• Contexte •

Je jetai un regard vers les multiples cartes de mon vaste territoire dépliées à la vue de tous, anxieux. Logres commençait à faire des envieux ; depuis quelques années, nous ne cessions de repousser les attaques des régions voisines. Notamment celles de notre éternel ennemi, Geoffroy de Meryl, roi de Gorres.

Moi, Arthur, n’aurais jamais pu tenir tête à qui que ce soit sans l’aide de mes fidèles chevaliers. Chaque jour, ils font preuve d’une fidélité sans faille, et mettent leurs épées au service du royaume. Jamais je ne pourrai les en remercier comme je l’aurais souhaité.
Je n’ai jamais regretté non plus ma volonté d’accepter les femmes parmi nos rangs. Certaines sont de véritables guerrières dans l’âme et si, bien souvent, leurs coups sont moins puissants que ceux des hommes, ils ne souffrent aucun comparaison au niveau de la précision.

Ah, si j’avais eu le choix, je serais parti combattre à leur côté. J’aurais passé ma vie en à combattre pour mourir sur le champ de bataille ; mais mon devoir de roi, malheureusement, ne s’y trouve pas toujours.

En effet, je dois aussi veiller à la vie du château : ses habitants sont nombreux. L’on peut voir des artisans, qui s’adonnent à leur travail en tentant de vendre leur produits à prix d’or ; puis, quelques pas plus loin, des artistes, qui laissent couler leur imagination au fil de leur plume, pinceau ou instrument, tandis que quelques membres du personnel s’affairent. Les écuyers, en revanche, passent la plupart de leur temps à l’écurie ou sur le terrain d’entraînement.

En dehors de Camelot, la société est moins variée. On retrouve une majorité de paysans cultivant leurs terres, ou plutôt celles de la noblesse ou du clergé qui les leur procure. La fertilité est au rendez-vous et je crois pouvoir affirmer que le peuple ne vit pas trop mal.

Mais quelque chose me tourmente. Merlin, le vieil homme pour qui la magie n’a plus de secret, se faisait fort de me seconder ; son aide se révélait plus que précieuse. Mais des rumeurs circulent dans le château comme quoi les magiciens ne se faisaient plus si rares que cela. Je savais que, utilisée à mauvais escient, la magie pouvait devenir dangereuse : mais, comment réagir ?

Je soupirai. La vie n’est jamais comme on le pense, et je sens déjà venir les premières trahisons, mensonges et complots qui vont envahir le château.

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