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 La vérité doit un jour éclater

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Gabriel Turner
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Gabriel Turner

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MessageSujet: La vérité doit un jour éclater   La vérité doit un jour éclater EmptyMer 19 Oct - 14:16

Un secret est parfois difficile à cacher, surtout lorsqu’il ne faut pas en parler à une personne faisant partie de ce même secret. Vous n’imaginez pas à quel point il était difficile pour lui de voir sa sœur se battre auprès de leur pire ennemi, de la laisser ainsi, ignorante de son passé, et de ne tout simplement pas lui révéler qui il était. Mais Gabriel le savait bien, un secret n’est jamais éternel, et tôt ou tard, Morgane saurait la vérité. La question qu’il se posait aujourd’hui était : serait-il toujours de ce monde lorsque Morgane la découvrirait ? Il devait être là, à ses côtés, mais le destin en avait malheureusement décidé autrement et l’avait condamné. Aller tout de suite la voir et lui dévoiler lui-même son passé ? Oui il le désirait, mais sa folie empirait de jours en jours et pour sa sécurité, il devrait s’abstenir de lui rendre visite. De toute façon, depuis que Béatrix l’avait retrouvé dans cet état, elle le forçait à se reposer et le surveillait sans cesse pour ne pas qu’il fasse d’autres « bêtises » disait-elle, par là elle sous-entendait bien sur des meurtres. Cette femme, Gabriel l’aimait et était heureux de l’avoir à ses côtés, il savait bien qu’elle était la seule à le soutenir et ce, même dans les pires situations. Cependant Béatrix ne pouvait pas le surveiller et chercher un remède en même temps, et elle dut surement attendre qu’il s’endorme pour partir mener son enquête.

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Gabriel se trouvait dans un lieu où la nuit régnait sans cesse, un monde dans lequel une chaleur pesante vous étouffez, mais surtout dans lequel la souffrance se faisait ressentir. Des os, du sang, des membres ou des corps entiers gisaient sur le sol, par ci, par là. Vous l’avez deviné ce monde... c’était l’enfer. Alors c’était ici qu’il passerait le restant de ces jours ? Pourquoi pas, après tout ça ne lui semblait pas si terrible que ça, il restait dans son élément, la torture, la douleur, le sang. L’enfer lui correspondait bien mieux que le paradis. Gabriel s’aventura dans les fins fonds des ténèbres et une fois être arrivé au bout du chemin, il baissa les yeux et observa d’un tout autre point de vu comment était réellement l’enfer. La seule lumière existante ici était les flammes, et les personnes qui avaient été condamnés à vivre en ce lieu étaient attachées et travaillées de force, se prenant des coups ou étant brûlées si l’un d’eux faiblissait ou refusait d’obéir. De l’esclavage ? Il était hors de question que Gabriel se rabaisse à ça. A peine eut-il le temps de relever la tête que deux sentinelles se dirigeaient vers lui à une vitesse surhumaine. Lorsque la première l’eut atteint, Gabriel sortit immédiatement une dague et la lui planta dans le cœur, puis la deuxième l’atteignit de plein fouet, Gabriel se retrouvant bloqué contre le sol, la sentinelle au dessus de lui, prête à lui faire subir les pires tortures, et lorsque le premier coup arriva, le cauchemar se stoppa et Gabriel rouvrit les yeux.

Non, il devait bien le reconnaître, il n’était pas encore mort. Gabriel se trouvait allongé sur un lit, une serviette sur son front tant la fièvre le faisait suer. Après avoir jeté un rapide coup d’œil dans la pièce, il constata que Béatrix n’était pas ici, et pourtant il n’allait pas se retrouver seul bien longtemps. Gabriel se redressa, non sans difficulté, et il n’eut même pas le temps de se lever complètement qu’il entendit la porte grincer tout en s’ouvrant lentement. Quelqu’un entrait d’un pas silencieux dans la pièce, l’ombre disparut alors pour laisser place à une silhouette d’enfant, vêtu d’un manteau avec une capuche qui cachait son visage, mais laissait dépasser de longs et soyeux cheveux. L’enfant s’avança dans sa direction et se stoppa en face de lui, et alors que Gabriel s’apprêtait à ordonner à cette petite fille de sortir d’ici, celle-ci laissa retomber sa capuche en arrière, et Gabriel se retrouva sidéré face à ce visage, c’était Morgane. Cette fois-ci c’était le passé du magicien qui allait servir d’hallucination.


- Morgane ? Qu’est-ce que tu fiches ici ?!

- Je m’ennuie à la maison ! Allons courir dans les bois.

- Reste ici, c’est dangereux là-bas !


Mais celle-ci lui tourna le dos, et s’en alla en courant et en riant. Gabriel se releva, enfila la première chemise qu’il trouva et sortit de la chambre, cherchant à retrouver sa petite sœur avant que quelque chose ne lui arrive.

- Morgane ! Où est-ce que tu es ?

S’il était complètement perdu dans cette hallucination, les gens qui pouvaient être autour de lui avaient totalement leurs esprits, et mieux valait pour lui qu’ils ignorent que la Morgane dont il criait le nom était la pupille du roi Arthur. Gabriel tourna dans la tête de chaque côté, et la trouva au bout du couloir, elle l’attendait. Mais à peine eut-il le temps de la rejoindre qu’elle repartit, toujours en courant et en riant, se dirigeant tout droit vers la forêt de Brocéliande. Gabriel parcourut tant bien que mal plusieurs mètres à travers les arbres, tentant de rattraper Morgane mais bien trop faible pour y parvenir. Puis elle s’arrêta enfin, observant le paysage qui se trouvait alors face à elle, ses yeux brillaient face au château d’Arthur.

- Cet endroit n’est pas pour toi, ce château est peut-être beau mais à l’intérieur il n’y a que des traitres.

- Ne raconte pas de sottises pareilles, tu adores cet endroit et moi aussi d’ailleurs. Allez viens, père doit sans doute s’inquiéter !


Oui il adorait cet endroit... mais c’était il y a bien longtemps. Cependant Gabriel se retrouva stupéfait lorsque Morgane prononça le mot "père". Allait-il pouvoir le revoir ? Bon sang Gabriel réveil toi, tu sais bien que ton père est mort et que Morgane n’a plus cet âge la ! Pourtant il la suivait, passant sans soucis derrière les portes du côté ennemi, et sans se soucier que le danger allait être bien plus grand maintenant qu’il remettait les pieds ici. Morgane le prenait par la main, le conduisant à travers les maisons, elle cherchait un endroit précis mais lequel ? La cour principale... celle dans laquelle le roi Uther avait fait exécuter publiquement les personnes pratiquant la magie. C’est alors qu’il se retrouva plongé dans une toute autre hallucination, Gabriel était en train de revivre la mort de son père. Le magicien s’était toujours dit que Béatrix était sa seule faiblesse, mais en réalité il en avait une autre bien plus grande que celle la : son passé. Si Gabriel avait échoué en tentant de sauver son père la première fois, peut-être y parviendrait-il aujourd’hui. Ses pupilles devinrent noires ébènes et des jets flammes sortirent de nulles part pour s’abattre sur toutes les personnes qui se trouvaient aux alentours, et ce fut le bruit du verre qui se brisait qui le fit revenir à lui et constater réellement dans quelle situation il se retrouvait. Le château d’Arthur ? Gabriel devait quitter les lieux, et ce sur le champ car les dégâts qu’il venait de commettre ne tarderait pas à attirer aussi bien la foule que les chevaliers. Cependant il n’eut même pas le temps de faire un pas en avant qu’une douleur atroce vint le surprendre, il sentait son cœur se serrait, comme ci qu’on cherchait à le lui arracher à main propre, et alors il tomba à genoux au sol, se mettant à tousser... du sang. Mais il devait réagir et s’enfuir, car il entendait déjà des bruits de pas se dirigeant à toute allure vers lui. Le hall d’entrée était tout près... Il fallait qu’il parvienne à l’atteindre et qu’il s’y cache le temps que les choses redeviennent calmes. Il parvint à se redresser et s’appuyait contre le mur pour ne pas pour ne pas chuter à nouveau, mais malgré sa grande volonté, Gabriel n’arrivait plus à trouver la force nécessaire pour partir d’ici.
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Morgane le Fay
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MessageSujet: Re: La vérité doit un jour éclater   La vérité doit un jour éclater EmptyMer 19 Oct - 19:27

Le début de cette nouvelle matinée s’annonça plutôt bien. Morgane, qui était toujours très matinale, décida de sortir s’entrainer. Fait encore plus rare, c’est Arthur lui-même qui l’accompagna à cet entrainement. Depuis que ce dernier était devenu roi, ils ne s’entrainaient presque plus ensemble, ce que Morgane trouvait bien dommage, car c’était là pour elle l’occasion de défier Arthur et de lui tenir tête comme elle aimait si bien le faire, encore plus lorsqu’elle remportait l’entrainement. Aussi, l’épée à la main, Arthur et elle commencèrent leur entrainement, alors que les rayons du soleil pointaient à peine. Mais cette fois-ci, ce fut finalement le roi qui finit par prendre rapidement l’avantage, la jeune femme semblant à peine se soucier de ce qu’il se passait et n’en prenant conscience que lorsqu’Arthur parvint à lui faire lâcher son épée pour pointer celle qu’il tenait juste face à elle.

- Eh bien Morgane... Vous semblez bien distraite ce matin. Aucune remarque désobligeante de votre part, je suis curieux de savoir quelles pensées vous troublent, à moins que vous ne disiez rien car vous acceptez enfin de reconnaître que je suis plus fort que vous.


- Cessez de vous flatter inutilement Arthur Pendragon, vos chevilles n’ont pas besoin de prendre davantage d’ampleur alors que votre victoire n’est que provisoire...

La jeune femme ramassa son épée et partit s’asseoir quelques instants avant que le roi ne la rejoigne.


- Arthur... Ma question va peut-être vous paraître étrange, mais, très peu de temps après mon arrivée à Camelot... Avez-vous le souvenir d’un jeune garçon dont le père aurait été sacrifié sur le bûcher de la cour pour avoir été accusé de pratiquer la magie ?

- Une liste entière ne suffirait pas à regrouper tous les enfants ayant perdu au moins un de leurs parents au cours de la chasse à la sorcellerie. C’est malheureusement le prix à payer pour que Camelot soit débarrassé une fois pour toutes de la sorcellerie. Pourquoi cette question Morgane ?


- Pour rien... J’ai simplement l’impression que par moments... des souvenirs de mon passé tentent de se manifester… Mais cela n’était probablement qu’un simple rêve…


La jeune femme n’en dit pas davantage à ce sujet. Elle savait qu’il ne s’agissait pas d’un rêve mais bien d’un évènement ayant eu lieu par le passé, car elle refaisait le même rêve très souvent, et de manière chaque fois plus intense. Et pourtant, elle ne parvenait toujours pas à mettre un nom sur le visage de cet enfant qu’elle semblait pourtant avoir connu. Quoi qu’il en soit, elle ne voulait pas en dire plus à Arthur, car dès qu’elle abordait un sujet touchant à la magie avec lui, elle savait que leurs opinions divergeaient complètement... Mais Arthur aurait-il la même réaction si elle lui avouait qu’elle était magicienne ? Comprendrait-il enfin que toute magie n’est pas forcément mauvaise, ou déciderait-il de l’envoyer à son tour sur le bûcher ? Chaque fois qu’elle pensait à cette éventualité, le cœur de la jeune femme se serrait… Arthur n’avait pas toujours été comme ça, et avant qu’il ne monte sur le trône, Morgane pensait même qu’il aurait été celui qui mettrait fin à cette traque incessante. Mais le destin en avait décidé autrement.

La suite de son entrainement avec Arthur fut de courte durée, car on vint le chercher afin qu’il s’occupe de nouvelles affaires importantes concernant le royaume. De son côté, Morgane retourna à ses appartements, et se changea, avant de s’asseoir sur son lit, face à un miroir, et essayer de faire le vide dans son esprit. Vouloir s’entrainer à la maitrise de ses pouvoirs alors que Béatrix n’était pas avec elle était sans aucun doute une très mauvaise idée, mais la magicienne n’était pas venue la retrouver aujourd’hui contrairement à ce dont elles avaient convenues la dernière fois qu’elles s’étaient vues, aussi, Morgane pensa que la jeune femme avait probablement eu un empêchement. Elle tenta donc de s’entrainer toute seule, sans grand résultat. Et finalement, elle quitta sa chambre pour se rendre au conseil qu’Arthur avait convoqué dans l’après-midi.

Une grande réunion eut lieue quant à la sécurité du royaume. De nouvelles mesures allaient être mises en place pour assurer la sécurité de tous les habitants de Camelot, en raison de tous les évènements récents qui se produisaient et des disparitions inexpliquées de certains habitants que l’on finissait toujours par retrouver morts dans la forêt de Brocéliande. Tout ceci terminé et les nouvelles mesures enfin décidées, la nuit était déjà tombée lorsque Morgane rejoignit Arthur pour le diner. Mais de façon complètement inattendue, la jeune femme entendit soudain une voix murmurer dans sa tête.

« Morgane... »

La jeune releva la tête, cherchant du regard la personne qui l’avait appelée. C’était une voix masculine, mais il ne s’agissait en aucun cas de celle d’Arthur, elle le savait parfaitement. Prétextant qu’elle était fatiguée, la jeune femme se retira et allait rejoindre ses appartements lorsqu’elle entendit de nouveau cette même voix masculine, qui semblait terriblement souffrir, et qui toussait. La jeune femme s’arrêta en plein milieu des escaliers et regarda par la fenêtre. Un feu venait de se déclarer en plein milieu de la cour. Que se passait-il ? Elle descendit aussitôt, voulant se rendre sur les lieux, et courut vers le hall d’entrée lorsqu’elle s’arrêta net en apercevant la personne qui se trouvait juste dehors. C’était Gabriel Turner ! Et il avait l’air en très mauvaise posture. Mais que lui était-il arrivé ? Il ne fallait surtout pas que les gardes l’aperçoivent, autrement il serait condamné. C’est alors que Morgane entendit au loin le bruit d’une patrouille qui avançait à toute allure, le bruit de leur armure laissant entendre qu’ils étaient au moins une dizaine. Si la jeune femme se faisait voir en train de l’aider, elle serait probablement condamnée avec lui… Morgane se mit alors à fixer les flammes, et de manière complètement inattendue, ses yeux se teintèrent d’une lueur dorée, et les flammes s’agrandirent soudain de manière si vive qu’il fut impossible pour les gardes de les traverser. Morgane arriva alors près de Gabriel et releva son menton pour qu’il la regarde.

- Gabriel ! Il faut faire vite, accrochez-vous à moi.

Elle l’aida à se relever et le fit s’appuyer sur elle, le temps de rentrer à l’intérieur du château le plus vite possible. Dès que ce fut fait, elle referma les portes du château le plus vite possible, et eut à peine le temps de souffler que le tocsin se mit soudain à retentir dans toute l’enceinte du château. Maintenant que les gardes étaient avertis de la présence d’un intrus, il allait leur être impossible de pouvoir circuler sans être vus dans le château car les gardes allaient affluer de toutes parts. Leurs bruits de pas se faisaient déjà entendre dans les escaliers… plus que quelques secondes avant qu’ils ne soient sur eux... La jeune femme réfléchit à une solution le plus rapidement possible. Elle connaissait un passage derrière une statue à seulement quelques mètres d’eux menant à la salle des armures qui leur ferait gagner un peu de temps, mais allaient-ils pouvoir s’y engouffrer à temps ? Pas le temps de se poser la question, elle commença aussitôt à avancer avec Gabriel vers la statue, lorsque Morgane aperçut alors les gardes descendre les dernières marches. Ils allaient les voir ! Mais les yeux de la jeune femme s’éclairèrent à nouveau sans qu’elle n’ait cherché à le faire, et la deuxième porte qui se trouvait au bout de la salle et juste devant les gardes se ferma soudain violemment juste sous leurs yeux avant qu’ils n’aient atteint la pièce. Sans chercher à savoir comment elle venait de faire cela, Morgane se dirigea avec Gabriel derrière la statue, et put s’y engouffrer à l’abri des regards, non sans entendre le bruit des armes qui frappaient contre la porte et qui n’allaient probablement pas tarder à la détruire d’ici peu. Tous deux avancèrent un moment dans le couloir complètement obscur qui s’offrait à eux, avant de déboucher sur une petite porte qu’ils ouvrirent et qui les fit pénétrer dans la salle des armures où ils purent y voir un peu plus clair. La jeune femme aida Gabriel à s’asseoir contre le mur, et s’agenouilla près de lui, inquiète.

- Gabriel ! Mais que faites-vous ici ? Je vous en prie regardez-moi... Que vous est-il arrivé ?
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Gabriel Turner
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MessageSujet: Re: La vérité doit un jour éclater   La vérité doit un jour éclater EmptyLun 24 Oct - 21:58

Mourir. Un mot qui ne l’effrayait pas. Contrairement à certains, lui ne craignait pas la mort, il s’amusait même à la défier, mais peut-être bien qu’aujourd’hui il perdrait ce duel. Les bruits de pas ne cessaient de se rapprocher, et lui ne parvenait plus à rien. De toute façon il détestait fuir, Gabriel était toujours le premier à frapper sur un champ de bataille, il aimait le combat, et le sang ne le dégoutait pas, mais ce soir, il n’avait plus l’énergie nécessaire pour se battre, ni même pour fuir. Oui Gabriel ne craignait pas la mort, mais il ne désirait en aucun cas mourir ce soir, et surtout pas de cette façon. Il préférait encore se faire tuer par l’épée de Geoffroy que par l’un des sous-fifres d’Arthur. Même si Gabriel était condamné, il fallait croire que sa bonne étoile l’accompagnait ce soir, car les flammes imposèrent leur puissance et empêchèrent les chevaliers d’avancer plus loin, cependant, Gabriel savait très bien que ce petit tour venait de quelqu’un possédant le don de magie, mais qui ? Tandis que le magicien cherchait du regard qui à Camelot avait voulu l’aider, lui, un ennemi du royaume et qui plus est un magicien, il eut la grande surprise de voir Morgane se rapprocher de lui et lui adresser quelques mots.

- Gabriel ! Il faut faire vite, accrochez-vous à moi.

Si le simple fait de voir sa sœur le rendait heureux, Gabriel ne désirait pas que celle-ci lui vienne en aide, car il savait que faire une telle chose la condamnerait si jamais on l’apercevait à ses côtés et il en fallait bien un d’entre eux vivant pour venger leur famille.

- Morgane... Allez-vous en, je ne veux pas qu’il vous arrive quelque chose.

Mais Morgane ne semblait déjà plus l’écouter, elle l’aidait simplement à avancer afin de le cacher dans un endroit sûr. Ce fut lorsque le tocsin se mit à retentir que Gabriel se retrouva plongé dans une nouvelle hallucination. Ils étaient à nouveau jeune, et Morgane et lui couraient, cherchant à fuir d’autres enfants qu’ils avaient provoqués mais qui s’avéraient être bien plus nombreux qu’eux. Ce fut après avoir emprunté un passage secret que seuls eux connaissaient, qu’ils se retrouvèrent à l’abri du danger. Les deux se laissaient retomber au sol, reprenant leur souffle, puis lorsque leur regard se croisa, ils furent pris d’un fou rire. Mais Gabriel revint alors à lui au son de la voix de Morgane.

- Gabriel ! Mais que faites-vous ici ? Je vous en prie regardez-moi... Que vous est-il arrivé ?

Le magicien remarqua d’abord qu’ils ne se trouvaient non plus dans le hall d’entrée mais dans la salle des armures. Puis il posa son regard sur Morgane, elle semblait paniquée de le voir ainsi et de se retrouver dans une telle situation. Que lui était-il arrivé ? En voilà une bonne question. Gabriel se retrouvait bloqué entre le présent et son passé, et il ne parvenait plus à distinguer le vrai du faux. Non il n’habitait pas à Camelot et il détestait cet endroit, non Morgane n’était plus aussi petite et insouciante des dangers de la vie, tout ça Gabriel le savait très bien, et pourtant, lorsque les visions de son passé refaisaient surface, son esprit oublié totalement le présent et croyait en ces hallucinations. Tandis que Morgane attendait une réponse à ses questions alors que Gabriel prenait conscience de la situation dans laquelle il se trouvait, celui-ci plongea enfin son regard dans celui de Morgane pour lui donner une réponse.

- Je devais vous revoir... Je vous avez bien dit que je vous rendrais visite à Camelot, et je ne romps jamais mes promesses.

Elle allait surement le prendre pour un fou, ou bien penser qu’il était imprudemment, irresponsable et immature de venir ici et de se retrouver dans une telle posture rien que pour la voir. Mais cette faiblesse, Gabriel l’avait déjà avant de poser les pieds à Camelot, et cette mauvaise posture également puisqu’il était condamné à mourir dans la douleur. Gabriel détourna son regard de Morgane, reprenant son souffle, et cherchant à récupérer des forces. N’importe qui le voyant dans cet état comprendrait qu’il était malade, mais les ennemis, ça ne fait pas dans l’indulgence, ça tue dès que la moindre faiblesse est mise en avant. Mais ce qui occupait son esprit à cet instant n’était pas si un ennemi allait se rendre dans cette pièce ou non, la question qu’il se posait était plutôt : dois-je maintenant révéler à Morgane la vérité ? Si l’envie y était, Gabriel savait néanmoins qu’il ne serait pas correct de tout lui balancer ainsi. Il releva alors les yeux vers celle-ci, et ce fut la petite Morgane qu’il trouva devant lui.

- Gabriel, j’ai peur. Nous ne sommes pas en sécurité ici, ils vont revenir, ils vont nous trouver !

- Ne t’en fais pas Morgane je te protègerais, je leur ai toujours promis de prendre soin de toi alors je peux t’assurer qu’il ne t’arrivera rien.


Si Gabriel pensait parler à la Morgane de son passé, celle qui se trouvait réellement face à lui avait de quoi s’interroger sur les paroles qu’il venait de prononcer. De plus, Gabriel s’était permis de la tutoyait, comme si qu’il la connaissait depuis toujours, ce qui était en vérité le cas même si celle-ci l’ignorait encore. Toujours perdu dans son hallucination, Gabriel porta alors son regard vers le collier de Morgane, bijou qu’elle portait nuit et jour depuis sa naissance, depuis la mort de leur mère.

- Ne panique pas je suis là, et elle aussi te protège à travers son collier, alors il n’y a vraiment pas de quoi se sentir en danger.

"Elle" désignait bien évidemment leur mère. Si Gabriel avait fait semblant d’observer pour la première fois ce collier lors de leur dernière rencontre, ses paroles avaient de quoi surprendre Morgane. Non seulement il la connaissait assez pour la tutoyer, en plus il n’ignorait pas ce que représentait son collier et encore moins à qui il avait appartenu. Si la mort s’emparait peu à peu de lui, c’était le doute qui allait sans doute s’emparer de Morgane à cet instant. Si Gabriel ne revenait pas vite à lui, il risquait inconsciemment de lui dévoiler toute la vérité. Alors que la petite Morgane s’apprêtait à reprendre la parole, Gabriel revint enfin à lui lorsque le bruit d’une porte s’ouvrit violemment. Une seule personne venait de pénétrer dans cette pièce, une femme chevalier : Selana La Vrez. Personne que Gabriel considérait actuellement comme une ennemie. Lors de leur dernière rencontre, Selana lui avait clairement dit en face qu’elle le considérait comme un meurtrier, menteur et manipulateur. Qu’allait-il se passer maintenant qu’elle le retrouvait enfin ? Quelle serait sa réaction en voyant que Morgane était à ses côtés et qu’elle l’aidait ? Si Gabriel ignorait les réponses à ces questions, il savait cependant ce qu’il lui restait à faire... Tuer cette femme.

- Selana... Quel plaisir de vous revoir.

Si la jeune femme ne lui avait pas révélé son nom lors de leur rencontre, Gabriel lui montrait aujourd’hui qu’il avait mené quelques recherches à son sujet et qu’il en connaissait peut-être bien plus que son nom. Le magicien se releva, avec du mal certes, mais il parvint tout de même à le faire. Il devait montrer le moins de faiblesse possible à son adversaire.

- Peut-être que vous aurez plus de cran que Dame Morgane à éliminer un homme déjà mal en point.

Si Gabriel disait ces mots, ce n’était en aucun cas pour rabaisser sa sœur ou dans un but malsain, surtout que celui-ci aurait préféré ne pas avouer à Selana qu’il était assez faible, même si ça se voyait clairement à sa tête. Cependant, Gabriel savait aussi qu’il ne ressortirait pas forcément vainqueur dans un duel avec Selana, alors autant préserver Morgane et lui éviter d’avoir de trop gros ennuis par sa faute.
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MessageSujet: Re: La vérité doit un jour éclater   La vérité doit un jour éclater EmptyLun 24 Oct - 23:44

Il est rare qu'une personne ne doute jamais de son allégeance, soit toujours sûre de ses actes. Pourtant, à chaque fois que l'épée de Selana s'élevait, à chaque fois qu'elle retombait, à chaque respiration elle croyait un peu plus en sa cause. Ou plutôt la cause du roi, Arthur. Il y avait des hésitations certes mais qui ne devenaient jamais des doutes et, lorsqu'un choix était fait c'était toujours dans l'intérêt du royaume. Malheureusement tout cela avait un prix. On ne pouvait pas se donner à corps perdu et en ressortir indemne. Pourtant cela n'empêchait pas Sel' d'être aussi déterminée. Au contraire, elle l'était encore plus. Comme si sa vie n'avait plus de sens sans cela, comme si elle n'avait plus rien à perdre. D'ailleurs, c'était peut-être le cas. Certes, elle avait des amis, de la famille (même si elle n'était pas forcément en bon terme avec) mais il lui manquait quelque chose. Elle n'avait plus l'étincelle de vie qui brillait quelques années auparavant. Pire, elle n'avait plus de but. Pourquoi vivait-elle ? Pourquoi avançait-elle ? Rien ! Ou si, pour quelqu'un d'autre mais cela ne suffisait pas. Selana avait besoin d'autres choses. Au fond d'elle, elle le savait mais elle le niait. Non, c'était trop égoïste, elle n'avait pas le droit de penser cela. Et pourtant.

Marchant d'un pas rapide dans les couloirs du château Selana aurait presque aimé se perdre. Ne pas savoir où on allait, laisser notre instinct décider de notre destin étaient des choses délicieuses que la chevalier aurait volontiers savouré. Au moment où elle allait poser le pied dans une aile inconnue du château pour enfin succomber à la tentation le toscin retentit. Sel' n'eut pas le choix, il lui fallait rebrousser chemin, elle était chevalier du roi Arthur. Défendre ce château, tuer les ennemis faisait partie de ses fonctions, ses devoirs et les abandonner, ne serait-ce qu'une seconde, n'était pas envisageable pour la jeune femme. Elle resterait fidèle à son poste même dans la mort. Loyale, Selana faisait plus que l'être. Sa plus grosse qualité, son plus gros défaut.

L'esprit en alerte Selana s'apprêtait à croiser n'importe qui à chaque coin de couloir. Sa main était posée sur le pommeau de son épée et ses jambes pliées, prêtes à esquiver un coup. Le toscin sonnait rarement dans le château d'Arthur mais, malheureusement c'était de plus en plus fréquent. Avec la guerre il n'était pas rare qu'un espion de Geoffroy essaye de s'infiltrer dans le simple but de glaner quelques informations ou, pire, de tenter quelques actions contre le roi. Heureusement qu'elles n'arrivaient jamais à leur but. Selana ne pouvait pas imaginer ce qui se passerait si Arthur venait à décédé. Toute sa vie présente et future était basée sur ce simple homme. L'idée qu'il ne soit plus là ressemblait à un cauchemar dans l'esprit de Selana. Un cauchemar qu'elle aurait évité pour tout au monde. Ceci dit elle avait conscience qu'elle n'était pas en mesure de lui sauver la vie et qu'elle n'était donc pas bien placée pour se plaindre. Seulement elle ne pouvait pas s'en empêcher.

Pour une raison que Sel' ignorait ses pas la menèrent devant l'armurerie. Elle aurait sans doute continué son chemin sans y prêter attention si des voix n'avaient pas retenti. Deux voix qu'elle croyait bien reconnaître. Vérifiant qu'elle avait bien toutes ses armes sur elle Selana entra dans la pièce confirmant ainsi ses pires craintes. Devant elle se trouvait Gabriel Turner, la seule personne qu'elle ne voulait ABSOLUMENT pas voir, accompagné de Morgane le Fay une amie à elle. Les voir ensemble avait quelque chose d'affolant. Cependant Selana avait remarqué que Gabriel n'était pas très en forme pour ne pas dire mal en point. C'est sans doute ce qu'il l'empêcha de se ruer sur lui pour le finir. Elle en mourrait d'envie, cet homme ne méritait que ça mais Sel' ne pouvait pas le faire. C'était bas, c'était petit et elle ne s'abaisserait jamais à son niveau. Or le tuer alors qu'il n'était peut-être (sait-on jamais) en état de se défendre c'était s'abaisser à son niveau. D'un autre côté cet homme était dangereux et il était en mesure de...


- Selana... Quel plaisir de vous revoir.

...tuer Morgane.

Plaisir, mais oui. Selana le croyait autant que si il lui avait dit qu'il avait choisi de se ranger. Enfin, elle ne s'était pas attendue à ce qu'il l'insulte alors qu'elle venait d'arriver et qu'elle était en position de force. Ce n'aurait pas été très intelligent pour lui comme pour elle d'ailleurs. Elle n'aurait peut-être pas réussi à se contenir.


- Peut-être que vous aurez plus de cran que Dame Morgane à éliminer un homme déjà mal en point.

Selana braqua son regard dans celui de Gabriel, elle ne se laisserait pas faire. Elle ne rentrerait pas dans son jeu. Et puis, quelque chose la turlupinait. Dame Morgane. Il avait dit Dame signe qu'elle avait de l'importance pour lui. Certes, elle le soignait mais cela ne suffisait pas. La chevalier était presque sûre qu'il y avait autre chose entre eux. Qui plus est Morgane n'était pas blessée alors que, en tant que pupille d'Arthur, il aurait déjà du l'égorger. Quelque chose clochait, aussi simplement que ça. Interrogeant son amie d'un œil (sans lâcher Gabriel de l'autre) Selana choisit d'attendre la version de Morgane avant de faire quoi que ce soit. Qui plus est, elle la connaissait, elle savait que, si elle ne tuait pas pour le plaisir elle ne se laisserait pas tuer si elle était en danger.

- Ce n'est pas du cran.

Forte et sûre d'elle la voix de Sel' ne tremblait pas. Oui, elle était plus forte que lors de sa première rencontre avec Gabriel et oui, elle comptait bien le lui montrer. Détermination, maîtrise de soi, confiance, action. La recette miraculeuse.

- C'est de l'honneur et du respect envers soi-même. Je ne m'abaisserai pas à ça, c'est votre domaine, pas le mien.

Il y a la force physique, la force mentale et la force des convictions. Une chose était sûre, Selana possédait cette dernière.
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MessageSujet: Re: La vérité doit un jour éclater   La vérité doit un jour éclater EmptyMer 7 Déc - 16:22

En venant porter secours à un ennemi de Camelot, Morgane connaissait parfaitement les risques qu’elle courrait, mais à cet instant, le fait de se faire prendre sur le fait lui importait bien peu. Gabriel lui avait sauvé la vie une fois, et en cela la jeune femme lui était redevable, c’est pourquoi elle ne pouvait l’abandonner. A vrai dire, même si elle l’avait voulu, elle n’aurait pas pu... Gabriel avait beau paraître cruel et sans pitié envers ses ennemis, mais Morgane voyait bien plus qu’une simple envie de tuer pour le plaisir à travers lui. Il y avait quelque chose chez lui qui l’intriguait, bien qu’elle ne sache encore ce que c’était. En attendant, plus de temps à perdre. Lorsque Gabriel lui demanda de s’en aller, bien entendu elle ne l’écouta même pas et continua d’accélérer le pas jusqu’à ce qu’ils soient tous deux en sécurité, du moins provisoirement. Maintenant qu’ils s’étaient éloignés du hall principal, ils allaient pouvoir reprendre leur souffle, surtout Gabriel qui paraissait bien plus mal en point qu’elle ne l’aurait pensé. Qu’était-il donc venu faire ici ? C’était la question qu’elle s’était aussitôt empressée de lui poser dès qu’ils s’étaient retrouvés au calme.

- Je devais vous revoir... Je vous avez bien dit que je vous rendrais visite à Camelot, et je ne romps jamais mes promesses.

A cet instant, Morgane se demanda si le jeune homme avait perdu la raison. Prendre tous ces risques uniquement pour la revoir alors qu’il était dans un état des plus déplorables ? La jeune femme posa sa main sur le front de Gabriel. Il était brulant, pas étonnant qu’il raconte n’importe quoi avec une fièvre pareille. Sans se poser davantage de questions, elle retira la longue veste du jeune homme, lui laissant cependant sa chemise afin que son corps ne soit pas découvert. Il fallait qu’elle aille chercher une compresse d’eau froide au plus vite pour déposer contre son front afin de faire redescendre la température. Mais où trouver de l’eau ici ? La jeune femme pencha son regard vers la fenêtre. La pluie battait son plein dehors, aussi, elle attrapa un casque qu’elle laissa quelques instants dehors le temps de le remplir un minimum d’eau, et déchira l’une des manches de sa robe qui était faite dans un tissu assez épais afin de lui tenir chaud, qu’elle trempa dans l‘eau avant de la déposer sur le front de Gabriel pour tenter de le rafraichir un peu.

- Gabriel je vous en prie... Vous devez vous ressaisir... Nous ne sommes pas en sécurité ici... ils finiront par nous retrouver si nous restons trop longtemps...

La jeune femme était inquiète de le voir ainsi, n’importe qui aurait pu s’en rendre compte. La seule solution à laquelle elle pensait pour leur permettre de gagner plus de temps aurait été de conduire Gabriel directement à sa chambre, car personne n’aurait osé la fouiller sans son accord si elle s’y trouvait. Mais pour l’instant, ils en étaient trop loin, et elle doutait que le jeune homme puisse arriver à y parvenir.

- Ne t’en fais pas Morgane je te protègerais, je leur ai toujours promis de prendre soin de toi alors je peux t’assurer qu’il ne t’arrivera rien.


Morgane parut perplexe durant quelques instants. Etait-ce bien Gabriel qui parlait de la protéger alors que le seul qui avait besoin d’aide ici c’était lui ? Plus étonnant encore, il venait de la tutoyer, alors que peu importe les situations, on ne se met pas à soudainement changer de comportement vis-à-vis d’une personne et se mettre à la tutoyer d’une seconde à l’autre juste parce que l’on n’est plus entièrement maître de soi. Enfin, de quoi parlait-il en évoquant le fait qu’il "leur" avait promis de "toujours" prendre soin d’elle ? Sombrait-il complètement dans la folie ? Ou était-ce autre chose ?

- Mais enfin Gabriel... de quoi parlez v...

- Ne panique pas je suis là, et elle aussi te protège à travers son collier, alors il n’y a vraiment pas de quoi se sentir en danger.

Cette dernière phrase résonna dans l’esprit de la jeune femme. Personne à part elle dans tout Camelot ne savait ce que ce collier représentait pour elle ni à qui il avait appartenu, pas même Arthur. De quelle façon Gabriel pouvait-il alors tenir des propos si réalistes ? Pendant un instant, ce fut comme s’il savait exactement de quoi il voulait parler, mais surtout de « qui » il voulait parler... à savoir sa mère. Morgane allait reprendre la parole pour tenter d’en savoir plus, lorsqu’un flash s’empara soudain de son esprit.

"Le jour de son arrivée à Camelot, on l’avait conduite dans une pièce du château, comportant une petite table avec quelques mets déposés dessus, une fenêtre ouverte, et un lit, sur lequel elle était assise, sa tête cachée contre ses genoux qu’elle venait de replier contre sa poitrine. Les gardes venaient de mettre son père aux fers, tandis que le roi décidait de son jugement. A côté d’elle, un jeune garçon venait de s’asseoir près d’elle et tentait de la réconforter.
- Où l’ont-ils emmené ? Ils vont aussi revenir pour nous ! Gabriel… J’ai peur.
- Ne panique pas je suis là, et elle aussi te protège à travers son collier, alors il n’y a vraiment pas de quoi se sentir en danger.
"

Ce fut sur cette dernière phrase que le flash de la jeune femme prit fin. En revenant à elle, Morgane fut complètement figée durant quelques instants. Pas un geste, ni même un haussement de sourcil ne put se distinguer sur ses traits. Elle était en train de réaliser ce qu’elle venait de voir, et rassemblait les morceaux du puzzle. Ses lèvres tremblèrent lorsqu’elle voulut reprendre la parole, mais elle n’en eut pas le temps, car Gabriel la devança.

- Selana... Quel plaisir de vous revoir.

La jeune femme se retourna aussitôt. Elle avait été tellement absorbée dans ses pensées durant la dernière minute qu’elle n’avait même pas entendu son amie entrer dans la pièce. Que faire à présent ? Se ressaisir bien entendu. Selana était son amie la plus proche au sein du château. Morgane devait lui expliquer la situation, mais une fois de plus, Gabriel venait de prendre les devants.

- Peut-être que vous aurez plus de cran que Dame Morgane à éliminer un homme déjà mal en point.

Morgane se tourna vers Gabriel. Que faisait-il ? Était-ce là une façon de la protéger pour ne pas la faire passer pour une traitresse aux yeux du château ? Non... Morgane ne voulait pas mentir à son amie, tout comme elle ne voulait pas voir Gabriel mourir. Elle assumait ses actes et les assumerait jusqu’au bout.

- Non !

Elle croisa le regard de Selana, qui l’observait d’un air interrogateur. Morgane hocha alors négativement la tête afin de faire comprendre à Selana qu’elle ne devait pas tuer Gabriel, et qu’il y avait une raison à cela.

- Ce n'est pas du cran. C'est de l'honneur et du respect envers soi-même. Je ne m'abaisserai pas à ça, c'est votre domaine, pas le mien.

Rassurée, ce fut le mot le plus juste pour désigner le sentiment qui s’empara de Morgane à cet instant. Mais si Selana ne le tuait pas par principe, cela ne voulait pas dire pour autant qu’elle ne le conduirait pas à Arthur pour qu’il décide du jour où il sera exécuté...

- Attends... Il y a un mois de cela, lorsque les chevaliers de Geoffroy ont tenté de me prendre en otage, il m’a sauvé la vie... Je ne peux pas l'abandonner... Mais, ce n’est pas tout...

Morgane se tourna alors vers Gabriel, le regard troublé, et cela s’entendit au son de sa voix lorsqu’elle reprit la parole.

- Depuis le jour où je vous ai rencontré, je fais sans cesse le même rêve à propos d’un jeune garçon que j’ai connu par le passé. Le premier jour de mon arrivée à Camelot, il était avec moi... Il s’appelait Gabriel...

La jeune femme marqua une pause, le temps que Gabriel assimile entièrement ses propos ainsi que le fait où elle voulait en venir. Elle savait désormais que ce garçon c’était lui. Il ne lui manquait plus qu’une seule information désormais, dont elle commençait peu à peu à se souvenir malgré elle...

- Qui êtes-vous ?...
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Gabriel Turner
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MessageSujet: Re: La vérité doit un jour éclater   La vérité doit un jour éclater EmptySam 24 Déc - 18:16

Pourquoi autant d’attention à son égard ? Morgane prenait soin de lui comme s’il faisait parti de sa famille, ce qui était le cas en réalité mais la jeune femme l’ignorait encore. Etre aidé, voilà quelque chose dont il n’avait pas l’habitude, n’importe qui en aurait profité pour lui planter une épée dans le cœur. Il était un tueur après tout, pourquoi l’aiderait-on ? Mais Morgane ne l’abandonnait pas, elle tentait de lui faire descendre sa température à l’aide d’un peu d’eau, elle voulait le cacher, le protéger à tout prix. Et Gabriel, lui se perdait encore dans ses hallucinations et révélaient des choses qu’il n’aurait pas du, des choses qui allaient sans doute en changer beaucoup d’autres. Il la connaissait, et même très bien puisqu’il s’était permis de la tutoyer. Qui était-il vraiment ? Morgane aimerait bien connaître la réponse à cette question. Mais maintenant qu’il était replongé dans le présent il éviterait de lui dire la vérité, il ne le devait pas, c’était encore trop tôt. De plus, Selana était présente sur les lieux, et Gabriel ne désirait aucunement que celle-ci soit au courant de sa véritable relation avec Morgane.

- Ce n'est pas du cran. C'est de l'honneur et du respect envers soi-même. Je ne m'abaisserai pas à ça, c'est votre domaine, pas le mien.

Gabriel mit de côté la souffrance qu’il ressentait et adressa un sourire sadique à la jeune femme, signe qu’elle faisait une grossière erreur. Tant pis pour elle, Selana en paierait les conséquences tôt ou tard. Etant donné qu’ils se trouvaient dans la salle des armures, Gabriel s’apprêta à prendre une arme afin d’engager le combat, mais Morgane le stoppa. Il voulait la protéger, et elle, elle venait d’avouer à la chevalier qu’elle était sa complice et qu’elle ne l’abandonnerait pas. Bon sang Gabriel, pourquoi es-tu venu ici ? Tu ne contrôles plus rien, tout ce que tu avais entrepris jusqu’à aujourd’hui est en train de s’effondrer. Selana, tu dois la tuer, tu ne peux pas la laisser repartir avec une telle information. Bouges-toi bon sang ! Prends cette épée et tues la avant qu’il n’en soit trop tard. Gabriel s’apprêtait à agir lorsque Morgane prit la parole, et les mots qu’elle prononça le paralysèrent...

- Qui êtes-vous ?...

Qui était-il ? En voilà une intéressante question. Il était un meurtrier, un magicien qui utilise sa magie pour faire le mal, il vivait pour la vengeance, il vivait pour anéantir Camelot. Mais ce n’était surement pas ça que Morgane souhaitait entendre. Ton frère, voilà qui je suis vraiment, et cette femme qui prétend être ton amie combat pour le fils de l’homme qui a détruit notre famille, qui nous a séparé durant tant d’années. Impossible de lui dire ça, elle en serait anéantie.

- Pardonnez-moi Dame Morgane, mais je ne peux pas être l’enfant de votre rêve, je n’avais jamais mis les pieds à Camelot autrefois. Cet enfant devait probablement être quelqu’un de bien, hors moi je ne suis qu’un meurtrier.

Oui Selana, aujourd’hui je confirme tes plus profondes pensées, je suis bel et bien un meurtrier. Et l’homme du puits ? C’est aussi moi qui l’ai tué. Oui, je prends du plaisir à massacrer chaque serviteur d’Arthur, à verser votre sang, car vous aidez l’homme qui a ruiné mes rêves. Vous n’êtes que des pions pour lui, je vous sauve d’une vie de servitude, d’une vie basée autour d’un homme dont vous ne connaissez rien. Le mot meurtrier a du très probablement faire effet dans l’esprit de la jeune femme, car celle-ci s’empressa aussitôt de sortir son épée et de la pointer vers lui... A moins que ce ne soit encore une illusion. Gabriel plongea son regard vers Morgane, en effet il s’agissait bel et bien d’une nouvelle hallucination, car à ses côtés se trouvait une petite Morgane, effrayée face à l’épée qui pointait vers eux.

- Gabriel, je ne veux pas qu’on nous sépare encore, fais quelque chose je t’en prie !

Sa réaction ne se fit pas attendre, Gabriel s’empara de la première arme qui se trouvait devant lui, une épée longue et aiguisée, parfait. Avec ça, il lui suffirait simplement d’un coup bien placé pour la mettre hors d’état de combattre. Le magicien se plaça devant sa sœur, et même s’il avait du mal à tenir debout, il tiendrait ce combat jusqu’au bout. Gabriel fut le premier à attaquer, mais Selana se protégeait bien, trop bien même, le magicien n’était pas encore parvenu à l’atteindre. Sa respiration s’accélérait et sa force lui manquait un peu plus chaque seconde. En fin de compte, Selana serait surement heureuse de remporter son combat face à lui et de l’achever une bonne fois pour toute, après tout, maintenant qu’il s’en était prit à elle, la jeune femme avait une bonne raison d’en terminer avec lui. Mais à la dernière seconde, une autre personne fit son apparition dans la salle, et à partir de ce moment, tout s’accéléra. Qui était cet individu ? Il ne s’agissait rien de plus qu’une servante du château, qui courrait vers Morgane afin de l’éloigner, après tout, protéger la pupille du roi faisait aussi parti de son devoir... Mais Gabriel, ce n’était pas une simple servante qu’il aperçut mais plutôt un chevalier qui se rapprochait dangereusement de sa petite sœur, une épée à la main.

- Je t’interdis de toucher à ma sœur !

Personne ne pouvait empêcher ce qui allait suivre. Morgane et Selana étaient bien trop choquées par cette révélation, il venait d’avouer à voix haute et forte qu’il était le frère de Morgane, et ça avait stoppé tout le monde dans son élan... Sauf lui. Gabriel planta son épée dans le cœur de la servante, qui tomba raide morte sur le coup. Puis le magicien tomba à son tour au sol, ne parvenant plus à tenir debout. Selana l’achèverait peut-être ainsi... Ou peut-être pas, car une autre personne ne tarda pas à intervenir. Béatrix ? Mais que faisait-elle là ? Et comment avait-elle su qu’il se trouvait à Camelot ? Les choses se compliquaient de plus en plus, et Gabriel n’avait même plus la force d’engager un deuxième combat pour la protéger. Morgane s’était mise en danger par sa faute, et voilà que maintenant, c’était au tour de Béatrix. S’il y avait bien un moment où le magicien souhaiterait retourner en arrière pour refaire les choses d’une autre façon, c’était bien aujourd’hui, malheureusement Gabriel ne possédait pas ce pouvoir. Il était donc obligé de suivre le déroulement et d’agir lorsqu’il serait nécessaire de le faire, du moins s’il en était capable...
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Béatrix Ys
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MessageSujet: Re: La vérité doit un jour éclater   La vérité doit un jour éclater EmptyMar 3 Jan - 16:59

Une fois de plus, la paix à laquelle j’aspirais tant m’échappait. À croire que le destin se plaisait à me jouer sans cesses de biens mauvais tours. Et pourtant, je n’étais guère difficile à contenter, me semble-t-il. Là où beaucoup ne rêvait que d’aventures et de richesses, moi je ne souhaitais qu’une chose : Pouvoir vivre en paix. Et depuis que Gabriel et moi étions ensembles… Eh bien j’avais stupidement espéré que tout allait s’arranger, comme dans ces contes de fées qu’on raconte parfois aux enfants. « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. » Quelque chose dans ce goût-là.

Mais la vie en ce royaume n’avait rien d’un conte de fée, et les évènements survenaient rarement comme on l’espère… Nous avions bien connu quelques instants de bonheur – ça oui ! – mais le destin s’en était mêlé et… Aujourd’hui, Gabriel allait mourir, et s’il mourrait… Alors mes derniers espoirs de trouver un peu de joie en ce monde s’éteindraient avec lui. Mais à cela, je ne pouvais me résoudre. Il m’était impossible de me résigner à accepter la mort de l’être qui comptait le plus pour moi. Moi d’ordinaire si raisonnable, j’aurais fait n’importe quoi, commis n’importe qu’elle folie pour le sauver.

Je lui avais promis de trouver une solution, je le devais pour sa survie et pour la mienne. Mais à vrai dire, il s’agissait surtout de lui redonner l’envie de lutter contre son mal. Je n’avais pas la moindre idée de ce que pouvait être ce remède, ni même s’il existait bel et bien. Et puis, ce pourrait être n’importe quoi, n’importe où… Mais raisonner ainsi, c’était un peu comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Décourageant. Et ce n’était vraiment pas le bon moment pour m’abandonner à la tristesse. De l’espoir, je devais même en avoir pour deux. Mais par où commencer mes recherches ? Je ne le savais même pas.

Alors j’errais plus ou moins au hasard, dans l’espoir qu’une solution miraculeuse allait soudainement m’apparaître. Ce dont j’aurais eu besoin, c’est de l’aide d’un autre magicien. Quelqu’un de plus rôdé aux sombres arcanes de la sorcellerie que je ne l’étais. Mais qui ? Seuls deux me venaient à l’esprit : Gabriel – qui n’était plus en état de faire quoi que ce soit – et sa sœur Morgane – qui, elle, était encore novice en matière de magie. Et les autres… Eh bien, il s’agissait précisément de la communauté de magiciens à l’origine de ce mauvais sort qui frappait mon ami. Inutile de dire qu’ils seraient sans doute peu disposés à me venir en aide, donc.

Et alors que cherchait désespérément quelqu’un à qui m’adresser, il y avait un visage qui ne cessait de me revenir en tête. Celui d’un autre magicien, que j’avais connu il y a de cela bien des années. Lui aurait sans doute pu me venir en aide. Encore eût-il fallut qu’il le souhaite. Et qu’il soit encore en vie. Car cet homme-là était mort depuis bien longtemps déjà. Victime innocente de la folie meurtrière d’Uther Pendragon… Difficile pour moi de lui parler donc. Et pourtant, alors que je me torturais l’esprit dans l’espoir de trouver ce remède, c’était son image qui s’imposait à moi aussi clairement que s’il était devant moi. Et cette image faisait germer en moi une idée. Une idée si folle et téméraire qu’elle peinait même à se frayer à chemin au-delà de la terreur qu’elle m’inspirait. Et pourtant… C’était probablement là que résidait la solution à tous nos problèmes. Et puis j’avais déjà perdu suffisamment de temps. Il me fallait agir, et vite. Même si « agir » signifiait commettre un acte dangereux et désespéré.

✖✖✖

Le voyage avait duré quelques heures, mais je n’avais eu aucun mal à reconnaître ma destination. C’était une petite maison, non loin du château de Camelot, et j’avais tout de suite constaté qu’elle n’avait guère changé depuis l’époque où je l’avais visité en compagnie de son ancien propriétaire. En vérité, tout semblait même être resté en l’état, comme s’il s’était écoulé quelques mois seulement et non pas des années. De l’extérieur, elle semblait inhabité, sans doute parce que la population superstitieuse de Camelot n’avait jamais osé y mettre les pieds… Mais c’était très bien ainsi, ma tâche n’en serait que facilitée.

Une fois à l’intérieur, l’épaisseur phénoménale de poussière qui recouvrait les lieux confirma ce sentiment. J’étais bel et bien seule. Pour le moment.

Me retrouver à nouveau dans cette maison c’était étrange. C’était sa maison. Celle de Gabriel. Avant. Et ce magicien dont je souhaitais si ardemment les conseils n’était autre que l’ancien maître des lieux. Le père de mon ami, dont le meurtre était sans aucun doute la cause de la haine permanente qui dévorait Gabriel. Mais le moment était mal choisit pour m’abandonner à la nostalgie…

M’installant en tailleur au centre la pièce principale, je sortis d’un pli de ma robe le seul instrument qui me serait nécessaire pour le rituel qui allait suivre. Un long poignard effilé, au manche de corne noire.

Une légère grimace vint déformer me lèvres à la vue de l’objet. Les prochaine minutes promettaient de ne pas être très agréables… Et c’était sans compter la dangerosité de l’opération. Un rituel de magie du sang. Sans doute l’une des plus dangereuses et malsaines de toute les formes de magie existantes, consistant à utiliser le pouvoir inhérent au sang pour alimenter les sortilèges.

Mais c’était malheureusement la seule façon qui m’était connue d’ouvrir une porte entre ce monde et l’au-delà, pour avoir une petite discussion avec le père de Gabriel. Toute la difficulté résidant dans le fait qu’il était extrêmement difficile d’empêcher d’autres entités malfaisantes de s’engouffrer dans cette brèche qui leurs rendraient leurs libertés.

Sentant ma résolution vaciller, je secouai la tête pour chasser toutes ces mauvaises pensées. Je ne devais pas songer à cela. Pas maintenant. Sans quoi je ne trouverais jamais le courage de passer à l’acte. Inspirant longuement et calmement, j’attrapai fermement le poignard et, d’un geste résolu, traçai une longue entaille le long de mon avant-bras, partant de la base du poignet à l’intérieur du coude. Grimaçante, je répétai non sans difficulté cette opération sur l’autre bras. Un flot ininterrompu de sang vermeil s’écoulait maintenant de mes avant-bras, pour venir éclabousser ma robe et le sol poussiéreux.

Fermant les yeux, une longue litanie de mots s’échappa de mes lèvres, et le temps parut se figer. Lentement, les flots de sang qui ruisselait de mes bras se soulevèrent, comme en suspension dans l’air, tournant et scintillant autour de moi ; formant une vision aussi merveilleuse qu’horrifique. Et quand je rouvris les yeux, je n’étais plus seule. Je ne le voyais pas, non. Mais je savais qu’il était là.

- Je sais pourquoi tu m’as convoqué, Béatrix. Mais tu as eu tort. Il n’y a rien que je puisse –ou tout simplement que j’aie envie – de faire pour toi.

Sa voix semblait raisonner à l’intérieur même de ma tête, et à première vue, les choses s’annonçaient mal, et je savais que je ne pourrais pas le garder ici bien longtemps. Enfin, à vrai dire, la durée de cette conversation dépendait surtout de la quantité de sang que je serais capable de perdre avant de m’évanouir…

- Il ne s’agit pas de moi. C’est ton fils qui va mourir si personne ne l’aide ! Et moi j’ai simplement… Besoin de lui. Alors je t’en prie, si tu sais quelque chose, dis-le-moi.

- Oui. Je sais bien que tu as besoin de lui, je sais bien que tu l’aimes. Et moi aussi je l’aime. Mais ça ne peut tout de même m’aveugler au point que je ne voie même pas qu’il s’est retrouvé dans une telle situation parce que lui-même ne cesse de répandre la mort autour de lui.

Je secoue la tête, les larmes aux yeux.

- Je sais bien… Mais de mauvaises actions ne signifient pas forcément que l’être lui-même est mauvais. C’est à cause de ta mort qu’il est comme ça. Il est… tellement en colère. Mais je suis sûre que je pourrai l’aider à surmonter tout ça. Tu dois me laisser une chance. Nous laisser une chance.

Un long silence s’ensuit, et je crains presque qu’il ne soit parti, mais…

- Peut-être. Peut-être n’est-il pas perdu à tout jamais… Mais dans ce cas, tu dois me promettre, Béatrix, de ne jamais l’abandonner, et surtout, de faire tout ce qui est en ton pouvoir pour sauver son âme.

- Bien sûr. Tu as ma parole.

- Très bien… Le remède au mal de mon fils, il n’y a qu’un seul endroit où tu puisses le trouver. A Camelot. Dans la réserve personnelle d’Arthur, où il a entreposé tous les objets magiques qu’ils possèdent, afin qu’il ne tombe jamais entre de mauvaises mains.

Je sens mon cœur se serrer dans ma poitrine. Les choses s’annoncent encore plus compliquées que je ne le pensais.

- Il y a, quelque part dans cette cave, deux fioles de potions violettes, continua le père de Gabriel. L’une d’elle sauvera mon fils et l’autre le tuera. Ce sera à vous de découvrir laquelle est la bonne. Je ne peux rien faire de plus.

Je me sens de plus en plus faible, et les remerciements éperdus que je voudrais lui adresser se limitent à un vague « merci » prononcé à voix basse.

- Mais Gabriel est déjà partit pour Camelot. Retrouver sa sœur. Tu dois te dépêcher de le rejoindre avant qu’il ne soit trop tard. Bonne chance, Béatrix.

Mais ces derniers encouragements, je les entends à peine. Je sais que j’ai déjà perdu trop de sang, et le monde entier s’est mis à danser devant mes yeux. Je sens le poignard sanglant m’échapper des mains. Puis je ne sens plus rien.

✖✖✖

Brusquement, le flot de pouvoir qui me tenait en respect s’interrompt. Ainsi la petite magicienne a fini par craquer. Je m’engouffre sans attendre dans la brèche béante. La première chose que je vois, c’est une femme, évanouie au centre d’une large flaque de sang vermeil. Si j’avais eu une bouche, j’aurais sans doute souris devant le spectacle de ce petit corps recroquevillé et si vulnérable. Mais à défaut d’en avoir une, je peux toujours parler à travers la sienne... Lové contre sa poitrine, je peux sentir son cœur affolé battre la chamade, alors qu’un mince filet de fumée noire s’infiltre doucement entre ses lèvres entrouvertes. Je vais apprendre à la petite magicienne ce qu’il en coute de déranger les morts…

✖✖✖

J’ouvre un œil. Puis l’autre. Ma tête me fait si mal qu’il me faut cinq bonnes minutes pour réussir à reprendre mes esprits. Puis tout me revient. Et je me redresse d’un bond. Combien de temps a donc pu s’écouler depuis que je me suis évanouie ? L’obscurité règne déjà dehors, et pourtant il me semble qu’une agitation inhabituelle s’est emparée de la ville. Je panse rapidement me plaies encore suintantes, et sors sans attendre. Je dois me rendre au château d’Arthur, et vite. Le temps presse, et pourtant, je me sens… étrange. Nauséeuse. Mais alors que je me rapproche des hautes tours sombres de la forteresse, je comprends que les choses pourraient s’avérer encore plus compliquée que je ne le pensais. Des gardes patrouillent un peu partout, comme si le château était en état d’alerte, et ma dégaine actuelle est loin d’être discrète. Oui, une robe tellement imbibée de sang qu’elle en a changé de couleur, on aura vu mieux pour la discrétion. Il me faudra donc utiliser à nouveau mes « talents » pour passer inaperçue.

Dissimulée dans un coin sombre, non loin de la porte principale, je m’efforce, non sans mal, dans mon état, de faire tomber mentalement l’un des gros tonneaux que j’aperçois au loin. Je finis par y parvenir et, profitant de l’agitation que j’ai semé, me faufile discrètement à l’intérieur.

Bien. Le plus dur reste à faire. Trouver Gabriel. Il est avec Morgane, d’après ce que m’a dit son père. Le plus logique serait donc de me rendre dans la chambre de cette dernière. M’infiltrer dans la chambre de la pupille du roi. Formidable. Fort heureusement, Morgane et moi sommes en bons termes. Peut-être acceptera-t-elle de m’aider…

Eviter toutes les patrouilles de garde n’est pas chose facile, je ne cesse de me retourner pour vérifier que je ne suis pas suivie. Etrangement, à défaut de gardes, il me semble parfois entraperçevir une ombre sombre et furtive dans mon dos.

Mais je finis tout de même par parvenir jusqu’à la suite occupée par Morgane. Alors que je m’apprête à entrer, c’est le fracas de lames qui s’entrechoquent qui parvient jusqu’à mes oreilles. Et l’une de ses lames est maniée par… Gabriel ! Dont l’état déplorable ne l’a pas empêché de s’engager dans un duel acharné avec l’une des chevaliers d’Arthur, Selana La Vrez, sous le regard impuissant de Morgane.

Je voudrais faire quelque chose, intervenir. Mais je n’en ai pas le temps. L’une des servantes de Morgane se précipite pour protéger sa maîtresse, me bousculant au passage.

- Je t’interdis de toucher à ma sœur !

Et avant qu’aucune de nous n’ait pu intervenir, Gabriel plante son épée dans le cœur de la servante, avant de s’effondrer au sol. Pendant un court instant, personne ne bouge. Morgane et Selana semblent véritablement sous le choc de cette soudaine nouvelle. Mais la chevalier reprend bien vite ses esprits, et à son regard, je comprends qu’elle est bien décidé à venger l’odieux meurtre qui vient d’avoir lieu sous nos yeux impuissants. Je m’interpose entre elle et Gabriel. S’il elle veut s’en prendre à lui, elle devra d’abord me tuer moi.

Sans quitter Selana du regard, je m’efforce maladroitement de justifier l’injustifiable.

- Il… Il ne l’a pas fait exprès. Il est malade. Il ne sait plus ce qu’il fait. Je devais le garder avec moi pour éviter qu’il ne s’en prenne aux autres, mais… Il s’est échappé. C’est parce qu’il ne voulait pas mourir sans te voir, Morgane.

Je jette un regard suppliant à Morgane et Selana.

- Je vous en prie, vous devez m’aider à le sauver…
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MessageSujet: Re: La vérité doit un jour éclater   La vérité doit un jour éclater EmptyLun 30 Jan - 18:36

Selana n'aurait pas pu être plus mal à l'aise. Dès son entrée dans la pièce elle avait senti que quelque chose clochait. La jeune femme n'avait pas de sixième sens lui permettant de percevoir les émotions des autres. L'empathie ce n'était pas son truc et si certaine fois elle le regrettait cela ne durait jamais longtemps. Il fallait être masochiste. Vraiment, c'était comme aller de son propre gré voir Gabriel Turner. A la réflexion c'était ce qu'elle avait fait puisqu'elle était entrée dans la salle après avoir reconnu sa voix. Devait-elle en déduire qu'elle était masochiste ? Selana l'ignorait ; pour l'instant elle savait juste qu'elle n'arrivait pas à réfléchir et que ses pensées étaient désordonnées.

Le « non » de Morgane, remit en place les idées de la Chevalier. Selana aurait aimé, à ce moment précis être aussi dénuée de sentiments que l'était ce Turner. Pouvoir lutter contre le regard de Morgane, passer outre la demande de son amie et aller tuer cet homme infâme qui se trouvait juste devant elle. Son regard s'enflammera de vengeance et ses jambes, habitées par une force malsaine, n'auraient aucune difficulté à avancer vers lui de même que son épée pourrait sans scrupules s'élever au dessus de sa tête dans un mouvement gracieux et maitrisé. Les yeux de Gabriel reflèteraient une peur sans limite, craignant de se faire tuer par celle qu'il sous-estimait.
Malheureusement rien allait se passer comme ça. Selana était passive. Peut-être un peu trop, à ce demander ce qu'elle faisait parmi les Chevaliers. Certes, il lui arrivait de donner la mort, de s'enflammer pour une raison qui lui tenait à cœur pour faire valoir haut et fort son avis mais choisir entre la justice et Morgane. Entre une valeur et une personne, non, elle ne pouvait décemment le faire surtout qu'il s'agissait de Morgane.


- Attends... Il y a un mois de cela, lorsque les chevaliers de Geoffroy ont tenté de me prendre en otage, il m’a sauvé la vie... Je ne peux pas l'abandonner... Mais, ce n’est pas tout...

Lorsque Morgane reprit la parole Selana sentit que la situation lui échappait vraiment. Gabriel ? Sauver la vie à Morgane ? Pour quelle raison ? Dans quel but ? Voulait-il la prendre en otage lui-même pour exiger une rançon dix fois plus grande et pour pouvoir se vanter d'avoir roulé deux rois dans la farine ? Selana aurait presque aimé le croire. Le « ce n'est pas tout » de Morgane, qui venait de se tourner vers lui, lui faisait horriblement peur. Elle s'apprêtait mentalement à entendre la plus grosse énormité qui n'était jamais passé par ses oreilles.

- Depuis le jour où je vous ai rencontré, je fais sans cesse le même rêve à propos d’un jeune garçon que j’ai connu par le passé. Le premier jour de mon arrivée à Camelot, il était avec moi... Il s’appelait Gabriel...  Qui êtes-vous ?

Gloups.

Selana se sentit de trop à ce moment là. Son regard glissa sur la porte qui semblait étonnement proche. Que faisait-elle là ? Avaient-ils vraiment un passé en commun -et Sel' espérait que non!- ? Cela serait, après tout, une trop grosse coïncidence, quelque chose d'énorme, d'incroyable. Selana ne pouvait pas l'accepter ! C'est impensable et moralement ré-prouvable. Et puis, il fallait le dire, la jeune femme n'avait aucune envie de savoir qui était Gabriel, ce qu'il faisait dans sa vie, sa profession (assassin !), ses passes-temps, ses victimes, etc. Il était une abomination et c'était tout !


- Pardonnez-moi Dame Morgane, mais je ne peux pas être l’enfant de votre rêve, je n’avais jamais mis les pieds à Camelot autrefois. Cet enfant devait probablement être quelqu’un de bien, hors moi je ne suis qu’un meurtrier.

Ah ah ! Selana l'aurait bien pointé du doigt, avec un regard accusateur qui clamait qu'elle le savait et l'avait toujours su. Déjà que oui, Morgane se trompait (elle préférait largement cette version) et que Gabriel était effectivement le grand méchant de l'histoire. Il n'était pas l'enfant ? Ah, Morgane allait sans doute être triste sur le coup, avouer un échec n'était jamais facile mais Selana elle était ravie. Morgane n'aurait pas pu avoir pire « ami » d'enfance que ce grand dadet qui était complétement comme elle en allait avoir la preuve. En effet il vint se placer devant Morgane comme pour la protéger (alors que c'était lui qui était en sale état). Puis, s'étant emparé d'une arme au passage, il commença à l'attaquer, elle, Selana qui n'avait strictement rien fait. Le combat n'était pas égal, Selana était en meilleure forme que Gabriel elle n'eut donc pas besoin d'attendre la Saint-glinglin pour prendre le dessus. Elle aurait voulu en profiter, lui enfoncer la lame dans le cœur. Elle aurait presque réussi à se justifier auprès de Morgane ; après tout il l'avait attaquée ! Cependant Selana ne pouvait s'empêcher d'imaginer Morgane, pleurant ou elle ressassant en se disant qu'elle avait tué un homme sans défense, pas innocent certes mais incapable de mener un réel combat. Au moment où Sel' s'apprête à choisir une servante entre dans la pièce.

Selana ne la connait pas, ou peu. Son visage lui parle légèrement, elle se souvient l'avoir vu ranger son épée une fois dans le plus grand respect. Elle doit avoir un nom mais la Chevalier l'ignore, dont ce dont elle se souvient c'est de sa famille.


- Je t’interdis de toucher à ma sœur !

C'est à ce moment que le temps s'arrête. Selana tourne la tête, son regard essaie d'atteindre celui de Morgane avant de revenir vers Gabriel qui vient de révéler la vérité au grand jour. Il n'aura pas pu dire quelque chose de plus horrible aux yeux de Selana. Cependant la jeune femme reprend vite ses esprits en le voyant se diriger dangereusement vers l'innocente servante avant de lui planter une épée dans le cœur. S'en est trop pour Selana, trop pour ses pauvres nerfs, trop pour son idée de la justice. Non, Morgane n'avait pas le droit de lui demander ça, personne n'avait ce droit ! Après Adrien voilà que c'est cette jeune femme qu'il tue, les deux n'avaient rien demandé. Mauvais endroit, mauvais moment, leur vie se finit dans un dernier lancé de dès. Mauvais résultat. C'est à ce moment là qu'une dernière personne entre en scène. Une femme, Béatrix Ys qui vient se mettre entre Selana et Gabriel. Bien, c'est deux contre un maintenant, songe Selana avec mépris.

- Il… Il ne l’a pas fait exprès. Il est malade. Il ne sait plus ce qu’il fait. Je devais le garder avec moi pour éviter qu’il ne s’en prenne aux autres, mais… Il s’est échappé. C’est parce qu’il ne voulait pas mourir sans te voir, Morgane. Je vous en prie, vous devait m'aider à le sauver...

Ses phrases sont horriblement humaines. Selana ne perçoit pas de mensonges mais elle a tout de même envie de secouer cette femme. Pourquoi se bat-elle pour le maintenir en vie ? La maladie ? Bonne excuse ! Il n'était pas malade lorsqu'il avait tué Adrien alors tout mettre là dessus c'était gros ! Trop gros ! Pourtant il y a quelque chose qui trouble Selana chez cette femme. Elle croit vraiment que Gabriel est quelqu'un de bien, elle a confiance et elle veut vraiment le soigner. Sinon, c'est une experte en hypocrisie et en comédie. Mais cela Selana ne peut le concevoir alors, doucement, elle fond. Quant à le sauver..c'est une autre affaire. Sel' veut bien mettre sa vie en survis mais l'aider à survivre est une autre affaire. Non, il a beau souffrir elle ne peut pas le faire, c'est trop lui demander. Tout ce qu'elle peut faire pour qu'il arrête de souffrir c'est l'achever.

- Non. Selana aurait aimé être plus ferme dans ses propos mais elle ne peut pas. Morgane la haïra sans doute après. Je suis vraiment désolée mais cela m'est impossible. Je ne sauverais pas l'homme qui a tué Adrien. Je ne peux pas. Puis, se tournant vers Morgane. S'il te plait, ne me dis pas que c'est vrai.
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Morgane le Fay
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MessageSujet: Re: La vérité doit un jour éclater   La vérité doit un jour éclater EmptyJeu 8 Mar - 18:07

Des réponses… voilà tout ce que la jeune femme recherchait. Et malgré le fait de lutter contre ce qu’elle était, Morgane ne pouvait s’empêcher de constater que les rêves qu’elle faisaient avaient toujours un sens. C’est d’ailleurs ce qu’un homme du nom de Lug lui avait dit… Le seul être qui était parvenu à deviner l’existence de ses rêves alors qu’il n’usait même pas de magie. Peut-être qu’il avait raison, et que la jeune femme devrait le retrouver pour essayer d’en apprendre davantage. Aujourd’hui, elle ne savait plus vraiment à qui se fier, et en constatant la situation dans laquelle elle se retrouvait à présent, il fallait plutôt dire qu’elle avait bien raison... N’attendant plus que la confirmation de Gabriel afin de savoir si elle le connaissait véritablement et si elle parviendrait enfin à rassembler un peu mieux les éléments de son passé, la réponse de ce dernier fut catégorique.

- Pardonnez-moi Dame Morgane, mais je ne peux pas être l’enfant de votre rêve, je n’avais jamais mis les pieds à Camelot autrefois. Cet enfant devait probablement être quelqu’un de bien, hors moi je ne suis qu’un meurtrier.

Pas même une once d’hésitation dans sa voix. Morgane s’était-elle donc trompée ? Ses rêves n’étaient peut-être pas si véridiques que ça après tout, à moins qu’il s’agissait d’une autre personne qu’elle avait autrefois connue. Quelle idée de vouloir reconstituer son passé à l’aide de simple rêves en même temps… C’est juste complètement stupide… La jeune femme parut quelque peu déçue, car elle s’était accrochée à un espoir vain, pensant que Gabriel aurait peut-être été le seul être la reliant encore à son passé. Au final, il n’en était rien, et Morgane devait s’y faire une raison. En attendant, il se trouvait toujours à Camelot, et avait besoin d’aide car son état s’aggravait de minute en minute. Il allait donc falloir qu’elle le déplace, mais aussi qu’elle fasse comprendre à Selana qu’elle ne pouvait le laisser mourir et qu’elle comptait donc l’aider. Mais avant d’avoir pu lui dire quoi que ce soit, Gabriel se saisit soudain d’une épée, et engagea le combat contre la chevalier. Mais que lui arrivait-il d’agir soudain ainsi ? Il n’était même pas en état de combattre, ce cela se remarqua tout de suite lorsque Selana prit l’avantage en moins d’une minute. Il fallait qu’elle intervienne avant que Gabriel ne se fasse tuer à cause de sa propre folie.

- Arrêtez !

La jeune femme se saisit d’une épée à son tour dans le but de les séparer tous les deux, mais avant d’avoir eu le temps de se rapprocher d’eux, une servante fit soudain irruption dans la pièce, et, la voyant, tenta de la mettre à l’abri du danger. Morgane n’eut même pas le temps de lui dire que ce n’était pas nécessaire, qu’elle remarqua le regard de Gabriel se tourner vers elle avant d’écouter la remarque qui en suivit et qui la figea soudain.

- Je t’interdis de toucher à ma sœur !

Sous le coup de cette révélation, la jeune femme en laissa retomber son épée sur le sol. Avait-elle bien entendu ? Sa sœur ? Non… c’était impossible… Son regard croisa aussitôt celui de Selana, qui devait être encore plus surprise qu’elle ne l’était, et Morgane ne put cacher la détresse qui pouvait se lire dans ses yeux à cet instant, complètement perdue et sous le choc de ce qu’elle venait d’entendre. Mais elle n’eut même pas le temps d’assimiler cette révélation qu’elle vit la lame de Gabriel se planter en plein cœur de la servante qui avait simplement tenté de l’aider.

- Non ! Qu’avez... qu’as-tu fait ?

Une personne innocente venait de mourir par sa faute, tuée juste sous ses yeux. La jeune femme n’avait pas agi assez rapidement, et l’immense confusion qui régnait dans son esprit ne put empêcher quelques larmes de venir gagner ses yeux, encore davantage lorsqu’elle vit Béatrix apparaître dans la pièce pour tenter de protéger Gabriel.

- Il... Il ne l’a pas fait exprès. Il est malade. Il ne sait plus ce qu’il fait. Je devais le garder avec moi pour éviter qu’il ne s’en prenne aux autres, mais... Il s’est échappé. C’est parce qu’il ne voulait pas mourir sans te voir, Morgane.

Un long silence s’en suivit, durant lequel Morgane baissa le regard afin que l’on ne perçoive pas les sentiments qui la gagnaient à cet instant. Elle se sentait trahie, par Gabriel… par son propre frère… ainsi que par Béatrix qui devait probablement être dans la confidence depuis le début. En y réfléchissant, tout s’expliquait à présent. Si Morgane n’avait jamais compris la raison pour laquelle Béatrix avait si soudainement accepté de l’aider et de lui apprendre à maitriser la magie sans jamais en parler à Arthur, c’était parce qu’elle était l’amie de Gabriel et qu’elle savait depuis le début qu’elle n’était autre que la sœur de son ami… Elle avait donc contribué à lui dissimuler la vérité, et pour cela, Morgane lui en voulait beaucoup… à elle tout comme à Gabriel.

- Je vous en prie, vous devez m’aider à le sauver…

Effectivement, il fallait que Gabriel soit sauvé au plus vite, car Morgane se doutait déjà en le voyant agoniser de la sorte qu’il n’en avait plus que pour quelques heures si personne ne faisait rien. Mais c’est alors que la voix de Selana rompit le nouveau silence qui s’était installé.

- Non. Je suis vraiment désolée mais cela m'est impossible. Je ne sauverais pas l'homme qui a tué Adrien. Je ne peux pas. S'il te plait, ne me dis pas que c'est vrai.

Suite à ces paroles, Morgane ferma les yeux de la servante qu’elle tenait encore dans ses bras, et la déposa délicatement contre le sol, avant de se relever et faire face à Selana.

- Je te demande pardon. Je te rends complice de mes actes en te demandant de ne pas tuer Gabriel alors que la moitié de Camelot est actuellement à sa recherche. Et je conçois que je ne peux pas te demander de m’aider à le sauver après ce qu’il a fait. Mais... il est véritablement mon frère... et je ferai mon possible pour lui venir en aide... J’espère que tu comprendras...

Morgane se tourna alors vers Béatrix, la tête froide, le regard ferme, et avança vers le bout de l’armurerie d’où elle retira deux épées, dont une qu’elle tendit à Béatrix.

- Nous allons le déplacer dans ma chambre. Si tu connais un moyen de le sauver, dis moi en quoi je peux t’aider. Mais après cela... je ne veux plus vous revoir à Camelot, ni toi ni lui...

La jeune femme se montrait dure, certes... mais c’est parce qu’elle avait été blessée, et au fond, elle était chagrinée par ce qu’elle venait de dire car elle tenait beaucoup à eux... or c’est avec les personnes auxquelles on tient que la trahison est toujours plus dure à surmonter. Cependant, ce n’était pas le moment de penser à cela pour l’instant, car Gabriel continuait de cracher du sang, et Morgane dût emprunter un autre passage secret menant directement à sa chambre pour ne pas que toutes ces traces de sang ne les fasse repérer par les gardes qui passeraient par là. Une fois dans sa chambre, ils allongèrent Gabriel sur son lit, et Morgane demanda à Béatrix ce qu’elle devait faire.

Cette dernière se perdit alors en explications à propos de deux fioles au liquide violet, dont seulement une aurait le pouvoir de guérir Gabriel. Lorsque Morgane demanda alors à Béatrix ce que ferait l’autre fiole si jamais elle se trompait, elle ne fut pas déçue de la réponse... Aussi, elle pourrait tout aussi bien être son ange gardien que son bourreau, et la jeune femme détestait avoir entre ses mains la vie d’une personne de la sorte, surtout quand cette personne se trouvait être Gabriel... Comment reconnaître laquelle serait la bonne fiole ? Il allait falloir pour cela qu’elle fasse appel à son instinct de magicienne de manière à se laisser guider par la bonne fiole. Rien que ça ? Bien sûr, ce n’était pas comme si Morgane n’y connaissait rien en la matière, elle faisait simplement tout foirer chaque fois qu’elle essayait de faire appel à ses pouvoirs... et maintenant elle allait devoir se reposer sur eux ? Pourquoi Béatrix n’y allait-elle pas ? Ce serait tellement plus sûr pour la survie de Gabriel, la magicienne était bien plus expérimentée qu’elle ne l’était. Mais nouveau problème, les fioles étaient retenues dissimulées dans les caves de Camelot... Un endroit totalement imprenable, et même Morgane n’était pas certaine de pouvoir passer sans se faire prendre… Or si elle était la seule à pouvoir y aller, elle ne pouvait emmener Béatrix car Gabriel ne pouvait rester seul... Morgane inspira un grand coup, et se leva du lit sur lequel elle s’était assise avec Gabriel.


- J’irai... Reste avec Gabriel et garde l’épée au cas où, mais ne bougez pas d’ici car les gardes sont partout. Personne n’entrera dans ma chambre sans mon autorisation... du moins pas si les gardes ne sont pas accompagnés d’Arthur…

C’est pourquoi la jeune femme allait devoir faire au plus vite... Morgane s’approcha de sa penderie et saisit une longue veste couleur bleu nuit, avec une capuche qu’elle rabattit sur sa tête pour tenter de se fondre dans l’obscurité de la nuit et ne pas être repérée. La jeune femme quitta la pièce, et avança vers les appartements d’Arthur, avant d’y apercevoir son serviteur qui gardait les lieux. Naturellement... La jeune femme, cherchant un moyen pour se débarrasser de lui, accourut vers lui, l’air paniquée.

- Une servante vient d’être tuée à l’armurerie ! Allez vite prévenir Arthur ! Je vais poster des gardes devant ses appartements... Dites lui que je me suis retirée dans mes appartements et que je ne veux y être dérangée sous aucun prétexte... cette servante était une amie qui comptait beaucoup à mes yeux...

Le serviteur partit aussitôt retrouver son roi, tandis que Morgane entra alors dans les appartements d’Arthur. Devoir mentir de la sorte n’était pas du tout dans ses habitudes, et elle détestait d’avoir eu à le faire… il y avait d’ailleurs de fortes chances pour que ses actes finissent par lui retomber dessus lorsqu’Arthur s’apercevrait que l’une de ses clefs aurait disparue… En attendant, elle ne perdit pas de temps et s’empara de la clef permettant d’ouvrir les caves, avant de ressortir de la chambre d’Arthur et de poster un garde devant ses appartements. Elle se rendit alors jusqu’aux caves de Camelot. Bien évidemment, comme elle s’y attendait, des gardes étaient postés devant l’entrée. Comment faire pour alors rentrer sans attirer l’attention ? Personne ne devrait l’apercevoir en ces lieux, faute de quoi on ferait directement le rapprochement entre son passage dans les appartements d’Arthur et sa visite ici. La jeune femme réfléchit quelques instants, toujours dans les escaliers, observant les gardes, mais des bruits de pas précipités au-dessus d’elle lui firent alors prendre peur et ses yeux étincelèrent sans qu’elle n’en ait prit conscience, avant d’ouvrir nette l’une des portes face aux caves, dans le même temps que le feu de la torche brûlant juste à côté augmenta d’intensité de manière à y déclencher un nouveau feu. Les gardes, sursautant, s’avancèrent alors dans la direction de la porte qui venait de s’ouvrir, tandis que Morgane descendait discrètement les escaliers pour se rendre de l’autre côté.

Elle ne perdit pas de temps à ouvrir la porte à l’aide de la clef qu’elle avait subtilisée, et pénétra ainsi pour la première fois au sein des caves de Camelot. A la vue de tous ces objets remplis de magie, un frisson traversa tout le corps de la jeune femme. Mais elle n’était pas là pour prendre le temps de regarder. Elle se mit à chercher ce pour quoi elle était venue, lorsqu’elle finit par apercevoir un petit coussin violet posé au-dessus d’une étagère, au-dessus duquel se trouvaient deux fioles de la même couleur. Il n’y avait plus aucun doute possible, il s’agissait bien des fioles qu’elle cherchait. Mais comment savoir laquelle serait la bonne ? Morgane se mit à les scruter toutes deux, à la recherche d’une différence qui laisserait percevoir laquelle serait la bonne, mais cela ne servait à rien, car elles étaient identiques en tout point. Probablement un effet voulu par la magie, mais Béatrix l’avait prévenue... Si elle ne voulait pas se tromper, elle allait devoir faire appel à ses véritables instincts de magicienne. Morgane se devait d’essayer... Aussi, la jeune femme tenta de mobiliser tous ses sens afin de se concentrer sur les fioles face à elle. Elle tendit l’une de ses mains, prête à saisir l’une des deux fioles posées, mais aucun signe ni aucune intuition ne se dégagea à cet instant. Elle n’y arrivait pas… Elle savait depuis le début que cette mission se solderait par un échec... Mais Béatrix et Gabriel se trouvaient seuls dans sa chambre et le temps jouait contre eux. Morgane se devait donc de s’emparer de l’une des fioles présentes. La jeune femme les regarda une dernière fois, et se mit alors à penser à Gabriel et au fait qu’elle voulait le sauver plus que toute autre chose. C’est alors qu’au moment de saisir l’une des deux fioles qu’elle s’apprêtait à prendre, un courant d’air venant dans sa direction lui fit alors détourner la main en direction de l’autre fiole. Une simple coïncidence ? Non, c'était de la magie, elle pouvait le sentir... du moins elle l’espérait sincèrement, car elle se saisit ainsi de cette fiole et quitta les lieux le plus rapidement possibles. Les gardes n’étaient pas revenus, ce qui tombait plutôt bien. En revanche, elle eut tout juste le temps de remonter que la voix en colère d’Arthur résonna dans les couloirs du château. Il ordonnait à ses gardes de redoubler d’efforts et de fouiller chaque appartement, aussi, la jeune femme ne perdit pas de temps et regagna sa chambre à toute vitesse avant qu’il ne l’aperçoive, prenant bien soin de refermer derrière elle. Elle se rapprocha de nouveau du lit sur lequel Gabriel était allongé, Béatrix toujours à ses côtés, et tendit alors la fiole qu'elle avait prise à Béatrix.

- J’espère ne pas m’être trompée...

Il le fallait... elle avait choisi la bonne fiole, elle devait y croire... Et vu l’état actuel de Gabriel, ils n’allaient plus tarder à le savoir dans tous les cas...
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Gabriel Turner
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MessageSujet: Re: La vérité doit un jour éclater   La vérité doit un jour éclater EmptyDim 11 Mar - 22:45

Je ne parvenais plus très bien à suivre ce qui se déroulait autour de moi. Ma vision était floue par moment et j’avais mal. Finalement je crois bien que je préfèrerais mourir, cette douleur m’est insupportable, ces visions me torturent, je ne contrôle plus rien. Je tombe sur le sol, près du corps de la servante, je n’arrivais plus à tenir debout. Puis la voix de Selana me ramène un peu à moi, je l’entends dire qu’elle ne m’aiderait pas, chose qui ne me surprenait guère. Puis Béatrix prend ma défense, disant que ce n’était pas de ma faute. En quelque sorte elle avait tort. J’avais reçu ce sort à cause de mes actes criminels, je payais pour ce que j’avais fait, ce que j’étais. Oui c’est ma faute si cette femme est morte, et des innocents, personne ne sait ô combien j’en ai tué. J’ai arrêté de compter mes victimes depuis un long moment déjà. Je tuais donc des gens et aujourd’hui c’était à mon tour de mourir. Au départ j’avais du mal à concevoir les choses de cette façon, je ne pouvais pas accepter de mourir aussi bêtement, mais la haine que je ressentais avait accéléré le sort, et à présent, c’était l’envie d’en finir le plus rapidement possible que je ressentais. C’est alors que Morgane prit la parole, et ce qu’elle dit m’acheva intérieurement.

- Nous allons le déplacer dans ma chambre. Si tu connais un moyen de le sauver, dis moi en quoi je peux t’aider. Mais après cela... je ne veux plus vous revoir à Camelot, ni toi ni lui...

Elle me détestait... Ma propre sœur me méprisait. Et à cause de moi elle détestait aussi Béatrix. J’avais lamentablement échoué. Plantez moi une dague dans le cœur qu’on en finisse, je ne supporte plus d’avoir à affronter ce regard. Petite sœur, je t’ai toujours aimé, j’ai toujours agit dans le but de te protéger, alors ne me détestes pas pour ce que je suis, car je ne supporterais pas de mourir en sachant que je ne représente qu’un être abjecte dans ton cœur. Je sentis alors des bras autour de moi, ceux de Béatrix et de Morgane, elles étaient en train de me déplacer. Je faisais de mon mieux pour leur faciliter la tâche, bien que cela m’épuise, mais je ne voulais pas prendre le risque de les faire repérer. Tous les trois avions finalement atteint les appartements de Morgane, et l’on me déposa alors sur son lit. Celles-ci engagèrent alors une conversation qui devenait de plus en plus intéressante. De mon côté j’avais l’impression de divaguer, de ne plus être parmi elles. J’entends à peine quelques bribes de mots, "deux fioles identiques à effets contradictoires", "cave de Camelot", "objets magiques", ces simples bouts de phrases me permettent de comprendre plusieurs choses. Tout d’abord il existe un antidote pour me sauver et un autre pour m’achever. Ensuite, Morgane va courir un grand risque en s’aventurant dans les caves de Camelot et pourrait très bien être reconnue comme une espionne de l’ennemi. Et enfin, Morgane allait à nouveau être confrontée à la magie, ce qui ne me plaisait pas du tout.

- Reste ici...

Mes paroles étaient si basses que j’ignorais si elle m’avait entendu ou non. Je voulais hurler, lui dire de ne pas prendre de risques pour moi, que j’avais accepté le fait de mourir, qu’elle n’avait pas à faire ça sous prétexte que j’étais son frère. Mais elle ne me regardait même pas, et j’entendais le son de ses pas s’éloignant peu à peu jusqu’à disparaître complètement. Tout devint noir autour de moi et je me perdis à nouveau dans une vision.

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

- Que t’arrive-t-il mon garçon ? Tu parais ailleurs depuis ce matin.

- J’ai fait un rêve étrange père, j’ai rêvé du futur.

- Et que se passait-il dans ce rêve ?


Mon regard se plongeait dans le sien, je savais que je pouvais lui faire confiance, mais j’ignorais si le lui dire était une bonne chose. Lorsqu’il posa son regard sur moi, j’eu l’impression qu’il avait lu dans mon esprit. Il s’approcha alors et s’assit en face de moi, en me confiant qu’il était plutôt doué pour donner un sens aux rêves des sorciers. Je lui adressais un sourire vide de sens et prit finalement la parole.

- Je voyais un homme, sombre, entièrement vêtu de noir. Il avait l’air d’un homme mauvais. Il était mauvais. Il tuait des gens, beaucoup. Il y avait tellement de haine en lui que s’en était effrayant. Mais au fond il souffrait, il n’était pas heureux en vivant ainsi. Il lui manquait l’amour et une famille... J’avais l’impression que cet homme, c’était moi.

Après m’avoir écouté et avoir médité quelques minutes sur ce que je lui avais dis, il prit enfin la parole, d’un air complètement sérieux.

- La haine est le sentiment le plus destructeur mon enfant, ne le laisses jamais t’atteindre et tu vivras heureux.

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

Je sentis le corps de Béatrix près de moi. Alors je n’étais encore mort... J’ouvrais lentement les yeux, admirant le visage qui se trouvait devant moi. Malgré cette petite mine qu’elle affichait, je la trouvais resplendissante. Ma main se posa doucement sur la sienne, l’avoir à mes côtés était la seule chose que je voulais. Je lui adressais un petit sourire, le meilleur que je pus faire à cause de mon état. Malgré mon envie d’en finir rapidement, je voulais continuer à rester ainsi avec elle encore de longues heures. Sa présence atténuait la douleur. Pourtant j’étais réaliste, et je savais qu’à cause d’une autre vision, je pourrais très bien la blesser, voir pire, la tuer.

- Tu ne devrais pas rester près de moi... Tu n’aurais pas du prendre autant de risques en venant ici... Je ne veux pas qu’il t’arrive du mal Béa.

C’est alors que je ressentis une douleur atroce au niveau de mon cœur, m’arrachant un gémissement de douleur. Je posais ma main contre mon torse, j’aimerais pouvoir arrêter ça. Je détestais que Béa me voie dans un tel état, c’était humiliant, dégradant. Je souffrais le martyr et la femme que j’aimais m’observait agoniser avec un regard peiné. Je ne voulais pas qu’elle ressente de la peine ou de la pitié à mon égard, je n’avais pas besoin de ça. Je me mis alors à tousser, et après quelques secondes, je parvins à me calmer. La fièvre ne m’avait pas non plus quitté, cela se voyait à la sueur sur mon visage. J’aurais aimé mourir autrement. Qu’elle ait une dernière image de moi tout autre que celle-ci. Mes yeux se ferment quelques instants, je reprenais un peu mon souffle et des forces.

- Pardonnes moi pour tout ce que je t’ai fait Béa. Je sais que je suis loin d’être le petit ami idéal, je ne suis même pas capable d’être le frère dont Morgane a besoin... Dis lui qu’il y a une raison à mon silence, que tout ce que j’ai fait, c’était pour la protéger. S’il te plait, fais lui comprendre que je suis désolé, que je m’en veux d’avoir tout gâché.

J’ignorais où en était Morgane et même si elle arriverait à temps et avec le bon antidote. Cependant, je sentais peu à peu la vie me quitter. J’étais en train de mourir, et je crois bien que personne ne parviendrait à me sauver à présent. Je plongeais alors mon regard dans celui de Béatrix, ne lâchant pas sa main.

- Je me suis parfois mal comporté avec toi... Mal exprimé aussi. Je n’ai même pas été capable de changer pour toi. Je sais bien que tu détestes ce que je fais, mais c’est aussi ce que je suis. Je n’ai pas toujours été comme ça tu sais... Tu m’aurais sans doute plus apprécié si j’étais resté comme l’enfant sage et attentionné d’autrefois...

Qui aurait cru que j’en arriverais à faire de telles déclarations. Je regrettais, je m’excusais, et j’en arrivais à exprimer mes sentiments. Pourtant c’était bien moi, je ne délirais pas, au contraire, pour une fois j’avais l’impression d’être lucide.

- En vérité Béa, si parfois j’agissais étrangement avec toi c’est parce que j’étais effrayé, j’avais peur de l’amour. Je ne voulais pas que ce sentiment me rende faible, qu’il me change. Mais les sentiments sont bien là, tu es déjà devenue ma faiblesse, mais aussi ma force. J’avais besoin de toi, j’en ai toujours eu besoin.

Il y avait des mots que je voudrais lui dire, des mots qui n’étaient jamais parvenu à sortir de ma bouche, des mots qui m’avaient toujours effrayé. Mais ces mots la, elle méritait de les entendre, et aujourd’hui je voulais les lui dire. Je ne pouvais pas la quitter sans lui faire comprendre à quel point ce que je ressens pour elle est fort, il fallait qu’elle le sache.

- Je t’aime Béatrix, et c’est parce que je t’aime que je ne supporterais pas qu’il t’arrive quoi que soit.
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Béatrix Ys
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MessageSujet: Re: La vérité doit un jour éclater   La vérité doit un jour éclater EmptyMar 13 Mar - 3:01

La situation est grave, dramatique même, et pourtant j’ai l’étrange impression d’en être plus spectatrice qu’actrice. Les gens comme les choses, tout cela me parait lointain et la douleur sourde qui semble s’être emparé de mon corps tout entier m’empêche de me concentrer. La seule chose dont je demeure néanmoins certaine, c’est que Gabriel ne tardera pas à succomber à son mal s’il ne reçoit pas l’antidote dans les plus brefs délais. J’ai entendu Selana me refuser l’aide que je l’avais supplié de m’accorder, il ne reste donc que Morgane qui ait une véritable chance de sauver mon ami… La pupille du roi ne peut tout de même pas abandonner son frère, laisser mourir le dernier survivant de sa famille. Je l’espère, mais si elle refuse… alors j’irai moi-même, quitte à périr dans ma tentative. Quelle importance peut bien avoir ma vie si je dois la finir seule et loin de celui que j’aime ? Mais le sacrifice n’est apparemment pas à l’ordre du jour. Alors que je suis plongée dans mes réflexions fébriles, Morgane s’empare de deux épées dont une qu’elle me tend. Je la prends sans hésiter, bien que je doute fortement de savoir m’en servir correctement.

« Nous allons le déplacer dans ma chambre. Si tu connais un moyen de le sauver, dis moi en quoi je peux t’aider. Mais après cela... je ne veux plus vous revoir à Camelot, ni toi ni lui... »

Je ne sais si je dois être soulagée ou triste. Morgane semble bien disposée à nous venir en aide, mais nous avons peut-être perdu sa confiance à tout jamais, ce qui me chagrine beaucoup, même si je comprends aisément que mon mensonge par omission ait pour elle des airs de trahison. J’aimerais dire quelque chose, m’excuser, la remercier, je ne sais pas… Mais le moment est probablement mal choisit pour cela. Accrochant le fourreau de l’épée à mon épaule, je me contente de l’aider à transporter Gabriel jusqu’à sa suite. Après avoir traversé couloirs sombres et passages secrets, nous parvenons non sans mal jusqu’à la chambre de la pupille. Gabriel parait à peine conscient et nous l’allongeons sur le lit de Morgane, après quoi cette dernière m’interroge sur la démarche à suivre pour guérir son frère.

Les choses sont fort compliquées et je n’ai que peu de temps. Si je m’embrouille quelque peu avec mes histoires de fioles violettes, salvatrices et mortelles à la fois, et de cave impénétrable, Morgane semble tout de même saisir le sens général de mon charabia.

« J’irai... Reste avec Gabriel et garde l’épée au cas où, mais ne bougez pas d’ici car les gardes sont partout. Personne n’entrera dans ma chambre sans mon autorisation... du moins pas si les gardes ne sont pas accompagnés d’Arthur… »

A ces mots Gabriel s’agite un peu. Je sais qu’il refuse probablement que sa sœur prenne autant de risques pour lui, mais ses protestations sont bien trop faibles pour que quelqu’un en tienne compte. Se drapant d’une cape sombre, Morgane quitte la salle. Je m’allonge sur le lit, aux côtés de mon ami, lui caressant doucement les cheveux pour essayer de l’apaiser un peu. Son front brûlant de fièvre dégouline de sueur, je l’éponge à l’aide d’un linge, atterrée de ne rien pouvoir faire de plus pour l’aider à supporter sa douleur. Son destin est entre les mains de Morgane maintenant, mais cela me rend malade d’être aussi impuissante. A quoi me sert donc cette maudite magie, si je ne suis même pas capable de soulager un peu ses souffrances ? Je me sens si inutile…

Alors que la panique me gagne, Gabriel, lui, reste parfaitement immobile. Son teint habituellement hâlé à viré au blanc maladif, et même cette lueur si vive qui brille au fond de ses prunelles vertes semble s’être éteinte. Ainsi, il tient presque plus du cadavre inerte que de l’humain, et je ne peux m’empêcher de laisser échapper un petit sanglot en le voyant dans un tel état, même si je sais qu’il est probablement en proie à l’une de ses visions provoquées par le sortilège. Visons qui, j’en suis consciente, pourraient très bien le rendre violent et mettre ma vie en danger selon leurs natures. Mais je suis prête à courir ce risque, il n’est pas question que je sois faible et m’éloigne de lui dans un tel moment. Après tout, ces moments pourraient bien être les derniers que nous ne partagerons jamais…

Son souffle parait s’apaiser un peu, comme s’il se tranquillisait, et il finit par ouvrir les yeux. Sa main se pose sur la mienne et cette façon qu’il a de m’observer me fait chavirer le cœur. Avec un tel regard posé sur moi, j’ai le sentiment d’être la plus belle femme des deux royaumes, ce qui est loin d’être le cas en temps normal. Mais malgré cela, je suis bien incapable de lui rendre le sourire qu’il m’adresse. Cela m’est impossible dans une telle situation. Alors je l’embrasse doucement, sur la joue, mais dans ce baiser fort chaste, je parviens à faire passer tout l’amour que je ne peux exprimer dans un sourire. D’une voix faible, Gabriel prend alors la parole.

« Tu ne devrais pas rester près de moi... Tu n’aurais pas du prendre autant de risques en venant ici... Je ne veux pas qu’il t’arrive du mal Béa. »

Je voudrais protester, lui dire qu’il se trompe, que je suis, contrairement à qu’il affirme, parfaitement à ma place près de lui. Mais je n’en ai pas le temps, une violente douleur semble lui traverser la poitrine et il laisse échapper un gémissement. Et cette toux rauque qui le secoue… Tout porte à croire que mon ami n’en a plus pour très longtemps, mais il faut qu’il tienne encore un peu jusqu’au retour de Morgane, il le faut ! Sinon… Je n’ose même pas l’imaginer.

« Ne dis pas ça. Je suis exactement là où je dois être, à tes côtés, et il ne m’arrivera rien. »

Mais Gabriel ne semble pas décider à accepter cette vérité, il tient à s’excuser, chose que je n’aurais jamais pensé entendre de lui, et il a des remords, comme… Comme quelqu’un qui se prépare à mourir.

« Pardonnes moi pour tout ce que je t’ai fait Béa. Je sais que je suis loin d’être le petit ami idéal, je ne suis même pas capable d’être le frère dont Morgane a besoin... Dis lui qu’il y a une raison à mon silence, que tout ce que j’ai fait, c’était pour la protéger. S’il te plait, fais lui comprendre que je suis désolé, que je m’en veux d’avoir tout gâché. »

Ma main se contracte dans la sienne, un mélange indistinct de colère et de tristesse.

« Arrête ! Arrête de faire comme si tu allais mourir. Tu ne vas pas mourir. Morgane va revenir avec l’antidote et tu lui diras toi-même toutes ces choses. »

Mais je vois bien que lui est persuadé du contraire, qu’il ne croit plus en ses chances de survie. Et je réalise également à quel point il semble se sentir coupable envers moi, alors qu’il est le seul à m’avoir jamais rendue vraiment heureuse, le seul homme que j’aie connu avec lequel je me sente bien.

« Je me suis parfois mal comporté avec toi... Mal exprimé aussi. Je n’ai même pas été capable de changer pour toi. Je sais bien que tu détestes ce que je fais, mais c’est aussi ce que je suis. Je n’ai pas toujours été comme ça tu sais... Tu m’aurais sans doute plus apprécié si j’étais resté comme l’enfant sage et attentionné d’autrefois... »

Mal comporté… Je suppose qu’il fait ici allusion à ce qui s’est passé dans la forêt, avant que nous ne soyons ensembles… Il est vrai que son abandon soudain m’avait beaucoup fait souffrir à l’époque, mais j’avais compris depuis les raisons qui l’avaient poussé à agir de la sorte. Je sais qu’il pensait me protéger et je ne garde aucune rancœur envers lui pour cela. Quant à ses… activités un peu particulières… Eh bien il est vrai que le meurtre et le sang ont généralement tendance à m’effrayer et que je ne les approuve guère, mais je connaissais déjà tout cela avant et ça ne m’a pas pour autant empêchée de l’aimer.

« En vérité Béa, si parfois j’agissais étrangement avec toi c’est parce que j’étais effrayé, j’avais peur de l’amour. Je ne voulais pas que ce sentiment me rende faible, qu’il me change. Mais les sentiments sont bien là, tu es déjà devenue ma faiblesse, mais aussi ma force. J’avais besoin de toi, j’en ai toujours eu besoin. »

Entendre toutes ces choses de sa bouche me bouleverse à un point qu’il ne peut imaginer. Jamais je n’aurais pensé le voir un jour avouer être effrayé par quoi que ce soit, et surtout pas par l’amour, pas plus que je ne pensais qu’il avouerait explicitement ses sentiments pour moi. J’ai toujours su au fond de moi ce qu’il ressentait réellement, mais l’entendre… Et Gabriel ne s’arrête pas en si bon chemin.

« Je t’aime Béatrix, et c’est parce que je t’aime que je ne supporterais pas qu’il t’arrive quoi que soit. »

Un silence suit cette déclaration, seulement troublé par le son feutré de nos deux souffles, pénible pour lui et quasi-inexistant pour moi. En deux mots, il a réussi à me couper le souffle comme la parole. Deux mots. Je t’aime. Je t’aime !

Je relève les yeux. Nos regards se croisent, s’accrochent. Et je sens mon cœur battre si fort alors que celui de Gabriel pourrait bien s’arrêter à jamais.

Le geste relève plus de la pulsion soudaine que de la décision, j’attire mon ami contre moi, je le serre fort – trop fort, sans doute – mais je ne peux pas m’en empêcher, et quand enfin je me décide à relâcher un peu mon étreinte, ce n’est que pour pouvoir mieux l’embrasser. Mes lèvres se posent sur les sienne, et ce baiser, même s’il a un goût de sang, me fait oublier un instant où nous sommes, et pour quelle raison funeste. Ce baiser-là ne veut dire qu’une seule chose. Moi aussi je t’aime ! Puis nos lèvres se séparent, mais je me sens si confuse et bouleversée que je peine à trouver mes mots.

« Je… Tu n’imagines pas ce que ça me fait… Tu m’aimes ! Je le savais au fond de moi, mais l’entendre… C’est la première fois. Personne avant toi… Je m’interromps, au bord des larmes. Oh, je t’aime aussi ! Et pas plus que toi je ne pourrais supporter qu’il t’arrive quelque chose, alors tu ne peux pas mourir maintenant sinon… Je ne vais pas y arriver. Si tu n’es pas là pour me protéger et veiller sur moi… Je préfèrerais encore mourir, que tu me tues maintenant, plutôt que d’avoir à passer le reste de ma vie sans toi. »

Je le serre toujours contre moi, caressant sa joue de ma main libre, mon regard accroché au sien.

« Alors je t’interdis de me quitter maintenant, tout comme je t’interdis de te faire des reproches. Tu n’as pas à t’excuser et encore moins à changer pour moi. Aimer c’est accepter l’autre tel qu’il est, et crois-moi, je t’aime et continuerai à t’aimer tel que tu es réellement. Tu as rendu ma vie plus belle Gabriel, tu lui as donné un sens. Alors crois-moi, la seule chose que je peux regretter aujourd’hui, c’est d’avoir mis autant de temps à comprendre qu’en plus d’être l’ami avec lequel j’aimais passer mes journées, tu étais aussi l’homme avec lequel je devais passer mes nuits. »

Au loin, j’entends des pas qui se rapprochent. Gabriel, lui, parait si faible qu’il doit à peine avoir la force de bouger. Morgane il faut que ce soit elle. Si elle ne revient pas très vite, alors il sera trop tard… La porte coulisse lentement, faisant grincer ses gonds anciens et j’ai l’impression que mon cœur va exploser tant je redoute que nous ayons été découverts. Mais non, c’est bien Morgane, enveloppée dans sa cape sombre, qui franchit le seuil. Et dans sa main, une fiole de liquide violet, fiole qu’elle me tend.

« J’espère ne pas m’être trompée... »

Et moi donc… Mais si Morgane a suivi son instinct de magicienne, comme je le lui avait conseillé, alors il ne devait pas y avoir de problème. C’est ce dont j’essaye de me convaincre. La magie nous joue parfois bien des tours… Ma main se pose sur le front brûlant de Gabriel.

« Il le faut… On a plus le temps de vérifier. »


Soutenant la tête de mon ami, je verse entre ses lèvres entrouvertes le contenu de la précieuse fiole, avant d’y déposer un baiser.
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Gabriel Turner
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MessageSujet: Re: La vérité doit un jour éclater   La vérité doit un jour éclater EmptyLun 9 Avr - 15:21

Si ma conversation avec Béatrix ne semble pas l’enchanter au début, je sais qu’elle lui plaira bien plus par la suite. Elle me demande d’arrêter de parler comme un mourant, et pourtant il fallait se rendre à l’évidence, c’est ce que j’étais. Béatrix semble persuader que Morgane arrivera à temps avec la bonne fiole, c’est à vrai dire le dernier espoir qu’elle puisse avoir me concernant. Moi, j’ai fini par arrêter d’y croire, bien qu’au fond, j'essais de m’accrocher encore et encore à ce petit fil qui me tient en vie. J’en viens finalement à lui avouer mes sentiments, chose qui l’enchante et qui me libère. Il fallait que je le lui dise, je n’aurais pas supporté de la quitter sans qu’elle le sache, elle méritait que je mette des mots clairs sur ce que j’éprouvais envers elle, et quoi de mieux que "Je t’aime". Je crois bien que c’est plus un choque pour Béa que pour moi de m’entendre prononcer ces mots. Mais l’effet est bien là, elle est ravie, heureuse, et je la sens me serrer dans les bras. J’aimais tellement nos étreintes, et je profitais de celle la bien plus que de mes précédentes, pensant qu’il s’agirait sans doute de notre dernière. Puis elle me dépose un baiser et ce contact fait revivre en moi le désir de me battre coute que coute contre la mort. Je ne veux pas la quitter. Je veux continuer à la protéger, être là pour la soutenir, la rendre forte, fière et implacable. Je veux continuer de lui prouver mon amour.

- Je... Tu n’imagines pas ce que ça me fait… Tu m’aimes ! Je le savais au fond de moi, mais l’entendre... C’est la première fois. Personne avant toi... Oh, je t’aime aussi ! Et pas plus que toi je ne pourrais supporter qu’il t’arrive quelque chose, alors tu ne peux pas mourir maintenant sinon… Je ne vais pas y arriver. Si tu n’es pas là pour me protéger et veiller sur moi... Je préfèrerais encore mourir, que tu me tues maintenant, plutôt que d’avoir à passer le reste de ma vie sans toi.

J’étais heureux de la voir ainsi. D’ailleurs, j’étais même fier d’être le premier homme à lui dire que je l’aimais, car le premier amour reste souvent le plus fort, le plus beau. Puis elle me dit qu’elle n’y arrivera pas sans moi à ses côtés, qu’elle préférerait encore mourir plutôt que de continuer seule. J’aimerais lui dire qu’elle a tort, qu’elle n’a plus intérêt à redire de telles sottises, qu’avec le temps la douleur s’atténuera et qu’elle se relèvera encore plus forte. Mais je n’ai même plus la force de lui adresser ces mots, alors je me contente de la fusiller du regard pour lui faire comprendre que je n’approuve pas ce qu’elle dit. Puis elle reprend la parole de plus belle.

- Alors je t’interdis de me quitter maintenant, tout comme je t’interdis de te faire des reproches. Tu n’as pas à t’excuser et encore moins à changer pour moi. Aimer c’est accepter l’autre tel qu’il est, et crois-moi, je t’aime et continuerai à t’aimer tel que tu es réellement. Tu as rendu ma vie plus belle Gabriel, tu lui as donné un sens. Alors crois-moi, la seule chose que je peux regretter aujourd’hui, c’est d’avoir mis autant de temps à comprendre qu’en plus d’être l’ami avec lequel j’aimais passer mes journées, tu étais aussi l’homme avec lequel je devais passer mes nuits.

C’est fou de me rendre compte à quel point je peux aimer cette femme, à quel point elle est belle, intelligente et tellement sensible. On raconte toujours qu’un amour entre un ange et un démon est banni, impossible, pourtant aujourd’hui même, elle et moi prouvons le contraire. Je suis le démon cruel et meurtrier, et elle est l’ange, brillante, parfaite, qui me supporte dans tout mes défis et qui m’aide à retrouver la bonne voie. Ma main ne relâche pas l’étreinte avec la sienne, puis mes yeux se referment doucement et j’entends à peine le bruit de pas venant dans notre direction et la voix de Morgane, espérant qu’elle ne s’était pas trompée de fiole. Je sens alors un liquide se verser dans ma gorge, un baiser donné de Béatrix et une larme coulant le long de ma joue, ignorant s’il s’agissait de ma propre larme ou de celle de l’une des deux femmes qui compte le plus à mes yeux. L’étreinte de ma main contre celle de Béatrix se relâche peu à peu, et en quelques secondes, mon esprit n’est plus dans la chambre de Morgane. Je suis mort.

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

J’ouvre furtivement les yeux et me redresse en quelques secondes. J’ai l’impression d’être revigorant, puissant. J’observe autour de moi, ignorant du lieu dans lequel je me trouvai. En vérité il ne s’agissait pas tellement d’un endroit, mais plutôt d’une dimension parallèle puisqu’il n’y avait rien autour de moi. J’étais simplement aveuglé par cette lumière éclatante et je cherchais un chemin à suivre, mais je ne trouvais rien, j’étais juste bloqué. C’est alors qu’une voix douce pris la parole et je sentais son souffle m’effleurer la joue.


- Gabriel... Mon fils rejoint moi.

- Mère ? C’est vous ?


Son visage, son corps, ses cheveux... Elle était là, en chaire et en os juste en face de moi. Elle me souriait et me tendait les mains. Pourtant je ne voulais pas les prendre, je ne voulais pas la suivre, je voulais simplement retourner d’où je venais, là où était ma place. Le paradis ou l’enfer, ce n’était pas encore pour moi. C’est alors que derrière moi, j’entends des hurlements, la souffrance de ces personnes se faisait ressentir et l’odeur de la mort empestait le lieu. Ma mère laisse alors retomber ses bras le long de son corps, ne disant pas un mot.

- Qu’est-ce que c’est ?

- L’endroit que ton âme a choisit. Elle est devenue trop noire pour que tu puisses nous rejoindre ton père et moi. Et elle fait trop de mal pour que tu puisses retourner auprès de ta sœur.

- Trop de mal ? Si je suis ainsi c’est pour vous ! J’ai juré de la protéger, de toujours veiller sur elle, et c’est ce que j’ai toujours fait !

- Tu tues des innocents Gabriel ! Tu n’en as pas le droit.

- Vous étiez innocent vous aussi et pourtant vous êtes morts !


Elle ne pouvait rien répondre à ça, j’avais raison, elle était morte en mettant Morgane au monde et mon père était mort parce qu’il pratiquait simplement la magie. Deux êtres bons et innocents victimes d’un cruel destin. Elle reprend finalement la parole.

- Laisses toi guider par la magicienne et ne laisses pas le mal envahir ta sœur. Je t’aime mon fils et je sais que tu peux rendre ton âme meilleure.

Sa voix devient de plus en plus lointaine, son visage s’éloigne de moi, et je hurle son nom, espérant qu’elle reviendrait à moi, en vain... Je me sens alors tomber dans le vide et m’écraser contre quelque chose, à l’intérieur de mon corps.

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

J’ouvre les yeux, je prends une profonde respiration, et je constate que je suis non seulement en vie, mais qu’en plus je ne suis plus souffrant. Cependant je pensais encore à ma discussion avec ma mère, je savais qu’il ne s’agissait pas d’un rêve. Elle m’avait fait comprendre que j’étais devenu trop diabolique, que je ne méritais pas ma place avec eux dans l’au-delà et que si je ne changeais pas, je serais la tragique déception de la famille. Non, mère, père, vous verrez, vous serez fier de moi. Non seulement je vous vengerais, mais je rendrais aussi Morgane plus puissante et je l’amènerais jusqu’au trône de Camelot. Morgane, Béatrix et moi avons un destin de royauté devant nous, et je ne laisserais personne se mettre en travers de notre route. Vous verrez chers parents, nous deviendrons puissants et vous pourrez être fier de nous.

Je me redresse sur le lit de Morgane, ma main serrant de nouveau celle de Béa et mon regard croisant celui de ma sœur. Je sais qu’elle est soulagée et heureuse de constater que je suis en vie, qu’elle est parvenue à trouver la bonne fiole, mais je ressens aussi la déception dans son regard et je sais qu’elle ne veut plus de moi ici à présent. Je savais que je ne devais pas insister, il fallait que je la laisse tranquille, méditer sur cette nouvelle découverte. En fait, moi-même j’ignorais comment aborder un quelconque sujet avec elle à présent. Mais ce silence entre nous me pesait trop, il fallait que cela cesse.


- Merci de m’avoir sauvé. Je dis ça aussi bien pour Béatrix que pour toi, ma sœur. Je t’ai déçu et je ne l’ignore pas, mais il y a une raison à ça Morgane, j’ai...

Je n’eus pas le temps de m’expliquer que Morgane me coupa déjà. Je savais qu’elle ne voudrait pas de mes explications, qu’elle aimerait que je quitte la pièce et que je la laisse tranquille, et ce à jamais.
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MessageSujet: Re: La vérité doit un jour éclater   La vérité doit un jour éclater EmptyLun 21 Mai - 14:21

L’attente… ce sentiment interminable qui serrait l’estomac de Morgane en attendant de savoir si son frère allait guérir… ou mourir par sa faute. Quelque part, elle savait qu’elle ne s’était pas trompée de fiole, c’était du moins l’instinct qu’elle avait eu qui le lui confirmait. Mais faisait-elle réellement confiance à cet instinct qui était dicté par la magie ? Elle ne saurait le dire en cet instant. Et pourtant, elle avait administré la fiole à Gabriel, espérant que cela fonctionne. Dès l’instant où ce fut fait, elle ne put quitter Gabriel du regard. Apprendre de cette façon qu’elle avait un frère la blessait terriblement. Mais pourrait-elle seulement se le pardonner si elle laissait mourir la dernière personne faisant encore partie de sa famille ? Jamais… Et pendant un instant, elle crut bien qu’elle venait de tuer Gabriel.

A quoi s’était-elle attendue ? A ce qu’il saute du lit à peine après lui avoir administré la fiole ? Peut-être bien. Ce n’était pas ça la magie après tout ? Eh bien non pas du tout. Mais de là à voir son frère mourir sous ses yeux, ce n’était certainement pas à cela qu’elle s’était attendue non plus. La façon dont l’esprit de Gabriel quitta cette pièce fut tellement rapide que Morgane ne comprit pas ce qu’il se passa. La jeune femme, voyant soudain les yeux de son frère se fermer ainsi que son cœur cesser de battre se tourna aussitôt vers Béatrix.


- Qu’est-ce que… Qu’ai-je fait ? J’étais pourtant sûre… Je l’ai…

Elle posa une main contre sa bouche pour s’empêcher de crier, tandis que son regard s’assombrissait. Encore une vie prise à cause de la magie pensa-t-elle. Cette maudite magie dont Morgane n’aurait jamais voulu avoir connaissance et qui l’avait trompée. Peut-être qu’en fin de compte Arthur avait toujours eu raison à propos de la sorcellerie. Et en pensant à ce qu’elle avait fait, les larmes commencèrent malgré elle à gagner les yeux de la jeune femme, lorsqu’elle vit soudain les yeux de Gabriel se rouvrir.

Morgane mit un certain temps à comprendre qu’il ne revenait pas des morts mais que c’était bel et bien l’effet de la potion qu’elle l’avait administré qui l’avait finalement guéri, car en plus de cela, le reste des blessures qu’il portait s’étaient finalement refermées. Soulagée, la jeune femme poussa un long soupir, se disant que finalement elle avait réussie, grâce à l’aide de Béatrix, qui, depuis le début lui était venue en aide. Et pourtant… Cela ne justifiait toujours pas le fait qu’elle lui ait caché la vérité et ce depuis le début, tout comme Gabriel… Et ce fut celui-ci qui prit aussitôt la parole.


- Merci de m’avoir sauvé. Je dis ça aussi bien pour Béatrix que pour toi, ma sœur. Je t’ai déçu et je ne l’ignore pas, mais il y a une raison à ça Morgane, j’ai...


- Cela suffit…

Oui… Elle venait de le couper avant même de lui avoir laissé le temps de s’exprimer. Mais la simple entente du mot "ma sœur" ne fit que renforcer le poignard qui s’était déjà planté au fond de son cœur. Aussi, elle ne pourrait en écouter davantage. Alors elle reprit la parole, d’une voix à la fois on ne peut plus calme, mais plus ferme que jamais.


- Je ne saurais en entendre davantage… Je me suis acquittée de la dette que j’avais envers toi, considère que nous sommes quittes à présent. Mais je ne me considère en aucun cas comme ta sœur… Tu as préféré me prendre pour une étrangère dans ta vie plutôt que de m’avouer la vérité, alors qu’il en soit ainsi. Maintenant que tu es guéri, vous êtes en mesure de repartir. Je ne veux plus vous revoir à Camelot… aucun de vous.

Chacun des mots qu’elle prononçait lui faisait probablement encore plus mal qu’à leurs destinataires. Mais il fallait qu’ils repartent maintenant avant qu’ils ne la voient aussi vulnérable qu’elle ne s’apprêtait à l’être ce soir. Elle ne comprenait pas pourquoi ils lui avaient si longtemps cachés la vérité. Ne méritait-elle pas de connaître son frère ? N’était-elle pas assez bien pour lui afin de mériter qu’il la considère comme ce qu’elle était ? Le Gabriel qu’elle avait en face d’elle semblait si différent du petit garçon de ses rêves qu’elle voyait jouer avec elle lorsqu’elle était petite. La vérité était pourtant bien là, et Gabriel ainsi que Béatrix avaient probablement une raison pour justifier ce qu’ils avaient fait. Néanmoins, Morgane n’était pas prête à l’entendre… pas maintenant. La jeune femme attendit qu’ils repartent tous les deux, la laissant désormais seule dans sa chambre. Et elle put enfin laisser éclater son chagrin… Pensant à tout ce qu’il venait de se passer.

Toute sa vie, on lui avait appris les manières de la cour, à se tenir en présence de n’importe quelle personne qui lui faisait face. Aussi, jamais elle ne s’était permise de laisser éclater ses émotions à la vue de n’importe qui. L’une des rares personnes avec qui elle s’exposait réellement telle qu’elle était demeurait ce chevalier… Andrew Demester. Il était peut –être le seul à Camelot de qui elle se sentait vraiment proche, malgré le fait que tous deux se doutent qu’ils se cachent mutuellement un lourd secret. Mais à cet instant, Morgane venait de découvrir qu’il y avait une autre personne avec qui elle aurait pu tout partager et avoir toute confiance… son frère. Mais il fallait croire que Gabriel en avait décidé autrement...

La jeune femme ouvrit la porte de ses appartements et demanda aux gardes qui y demeuraient de n’être dérangée sous aucun prétexte. Une fois que ce fut fait, elle referma la porte de ses appartements, et se rassit sur son lit, laissant enfin les larmes qu’elle refoulait depuis le début de cette soirée couler à flot le long de ses joues. Ce soir elle avait découvert qu’elle avait un frère… et elle venait également de le perdre. Elle avait aussi perdue une amie, la seule qui était capable de comprendre ce qu’elle ressentait et qui l’aidait à faire face ainsi qu’à mieux comprendre cette énigme que représentaient ses pouvoirs. Mais que vaut tout cela si la confiance que l’on partage n’est pas réciproque ? Morgane n’était pas spécialement rancunière, mais cela faisait si longtemps qu’elle essayait de recoller les morceaux de son passé et de déchiffrer ses rêves, que le fait d’avoir eu la réponse juste au bout de son nez depuis le début et par les personnes à qui elle se confiait la blessait profondément. Alors sans doute lui faudrait-il un peu de temps avant d’oublier tout cela, à supposer qu’elle revoie un jour Béatrix ou Gabriel après ce qu’elle leur avait dit… En attendant, mieux valait ne plus trop penser à tout cela. Pleurer faisait du bien de temps en temps, et c’était ce qu’elle n’avait que trop fait ce soir. C’est ainsi que, ne parvenant pas à dormir, elle décida de se changer les idées et sortit de sa chambre comme si de rien n’était, prendre part à la folie qui rongeait tout Camelot de ne pas encore être parvenu à mettre la main sur celui qu’ils avaient vus s’infiltrer dans le château.
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