lui éviter de trop souffrir. Mais visiblement elle n’accepterait pas de revivre cette situation une seconde fois, et elle lui fit comprendre à travers un simple regard qu’elle ne le laisserait pas faire et que ce n’était surtout pas une bonne idée. A cause de son manque de force, Gabriel se résigna bien vite. Celui-ci lui attrapa alors la main de Béatrix, une main douce mais froide comparée à la sienne. Puis sa main se resserra alors contre la sienne, une nouvelle douleur s’emparait de lui, et chaque fois était encore plus atroce que la précédente. La dernière chose qu’il souhaitait faire était de lâcher un hurlement de douleur, même pas un léger, et pourtant cette fois, la douleur était bien trop forte et l’humiliation le frappa à nouveau de plein fouet lorsque ce son grave exprimant sa souffrance s’échappa de ses lèvres. Gabriel porta alors son regard vers la dague qu’il avait posé par terre quelques minutes plus tôt.

- Je t’en pris Béa, fais cesser ce calvaire !
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Béatrix Ys
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MessageSujet: Re: Le début d'une souffrance [Béatrix]   Le début d'une souffrance [Béatrix] EmptyMer 26 Oct - 22:06

    Gabriel entame son récit, il me raconte tout de ses crimes – parce que c’est bien de cela qu’il s’agit – sans m’épargner le moindre détail morbide. J’en viens même à regretter de lui avoir réclamé ces explications. S’il y a bien une réalité que je n’ai aucune envie de connaître, ni d’accepter, c’est que Gabriel est entièrement responsable de ce qui lui arrive aujourd’hui. Et qu’il a apparemment pleinement mérité le sombre destin qui est le sien. Un homme qui vole, non pas pour sa survie mais pour son amusement personnel, qui n’hésite pas à assassiner de sang-froid… Oui, un homme comme cela ne mérite qu’une lente et douloureuse agonie. Comment pourrait-on en vouloir à ces magiciens d’avoir vengé la mort de l’un des leurs ? Vengé la mort d’un enfant innocent…

    Et moi, en aidant Gabriel, je me rends complice de ses crimes. Je suis aussi coupable que si j’avais étranglé cet enfant de mes propres mains. Un meurtre que je ne pourrais jamais me résoudre à commettre, même si ma propre vie en dépendait. Mais s’il s’agit de la vie de Gabriel… Alors tout est différent. La vérité, c’est que je pourrais sans doute m’abaisser aux pires infamies, s’il me le demandait, ou si je n’avais d’autres choix pour le sauver. Ce qui, en soit, est assez effrayant. Être dépendant d’un homme au point de faire n’importe quoi pour lui… Dit comme cela, c’est très romantique, mais dans les faits… C’est affreux.

    Mais je l’aime. A cet instant plus encore qu’auparavant. Parce que maintenant je sais. Je sais qu’il s’agit vraiment de l’amour, du vrai amour. Celui qui commence là où la plupart des histoires s’arrêtent. Au moment où l’exaltation et l’euphorie disparaissent, pour ne plus laisser que la réalité. Au moment où on voit enfin l’être aimé tel qu’il est, et non plus tel qu’on voudrait qu’il soit. Et je crois que ce moment est arrivé pour Gabriel et moi. Si j’ai passé ces dernières semaines à essayer de me persuader que Gabriel n’était pas aussi violent et cruel qu’il le paraissait, à essayer de lui trouver des excuses justifiants ses nombreux crimes ; je sais aujourd’hui que je n’ai fait que me leurrer. Gabriel est bel et bien un meurtrier sans scrupules, et rien de ce que je pourrai faire ne pourra changer cela. J’aurai beau essayer, jamais je ne pourrai l’empêcher de nuire à autrui et aujourd’hui, si je parviens à trouver ce remède que je lui promets… Alors, en bon assassin, il se remettra à tuer, encore et encore… Je suis bien consciente de tout cela est pourtant je l’aime toujours. Pour ce qu’il est réellement, un assassin, et non plus pour toutes les belles illusions que je nourrissais à son sujet. Et c’est pour cela qu’il ne peut pas mourir. Pas maintenant. Mais lui ne l’entends apparemment pas de cette oreille.


    - Voilà toute l’histoire. Voilà pourquoi tu dois dès à présent commencer à te détacher de moi, et si tu refuses de le faire... alors je le ferais pour toi.

    M’éloigner de lui, voilà la solution qu’il a trouvé… Et dès que j’aurai tourné le dos, il en profitera pour mettre fin à sa vie. Il n’en est pas question, et le regard que je lui lance suffit à clarifier mon avis sur le sujet. Je préfère néanmoins lui préciser le fond de ma pensée.

    - Si tu penses vraiment que je vais accepter de me détacher de toi - comme tu dis – de mon plein gré, tu te trompes. Et toi… Tu n’es pas en position de faire quoi que ce soit.

    Je ne suis même pas certaine qu’il m’ait réellement entendu, tant la souffrance qui transparait dans son regard troublé semble intense. Il attrape ma main, la serre tellement si fort dans la sienne qu’il me fait mal et un cri de douleur s’échappe de ses lèvres. Le voir souffrir ainsi sans pouvoir rien faire pour lui venir en aide est pour moi une véritable torture. Mais Gabriel a apparemment sa propre idée sur la façon dont je pourrais soulager sa douleur.

    - Je t’en pris Béa, fais cesser ce calvaire !

    Que j’abrège ses souffrances, voilà ce qu’il veut.

    Peut-être a-t-il raison. Peut-être n’y a-t-il plus le moindre espoir. Peut-être que ce remède que je prétends trouver n’existe tout simplement pas. Mon regard se pose sur la dague.

    Mais non. Je sais que je ne pourrais jamais supporter d’être celle qui lui a ôté la vie, même si il était déjà condamné. Pourtant c’est peut-être la meilleure solution pour lui. Il ne souffrirait plus. Mais je ne suis pas suffisamment courageuse, ou beaucoup trop égoïste, pour tuer moi-même mon avenir. Car c’est ce que Gabriel incarne. L’avenir. Mon avenir rêvé, qui m’est arraché sans que j’y sois préparée. La seule chose que je souhaite, c’est pouvoir être avec lui. Il ne me semble pas que ce soit trop demander, après tout ce qui m’est arrivé… Mais même ça, je n’y ai pas droit. Et pourtant, si Gabriel mérite peut-être de mourir pour ses crimes, moi, je mérite d’être heureuse pour avoir déjà trop souffert. Alors non. Gabriel ne peut pas se laisser mourir ainsi. Il doit se battre pour survivre. Pour moi.

    Mais comment le convaincre… Si rien de tout ce que je lui ai dit n’a fonctionné jusqu’à maintenant… Alors les mots n’ont plus d’emprise sur lui. Il me faut donc les oublier. Il existe bien d’autres façons d’exprimer ce que l’on ressent.

    Je me penche vers Gabriel et vient me blottir contre sa poitrine. Mon visage niché dans son cou, je l’embrasse doucement, remonte le long de sa mâchoire jusqu’à ce que mes lèvres finissent par trouver les siennes. Et je l’embrasse comme jamais je n’ai embrassé personne d’autre. Un baiser si long, intense et passionné qu’il parvient à me faire oublier tout le reste. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin et quand nos lèvres se séparent, je me laisse aller dans les bras de Gabriel, haletante et bouleversée par l’intensité de ce baiser. Mes bras se nouent autour de son cou et je me serre contre lui, comme si cette simple étreinte pouvait l’empêcher de me quitter à jamais.

    Les actes ayant maintenant fait leur œuvre, c’est aux mots de prendre le relais. Des mots que je lui murmure au creux de l’oreille.


    - Je refuse que ce baiser soit le dernier que je te donnerai jamais. Je veux pouvoir recommencer encore et encore. Je veux passer mes nuits avec toi et me réveiller tous les matins à tes côtés. Je veux des jours, des mois et des années ensembles. Et je ferai tout ce qui sera nécessaire pour cela. Je trouverai une solution. Il y en a toujours une, Gabriel. Toujours. Mais pour la découvrir il me faudra du temps. Et c’est pour cela que tu dois te battre. Je te promets que tu ne souffriras pas en vain. Je n’échouerai pas. Fais-moi confiance…

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Gabriel Turner
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MessageSujet: Re: Le début d'une souffrance [Béatrix]   Le début d'une souffrance [Béatrix] EmptyMer 7 Déc - 20:58

Torture, douleur, souffrance, des mots simples à employer, mais je plains sincèrement l’être qui a mal, que ce soit une souffrance physique ou moral, elles nous atteignent tous un jour, elles finissent toujours par nous détruire. Aujourd’hui c’était Gabriel qui avait mal, c’était lui que la magie avait décidé d’éliminer, et c’était lui qui voulait mettre un terme à cette souffrance. Avec tout le malheur qu’il avait causé autour de lui, il ne devrait manquer à personne après tout. Faux idiot, il y a une personne avec qui tu n’as pas su tenir correctement ton rôle. Son nom ? Béatrix. Tu l’as protégé, tu l’as adoré, tu l’as aimé... Tu as eu tort. Maintenant tu vas devoir continuer à subir ces douleurs pour elle, tu vas devoir te battre contre la mort pour la rassurer, pour ne pas la faire pleurer. Tu lui dois bien ça après tout, elle a fait tellement de choses pour toi. Une nouvelle douleur se fit ressentir, cette sensation, quand tu sens ton cœur explosé dans ta poitrine, Gabriel la ressentait, cette sensation étrange et douloureuse, celle d'une lame te perçant à vif, oui il la subissait et elle devenait de plus en plus forte. Et c’était son envie de se battre qui chutait peu à peu. Pourtant cette petite phrase résonnait dans sa tête "Fais le Gabriel, bats toi pour elle". Encore des mots, mais la force ne lui revenait pas pour autant. Abandonner serait tellement plus simple, la mort, ça ne doit pas être si horrible que ça après tout... Oublie crétin, supprime de ton vocabulaire une bonne fois pour toute le mot abandonner, et remplace le plutôt par "force" ou "se battre", ces mots la te ressemblent bien plus Gabriel. Une confrontation entre lui-même se déroulait en ce moment même, une partie de lui en avait marre de souffrir et souhaiter quitter ce monde, l’autre voulait rester fidèle à elle-même et continuer à se battre jusqu’à la dernière seconde.

C’est alors que Béatrix vint se blottir contre lui et l’embrasser. Ce baiser... Il avait l’impression qu’elle était en train de lui rendre toute l’énergie qu’il avait perdue à travers ce baiser. Béatrix ne l’avait jamais embrassé d’une manière si passionnelle, ou peut-être était-ce la peur de le perdre et de s’embrasser une dernière fois qui avait rendu cet échange si intense. La douleur disparut presque pendant un instant. L’amour de Béatrix l’avait-elle guéri ? Bien sur que non, ce serait trop beau pour que ça se termine ainsi. Les lèvres de Béatrix s’éloignèrent lentement des siennes, puis celle-ci revint à nouveau se blottir contre lui. Il aurait aimé rester ainsi, à ses côtés, collé à elle pour toujours. Puis Béatrix vint alors lui murmurer quelques mots à l’oreille.


- Je refuse que ce baiser soit le dernier que je te donnerai jamais. Je veux pouvoir recommencer encore et encore. Je veux passer mes nuits avec toi et me réveiller tous les matins à tes côtés. Je veux des jours, des mois et des années ensembles. Et je ferai tout ce qui sera nécessaire pour cela. Je trouverai une solution. Il y en a toujours une, Gabriel. Toujours. Mais pour la découvrir il me faudra du temps. Et c’est pour cela que tu dois te battre. Je te promets que tu ne souffriras pas en vain. Je n’échouerai pas. Fais-moi confiance...

La confiance... Quelque chose que Gabriel avait bien du mal à accorder à quelqu’un, et pourtant, s’il y avait bien une personne en qui il pourrait avoir une confiance aveugle, c’était bien elle. De toute façon même si elle échouait il ne lui en voudrait pas, si jamais Béatrix ne parvenait pas à le sauver, c’est que le remède était bel et bien inexistant, et bien qu’il en était persuadé, il continuerait à se battre pour elle, et pour ne pas subir l’humiliation de mourir par suicide. Les doigts de Gabriel s’entrelacèrent avec ceux de Béatrix et celui-ci vint déposer un baiser sur son front.

- Dans tout ce royaume tu es sans doute la seule personne en qui je ne remettrais jamais en doute la parole. Je le ferais pour toi Béa, je me battrais pour toi si c’est ce que tu souhaite et si ça me permet de voir à nouveau ton sourire resplendir, car c’est lui qui me donne envie de me battre.

Gabriel avait toujours considéré l’amour comme une faiblesse, mais dans ce cas ci, c’était l’amour de Béatrix qui était devenue sa force. Il avait surement eu tort alors... Pourtant, depuis la première fois qu’il avait déposé ses lèvres contre les siennes, Gabriel savait que leur amour les conduirait à leur perte, aussi bien pour l’un que l’autre, et le pressentiment d’un magicien doit toujours être pris en considération. Mais peut-être ce jour n’arriverait pas avant de nombreuses années, allez savoir... Du bout de ses doigts de son autre main libre, Gabriel caressait lentement les cheveux (oui tes cheveux :p) de Béatrix. Il se sentait bien près d’elle, en fait elle l’apaisait, lui, son esprit, et sa douleur. Gabriel ferma lentement ses yeux, il avait besoin de repos car son énergie le quittait un peu plus chaque minute, mais il préférait rester ainsi à ses côtés, s’il devait partir maintenant, il préférait que ça se passe de cette manière, c'est-à-dire dans les bras de celle qu’il aimait. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres.

- Ton amour pour moi restera sans doute un mystère jusqu’à la fin de mon existence. Tu déteste le sang et la mort et moi je tue presque chaque jour, j’ai déjà tué des enfants innocents Béa, mais ça tu le sais sans doute déjà... J’accomplis l’opposé de ce que tu aurais pu espérer de moi et pourtant tu reste à mes côtés jusqu’au bout.

Son corps devenait un peu plus brulant, signe que sa température augmentait encore, et sa voix se faisait de plus en plus faible. Mais il refusait de la lâcher pour se reposer, il ne voulait plus la quitter, plus une seule seconde. Et ce fut presque dans un murmure qu’il prononça encore quelques paroles.

- J’ai de la chance de t’avoir avec moi Béa.
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Béatrix Ys
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MessageSujet: Re: Le début d'une souffrance [Béatrix]   Le début d'une souffrance [Béatrix] EmptyLun 12 Déc - 18:15

    Je n’ai jamais su trouver les mots justes pour exprimer ce que je ressentais, et encore moins pour convaincre. Pourtant aujourd’hui, il le faut. Il faut que mon discours enflammé - et remplis de certitudes que je suis loin de ressentir - ait convaincu mon ami. C’est sa vie, ou plutôt nos deux vies, si intimement liées, qui en dépendent et l’angoisse me serre le cœur alors que j’attends, incertaine, une quelconque réaction de Gabriel.

    Après une attente qui me parait interminable, mon ami attrape mes mains, entrelaçant étroitement nos doigts, et de ses lèvres brûlantes de fièvre, dépose un baiser sur mon front.


    - Dans tout ce royaume tu es sans doute la seule en qui je ne remettrai jamais en doute la parole. Je le ferais pour toi si c’est ce que tu souhaite et si ça me permet de voir à nouveau ton sourire resplendir, car c’est lui qui me donne envie de me battre.

    Sourire… Je me force à le faire. Pour lui. Mais sans même me voir, je sais que ce sourire-là n’est guère convaincant, et encore moins resplendissant. Comment pourrait-il en être autrement alors que je suis en train de perdre le seul être qui ait encore réellement de l’importance à mes yeux ? Gabriel, c’est un peu mon point de repère, la seule personne sur laquelle je sais pouvoir toujours compter et vers laquelle sont dirigées toutes mes pensées. Sans lui je suis perdue et tout le reste perd de son sens. Et à quoi bon continuer à vivre si plus rien n’a le moindre sens…

    - Le vrai sourire, celui qui est sincère, je l’avais perdu depuis bien longtemps avant de te rencontrer. Mais j’ai bien été forcé de réapprendre avec toi. Tu es la seule et unique raison de mes sourires, Gabriel Turner.

    Nous sommes toujours aussi étroitement enlacés, mais je sens bien que l’épuisement gagne peu à peu mon ami. Son corps est brulant de fièvre et il n’a même plus la force de garder les yeux ouverts. Il trouve pourtant l’énergie de prononcer encore quelques mots.

    - Ton amour pour moi restera sans doute un mystère jusqu’à la fin de mon existence. Tu déteste le sang et la mort et moi je tue presque chaque jour, j’ai déjà tué des enfants innocents Béa, mais ça tu le sais sans doute déjà… J’accomplis l’opposé de ce que tu aurais pu espérer de moi et pourtant tu reste à mes côtés jusqu’au bout.

    En temps normal, la mention du meurtre d’enfants innocents m’aurait fait bondir, et Gabriel aurait sans doute eu bien du mal à échapper à quelques remontrances de ma part. Mais vu la situation dramatique à laquelle nous sommes aujourd‘hui confronté, je ne relève même pas.

    - Crois-moi, la fin de ton existence n’est pas à l’ordre du jour, et une fois que j’aurai trouvé ce remède, nous aurons tout le temps qu’il faudra pour le résoudre, ce mystère.

    L’intonation enjouée de ma voix n’est sans doute pas très réaliste, mais je me fais de mon mieux pour l’encourager à se battre contre la douleur qui l’assaille.

    - J’ai de la chance de t’avoir avec moi Béa.

    Sa voix n’est plus qu’un murmure et je sais qu’il n’aura bientôt plus la force de parler. Je dois trouver ce remède. Et vite.

    - Pas autant de chance que moi, dis-je en déposant un baiser sur ses lèvres brulantes.

    Au loin, j’entends des bruits de pas qui se dirige vraisemblablement dans notre direction. Pas moins de deux cadavres à proximité, et Gabriel ne semble pas vraiment en état de bouger. Mais nous ne pouvons pas rester ici.


    - Il faut qu’on parte d’ici avant que les gardes n’arrivent. Mais, sans vouloir te vexer, je ne vais pas pouvoir te porter jusqu’à ta chambre. Il va falloir que tu m’aides un peu, d’accord ?

    Et sans attendre la réponse de Gabriel, je passe un bras sous son épaule, pour l’aider à se relever. Il y parvient, non sans difficultés, et nous quittons les lieux avant que tout un bataillon de gardes ne nous tombent dessus. Ramener Gabriel jusqu’aux dortoirs dans cet état n’est pas une mince affaire, fort heureusement pour moi, les couloirs du château sont relativement déserts, et les quelques âmes qui vivent que nous croisons ont l’amabilité de nous ignorer soigneusement. Mon ami et moi arrivons donc sans trop d’encombres jusqu’à sa chambre, dans laquelle je nous enferme à double tours.

    J’étends ensuite Gabriel sur son lit. Il est brulant de fièvre et délirant, et rien de ce que je peux faire ne change grand-chose à son état. La seule chose qui pourrait réellement le guérir, c’est que je trouve un moyen de conjurer ce mauvais sort… A condition qu’un tel moyen existe. Ce dont je ne suis pas aussi persuadée que ce que j’aie voulu faire croire à Gabriel. Et si j’échoue… Alors je le perdrai et il aura souffert inutilement à cause de moi. Il faut que je fasse quelque chose. Que j’agisse. Mais je déteste l’idée de devoir le quitter maintenant. C’est cependant la seule alternative possible si je ne veux pas que lui me quitte pour toujours. Je dois partir à la recherche de ce remède.

    Avant de quitter la chambre, je me rends une dernière fois au chevet de Gabriel. Il s’est assoupi, mais son sommeil est agité, comme s’il nageait en plein cauchemar. Après avoir épongé délicatement son front en sueur, je dépose un baiser sur sa joue et je ne peux m’empêcher de penser que c’est peut-être la dernière fois.


    - Tu as intérêt à être là à mon retour…

    Alors que je m’apprête à quitter la chambre, je ravale les larmes qui me brulent les paupières. Me laisser aller à la tristesse ne servirait pas les intérêts de mon ami. Je lui jette un dernier regard, et je m’en vais.
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