Encore & Toujours [PV Auty!!]

Date d'inscription : 13/03/2011 Messages : 75 Localisation : Québec <3

Il était très tard, hier soir, lorsqu'un homme tira avec empressement sur la manche du garçon encapuchonné. Seth, qui était prostré dans un coin de la taverne d'un village près du château, chassa avec irritation le soulard. Mais ce dernier insista. C'est donc en soupirant que le jeune homme le suivit dans un coin sombre de la taverne bruyante, pour savoir ce que cette épave voulait. Il reconnut un ancien client, qui l'avait payé il y a de cela plusieurs semaines, pour tuer le frère de son pire ennemi. L'homme dépravé lui chuchota alors, tout en lui glissant une bourse moyennement remplie dans la main, qu'il voulait qu'un autre homme meurt. Seth regarda l'argent. Le client ne pouvait voir l'air complètement hagard du jeune homme. Il s'en alla tout bonnement, alors que l'envie de Seth fut de lui jeter la bourse par la tête. Mais sans s'en rendre vraiment compte, il glissa celle-ci dans sa poche et quitta discrètement la taverne. Mais au lieu de se diriger vers sa victime, Seth courut vers l'extérieur du village et fit le court chemin entre le château et celui-ci à pied. C'est pourquoi que le matin le trouva roulé en boule dans son lit, dans sa chambre au château.

Seth n'avait pas dormi. Depuis qu'Automnal l'avait ''quitté'', il errait ici et là, ne rentrant que rarement au château. Surtout pour ne pas la croiser. Ça l'avait bouleversé. Complètement. Et Seth, trop complexe, ne savait pas comment réagir. Il n'avait pas tué depuis. Et un curieux manque lui enserrait la poitrine. C'était horrible. Inhumain. Et ça, Sethou en avait conscience. Il resta toute la journée à peu près immobile, les pensées dispersées ici et là. L'envie de remplir le ''contrat'' le démangeait. Lorsque le soir le retrouva, le visage cadavérique, assis à côté de la fenêtre et regardant la cour, le garçon craqua. Les mains tremblantes, les gestes saccadés, il se recouvrit de sa cape à capuche et sortit de sa cachette sa dague, qu'il accrocha à sa ceinture. À pas de souris, le jeune assassin se faufila à l'extérieur, repoussant néanmoins l'envie de se rendre invisible. Trop confus pour penser correctement, il ne vit pas une forme qu'il connaissait bien le suivre.

Allongée sur mon lit, je n’avais même pas pris la peine de me glisser sous ses couettes. Mon esprit était occupé ailleurs ; avec Seth. Malgré tout le dédgoût qu’il m’inspirait depuis ntoer dernière entrevue, il me manquait énormément. Je me voyais encore quelques jours plus tôt, à traîner avec lui sans me douter de quoi que ce soit. Et si je n’avais pas trouvé la bourse et la lsite, que se serait-il passé ? Aurais-je un jour appris la vérité à propos de mon ami ?

Quelque chose s’était brisé en moi lorsque j’avais décidé de m’enfuir. Quelque chose s’était brisé lorsque j’avais compris que notre amitié était finie. Quelque chose s’était brisé lorsque j’avais vu le visage de Seth ravagé par la tristesse suite à mon départ.
Depuis, tout mon temps libre était réservé à deux occupations.
La première était m’entraîné. Je passais la plupart de mon temps au camp d’entraîenemnt, à travailler mon jeu de jambe et la souplesse de mon poignet. Si cela me permettait grandement de progresser, j’étais tout aussi sûre de ne pas y croiser Seth, et cela me permettait de penser à autre chose, le temps d’un duel.
Ma deuxième occupation était de le traquer, tout simplement. Si je passais la moitié de mon temps à éviter le jeune homme, je passais la seconde à l’épier. J’observais ses allers-retours, analysais chacun de ses gestes, allait même jusqu’à ma poster à quelques mètres de la porte de sa chambre la nuit ; je voulais le surprendre sur le vif. Mais depuis notre « séparation », j’avais réalisé qu’il passait très peu de temps au château, s’éclipsant en quelques secondes en des lieux inconnus.

N’arrivant toujours pas à dormir, je décidais de retourner près de sa chambre. Le sommeil était extrêmement capricieux avec moi depuis les révélations de Seth, et celui-ci ne ferait pas son apparition avant un bon petit bout de temps. Avant de sortir de ma chambre, j’hésitais puis, finalement, passa mon épée à mon côté. Au cas où. En réalité, je respectais mon devoir de chevalier en la prenant avec moi pour défendre la cible de Seth, si il en avait bien une. Ma main se mit à trembler alors que je réalisais, en ce cas de figure, que se serait contre mon ancien ami que je devrais employer ma lame.

A peine suis-je arrivée à l’angle du couloir qui menait à la chambre de Seth que je voyais une silhouette cachée sous une cape noire se déplacer à pas feutrés, à quelques mètres de moi. Prise par surprise, je me plaquais contre le mur, à l’abri d’une colonne de pierre à la solidité douteuse et laissais passer l’inconnu. Je baissais le regard ; les bottes de Seth. Mon cœur se serra ; la véritable nature de mon ancien ami prenait tout son sens alors que je le voyais ainsi, vêtu de la même matière que ces machines à tuer qui agissait vite et en silence. Le genre de tueur qui restait anonyme, qui gagnait bien son fric et qui, surtout, laissait un large de sillon de sang derrière lui.

Bien que désespérée, je lui emboîtais le pas en longeant les murs, veillant à rester toujours dans l’ombre. Seth ne semblait pas se dotuer de ma présence ; et en silence, gardant bien fermement le fourreau de mon épée serré ma main afin qu’il ne cliquète pas contre les quelques morceaux de métal qui servaient d’attaches à mes bottes, j’avançais d’un pas léger et vif. Une démarche qui ressemblait à celle de Seth en cet instant présent. Quelques secondes plus tard, nous étions dehors, l’un derrière l’autre.

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Ses pas étaient silencieux, sa démarche, souple. Résultat de l'expérience qu'il avait acquise depuis tous les meurtres qu'il avait commis. Non, plutôt depuis qu'il avait commencé à voler. Parce qu'avant, c'était bel et bien des vols qu'il commettaient. Plus maintenant, alors que les assassinats continuaient. Sa cape d'un noir profond voltigeait doucement autour de lui tandis que son capuchon était fermement rabattu sur sa tête. C'était un très bon moyen de ne pas se faire reconnaître, à moins que la personne sache exactement c'était quoi ses bottes. Comme Auty. Elle le connaissait. Enfin ... ''Connaissait'' était un très grand mot. À bien y penser, la jeune femme ne savait pas, avant de tout découvrir, le quart de ce que le garçon était. Enfin bref, ses pas martelaient doucement le sol, faisant pratiquement aucun bruit. Sa paire de bottes, résistante mais usée, était reconnaissable entre mille.

Trop perdu dans ses pensées, Seth ne remarqua pas du tout la présence d'une deuxième personne. Il était maintenant à l'extérieur, en direction du puits. Généralement, c'était là que sa cible allait le soir, juste avant de retourner chez lui. Une crise de conscience étreignit soudainement le cœur du jeune homme et il s'arrêta soudainement de marcher. Ses épaules se voutèrent et il ferma les yeux, alors qu'un violent étourdissement le malmena pendant quelques secondes. Pour ne pas tomber, Seth prit appui sur le mur de pierre en pausant une paume à plat contre. Pourquoi faisait-il ça? Pourquoi?! Prenant une grande inspiration, il se redressa, alors que peu à peu, les remords disparurent. Comment était-ce possible? Ça, il ne le savait pas. C'était étrange. D'un pas un peu plus rapide, il continua son chemin. Mais à mi-parcours, une impression le fit ralentir. Suspicieux, l'assassin regarda autour. C'était comme si quelqu'un le suivait. Et ce n'était franchement pas agréable.

Il essaya de se rappeler une formule, qu'il avait lu quelque part. Mais il n'était même pas certain que le livre qui la contenait était de la réelle magie ou une grande supercherie. Mais Seth ne se souvint pas d'un moyen pour s'assurer s'il n'était pas suivi, alors il continua son chemin vers le puits.

Plongée dans mes pensées, je ne remarquais même pas que Seth s’était arrêté. A à peine deux mètres de lui, je cessais brusquement d’avancer, prenant conscience des risques que je prenais si je m’avançais un peu plus. Bien qu’encombrée par mon épée, je parvins à sauter agilement sur un petit muret de pierre, étouffant le bruit en pliant les genoux et en jouant sur les semelles de mes bottes, qui déjà très usées par les nombreux entraînements effectués ces derneirs jours, étaient bien trop souples pour être à l’origine d’un quelconque bruit. Je m’allongais à plat-ventre sur le muret et observais la scène, curieuse.

Bizarrement, Seth semblait comme marquer une pause. Je compris à la courbe que prenait sa cape que son dos était légèrement voûté, puis le vis posé la main conter le mur, comme pour se soutenir. Comme s’il était saoul… ou qu’il souffrait. Fronçant les sourcils, je l’observais jusqu’à ce qu’il se redresse et recommence à avancer. Comme si la scène qui précédait n’avait jamais eu lieu.

Doucement, je me relevais et avançais à mon tour. Peu à peu, je me familiarisais avec cette obscurité et le silence que je devais faire régner. Alors que je n’avais jamais apprécié la nuit, en cette soirée, il me semblait en faire partie ; et si la personne que je m’efforçais d’espionner n’était pas un ami pseudo-tueur à gage, j’y aurais presque pris plaisir. J’avançais souplement en marchant sur les murets qui bordaient chaques allées du parc du château. Au bout d’un moment, je finis par perdre la notion du temps, ne veillant qu’à suivre la silhouette sombre qui s’éloignait et à rester dans l’ombre.

Et puis, nous sommes arrivés en vue du puit. Le jeune homme s’y est arrêté, s’y dissimulant discrètement, puis s’est immobilisé. Comme s’il… semblait attendre sa cible. Je frissonnais, écoeurée. Seth semblait aussi rapide qu’efficace, et agissait comme els plus grands tueurs-à-gages ; la personne qui allait s’approcher courrait directement à sa perte.

Une eprsonne qui, par ailleurs, ne tarda pas à se montrer. Des bruits de pas lourds se firent entendre et, angoissée, je dégainais mon épée dans un fins crissement de lame, tapotant distraitement de mon index la garde de bronze. Me résoudrais-je, dans le but de sauver cet inconnu, à abattre Seth, un teur-à-gage ?

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Le jeune homme posait un pied devant l'autre, oubliant peu à peu tout ce qu'il avait peu ressentir. Les remords, la tristesse, la colère ... Tout ce qui restait, c'était le fait de devoir tuer la cible, peu importe qui elle était, si elle avait une famille, une femme ... des enfants ... Le puits fut en vue, mais personne y était. Bien, il aurait le temps de se concentrer avant d'accomplir ... le meurtre. Agilement, il courut jusqu'à derrière un arbre, ne faisant aucun bruit, pour s'y cacher, les yeux rivés sur le puits. Un mouvement dans les alentours le fit tourner la tête. Rien du tout. Les sourcils froncés, le jeune homme tâta sous sa cape pour trouver sa dague et la dégaina, ce qui produisit un léger sifflement. La lame reflétait le clair de lune, alors Seth prit soin de la laisser dans l'ombre de l'arbre. Ses yeux dorés brillaient intensément. Des bruits de pas lui parvinrent. Il était là. Seth se pencha légèrement sur le côté, tentant d'avoir un contact visuel avec sa cible, et il le vit. Un homme, très grand et vraiment baraqué. Même si Seth avait des muscles, ce gars là faisait sûrement le triple de sa propre force. Merde, fallait qu'il fasse attention. Ce type semblait pouvoir lui broyer le crâne d'une main. Son visage fut momentanément éclairé par la lumière de la lune. Les mêmes yeux, la même forme du visage ... Ce mec était le portrait tout craché du type qui avait failli le tuer quelques temps plus tôt, et dont Auty avait massacré pour le sauver! Mais en beaucoup, beaucoup plus grand et fort. Sûrement son frère ... Pourquoi! Pourquoi fallait que cela lui revienne à la figure!

Tout remord ayant quitté son esprit et sa conscience, le jeune homme enleva son capuchon, dévoilant son visage légèrement blafard et fatigué. Serrant sa dague, son regard se mit soudainement à luire d'une lueur surnaturelle, magique. Doucement, son corps ''s'effaça'' ... il disparut. Invisible, le jeune homme sortit de sa cachette. Plus personne ne pouvait le voir, à part un œil exercé qui pourrait entrapercevoir quelques fois des reflets anormaux lorsqu'il se déplaçait. D'un pas leste, le jeune assassin se dirigea vers l'homme, la dague bien en main. À quelques mètres de lui, il s'arrêta pourtant. C'était si facile. S'approcher et plonger la lame entre ses omoplates, ou tout simplement lui trancher la gorge. Combien de fois Seth l'avait fait? Mais pourtant, son corps refusa de suivre. Il n'arrivait plus à avancer. C'était mal, très mal. Voilà ce qui se répétait mentalement. Mais c'était comme s'il ne comprenait plus le sens. Ça ne venait pas le chercher.

Fallait que Seth s'active, qu'il se secoue. Allez, avance!! Il fit un pas, puis un autre, levant le bras, la dague en main, prêt à tuer. Tuer un innocent. Quelqu'un qui n'avait rien demandé. Il allait porter le coup fatal dans le dos du type, qui était légèrement penché dans l'autre sens, regardant dans le puits. Mais il fallait qu'il y ait une stupide brindille. Fallait TOUJOURS qu'il y en ait une. Seth marcha dessus accidentellement, créant un bruit de cassure qui se répercuta horriblement dans la nuit. La réaction de l'homme fut instantanée. Il se retourna vivement, donnant un coup de poing très bien placé qui atteignit le jeune assassin en pleine poitrine. Ce dernier tomba à la renverse et attérit durement sur le dos. Le choc le fit réapparaître, tandis que, haletant, Seth chercha son arme qui était tombée. Son souffle était difficile et la douleur à la poitrine, atroce. L'homme, surpris de voir un type réapparaître devant lui, saisit cependant très rapidement ce qui en était. En poussant un grognement de rage, il se pencha pour empoigner le jeune homme par le collet mais ce dernier, ayant récupéré sa dague, tenta de lui foutre un coup de couteau. L'inconnu arrêta le bras du garçon et lui serra le poignet, jusqu'à ce qu'un craquement sinistre se fasse entendre. Seth cria de douleur et lâcha son arme. Cependant, il réagit en donnant un violent coup de genou dans le ventre du grand homme, pour que celui-ci le lâche.

Le jeune homme se releva, cherchant son arme et vit avec horreur qu'elle était rendue entre les mains du colosse. Tout ceci s'était passé en quelques secondes à peine. Seth avait mal au torse et son poignet était vraisemblablement cassé. La ''cible'' se jeta vers l'avant, l'arme au poing, tentant de poignarder l'assassin. Ce dernier recula vivement, mais pas assez vite. La lame lui entailla les côtes. Juste assez pour qu'un filet de sang rouge tâche immédiatement les vêtements du jeune homme. Par réflexe, Seth donna un coup à la main qui tenait l'arme pour la faire tomber. La victime ne se découragea pas pour autant. Elle réagit en empoignant encore Seth par le cou et le poussa. Malheureusement pour lui, le puits se retrouvait justement là, et le jeune homme se cogna violemment la tête dessus. Il retomba, inerte, sur le sol.

Alors que la victime s’approchait, je tentais de discerner les détails de son physique. Seth, déjçà qu’assez grand, était plus petit que lui d’une bonne tête, et le tour de ses bras ne devait même pas en atteindre le tiers. Le jeune homme, qui me semblait si robuste à mes côtés, était bien plus semblable à une poupée de chiffon face à cet homme. En plissant les yeux, je parvins à discerner les détails de son visage : les mêmes yeux, la même forme de visage… Je réalisais avec un mouvement de surprise que cet homme n’était autre que le frère de celui que j’avais tué pour sauver Seth, quelques semaines plus tôt.

Je jetais un regard effrayé à la silhouette de Seth. Celui-ci avait retiré sa capuche, dévoilant un visage terriblement balcn et à l’allure fatigué. Mais qu’avait donc pu épuisé mon ancien ami à ce point ? Notre dispute ? Au souvenir de cette dernière, je fermais les yeux une seconde pour contenir ma tristesse ; puis les rouvrit immédiatemment. Un combat allait commencer, et je ne souhaitais pas à perdre une seconde. La vie d’un des deux hommes allait peut-être dépendre de moi.

Je réalisais enfin que Setn tenait quelque chose dans sa main. Quelque chose de fin, d’effilé… Une lame. La lame d’un poignard taillé pour le meutre. Je plissais les sourcils, contrariée. Voir le jeune homme si près d’agir me fendait le cœur, et j’aurais voulu crier pour lui ordonner de s’arrêter. Mais aucun son ne voulait sortir de ma bouche, je ne parvenais aps à bouger ; j’étais comme pétrifiée.

Puis, bien vite, Seth changea d’attitude. Serrant bien fort son poignard dans l’une de ses mains, son visage emprunta une étrange expression. J’avais l’impression que les contours de se silhouette se… brouillaient. Etonnée, mettant cela sur le compte de la fatigue, je me frottais els yeux pour y voir plus clair, avant de comprendre que le jeune homme devenait invisible. Invisible. Il m’avait dit et prouvé qu’il était magicien le joru de notre dispute. Mais le voir s’en servir pour tuer était autre chose. Tandis que je voyais s’approcher la cible, je tentais d’imaginer les mouvements de Seth s’avançant vers lui. Seth levant le poignard. Puis l’abattant. J’aurais du courir, puis abattre Seth. Sauver la vie de cet homme innocent. Mais je ne pouvais me résoudre à faire quoi que ce soit contre mon ancien ami.

Finalement, le jeune homme n’eu pas le temps d’abattre son couteau. Pour une raison qui m’était inconnu, sa cible ser retourna brusquement et assenna un coup de poing dans le vide ; celui-ci sembla cueillir Seth à la poitrine, car celui-ci tomba viollement à terre en cessant d’être invisible. Bien que toujours indécise, je décidais de m’approcher et me cachais à à peine deux mètres d’eux. Je me sentais dans l’incapacité d’agir, j’étais simplement spectatrice.

Seth tenta de récupérer sa dague, tombée à terre ; la surprise causée au son opposant lui laissa le temps de le faire, avant de se faire saisir au col par sa cible. Alors que le jeune homme tentait de lui asséner un coup mortel, celui-ci lui bloqua le bras. Je vis la main du géant se resserer autour du poignet de Seth, l’opresser doucement jusqu’à ce que, inévitablement, un claquement sec se fit entendre. Je retenais un cri en posant précipitamment ma main sur ma bouche avec un hoquet de surprise et sentis mes yeux devenir humide. Seth, seth… Je ne voulais pas qu’il souffre. Pas comme ça. Ni de quelconque autre de façon d’ailleurs. Et je ne voulais pas qu’il meure. Je me rendais seulement compte à quel point je tenais à lui. Le cri de douleur qu’il poussa m’arracha un gémissement, j’avais terriblement mal pour lui. Et mon cœur battait à tout rompre, me faisait mal.

Cependant, je ne pouvais agir. La réaction de la victime, qui n’en était plus vraiment une, était totalement légitime ; Seth avait tenté de la tué. Quelques larmes brûlantes roulèrent le long de ma joue, condamnée à l’immobilité par mon propre devoir.
En attendant, le poignard de Setn était tombé entre les mains du géant. La suite passa rapidement, sans même que je puisse en distinguer tous les détails ; seuls la tâche rouge qui, lentement, tâchait le T-shirt de Seth, retint mon attention. Le jeune homme était en train de perdre ; était en train de mourir ; et pétrifiée, je restais sur place à déverser des larmes en silence.

Bientôt, la cible empogna Seth par le cou et le propulsa en arrière. Mon regard oscilla entre Seth et le puit. La scène sembla se dérouler en ralenti : la chute, la tête de mon ami heurtant le bord du muret… Son coprs s’affaissa, inerte. Et doucement, le géant leva le bras, dans le but d’achever Seth.

-Seth, non ! criais-je sans réfléchir en sortant de ma cachette. SEEETH !

Bien sûr, le jeune homme ne bougea pas ; en revanche, mon cri eut pour effet d’attirer l’attention de son agresseur. Celui-ci se trouna brusquement vers moi en brandissant son poignard vers ma gorge, tandis que je repoussais sa lame d’un coup d’épée rapide.

Bientôt, nos deux lames s’entrechoquèrent. Nous nous échangions les coups avec rapidité, sans que l’un de nous d’eux semble prendre le dessus. L’change dura un certain temps ; puis j’ai commencé à reculer, doucement. Je décidais de jouer sur le déplacement. Esquivant un coup en me baissant, je roulais rapidement et me trovuais derrière l’homme en question. Puis tentais d’enfoncer la lame de mon épée de son dos ; peine perdue. Le géant effectua un coupde poignard en forme de z, la première partie du tracé repoussant mon épée, la deuxième partie cisaillant mon visage. Je plaquais ma main libre sur le côté gauche de mon visage en hurlant de douleur, et la retirais souillée de sang. Je ne saisissais pas bien ce qui m’arrivais ; mais assennant un coup d’épée au hasard, un étrange gargouillement se fit sentir. J’avais abattu le géant.

Sans me poser de questions, je récuperais mon épée avec précipitation et me jetais sur Seth. Je secouais avec désespoir son épaule en murmurant son nom, le criant presque. La douleur sur mon visage revenait par vague ; l’une d’elle, extrêment puissante, m’arracha un nouveau cri de douleur et je m’effondrais, inconsciente, aux côtés de Seth.

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Automnal : Seth, non ! SEEETH !

La voix était très loin, presque inaudible. Comme si des kilomètres les séparaient. Le jeune homme, inerte sur le sol, flottait dans un brouillard. Il ne savait pas de qui venait cette voix, ni ce qui s'était passé. Amnésie totale. C'était une sensation des plus étranges. Non, en fait non. Il ne ressentait plus rien, du tout. Les alentours étaient noirs. Comme si la lune avait décidé d'éteindre sa lumière. Seth était bien. Merveilleusement bien, alors qu'il plongeait de plus en plus profond dans l'inconscience. Il se surprit à penser que pour rien au monde il ne voulait quitter cet endroit. C'était parfait. Plus de douleur, plus de sentiment. Fini la colère, la tristesse, la confusion et les joies interrompus. Rien pour nous atteindre. Pour nous blesser. Oui, Seth ne voulait plus quitter ce monde fantastique, là au moins, lui-même ne pourra plus souffrir, ni faire souffrir qui que ce soit. Était-ce donc ça la mort? Oh, il était mort? Ça il en savait rien du tout. Seth se contenta d'être étendu sur le sol, ou ce qui semblait être un sol, souriant doucement, les traits détendus.

Jusqu'à ce que quelque chose le secoue violemment. Un gémissement lui échappa, alors que les murs de l'inconscience se fissuraient. Une vague de douleur lui parvint. Non non non! Pourquoi?! Il voulait rester ici, alors pourquoi on l'en empêchait? Soudain, Seth entendit encore une fois quelqu'un prononcer son nom. Plusieurs fois. Et cette voix ... il la connaissait! Oh m#rde! Auty! C'était elle! Quelque chose qui tomba soudainement à ses côtés le réveilla brusquement et il ouvrit les yeux en suffoquant. Tout ce qui s'était passé lui revenaient en tête. Et la douleur aussi. Toussant, le jeune homme se redressa d'un coup sec, mais un glapissement se répercuta dans la nuit. Il pressa avec hébétude sa plaie au niveau de ses côtes et vit un flot de sang jaillir d'entre ses doigts. En tremblant, Seth jeta alors un coup d'oeil autour de lui. Et il se glaça. Non! Non! Pas elle! Pas par sa faute! Roulant pour se retrouver à genoux, s'en foutant de la douleur à sa poitrine, à ses côtes et à sa tête, il releva la tête d'Automnal qui était inconsciente. Son visage était en sang. Ce dernier jaillissait d'une plaie au niveau de l'œil.

Le corps parcourut de frisson d'horreur, le jeune homme puisa dans ses derniers forces et prit Automnal dans ses bras, remettant son épée dans son fourreau, et sa dague à sa propre ceinture. Un pas après l'autre, il fit le chemin entre le puits et sa chambre, dans un état second, ne prenant pas en compte sa propre blessure qui à chaque pas empirait et saignait de plus bel. Il ouvrit d'un coup de pied la porte de sa chambre et posa Auty sur le lit, chancelant et il faillit s'effondrer. Le visage en sang de son amie lui donnait un flot d'adrénaline et il refusait de perdre conscience en nouveau. Le jeune homme tomba à genoux à côté de la chevalier, complètement paniqué.

« Auty! Auty! Réveille toi! Je t'en pris! AUTY! »

Dans un état second, le corps parcourut de hoquet et de frisson, le magicien posa sa main contre la plaie au visage de son amie, laissant les larmes envahirent ses yeux. Si elle mourrait par sa faute, il ne le supporterait pas. Il ferma les yeux et puisa dans ses dernières forces et volontés, jusqu'à ce qu'une lumière s'échappa de ses doigts. Seth ne savait pas si ça allait fonctionner, il n'était pas du tout doué. Les yeux embués, voyant flou, il sentit une rage enflammée l'envahir. Pourquoi cela ne fonctionnait pas?!

« Ne meurs pas, Automnal! Je suis désolé, tellement désolé! » balbutia-t-il, la main toujours tendue au dessus du visage de son amie, la douce lumière prenant de plus en plus d'intensité. « Allez! Allez! » Il poussa un hurlement de rage et la lumière inonda la pièce. Peut-être que cela ne permit pas de guérir Automnal, mais lorsque soudain, la lumière s'éteignit, le saignement avait soudainement arrêté, ne laissant qu'une plaie qui devait être soignée par un médecin. Mais ça, Seth ne le vit pas, car ayant puisé dans ses dernières forces, il s'effondra comme une poupée de chiffon sur le sol de sa chambre. Utiliser la magie nécessitait de payer un fort prix.

L’inconscience qui s’emparait de moi était simplement… douloureuse. Alors que je perdais brusquement le sens du temps et de l’espace, qu’il me semblais flotter, une douleur atroce continuais à me dévorer le visage. Je ne savais pas ce que j’avais, ni où j’étais ; mais j’avais mal. Très mal. Tout mon côté gauche semblait transpercé de milles aiguilles, et je sentais un flot de sang s’en échapper. J’avais peur ; peur de mourir, peur que Seth soit mort.

Le pire, dans l’inconscience qui m’emprisonnait, était que jsutement, j’étais cosnciente de ce qui m’entourais, de ma souffrance et de ma peur. C’était une inconscience qui ne faisait que brouiller mes repères et m’empêchait de bouger, qui me laissait dans l’action sans toutefois me permettre d’agir.

Et puis, soudain, quelque chose se releva à côté de moi en poussant un gémissement ; je mis un certain temps à réaliser que ce quelque chsoe n’était autre que Seth. Seth, il était vivant ! Si je n’étais pas clouée au sol, je lui aurais sauté au cou. Dans le cas présent, je ne pouvais que remercier les dieux, si tels existaient. Un crissement de lame se fit entendre ; je reconnaissais celui de ma lame dans son fourreau, et souris intérieurement. Si celle-ci n’était d’aucune importance à présent, j’aimais l’avoir à mon côté.
Une deuxième raison s’était faite une petite place dans mon esprit ; si je mourrais, je voulais avoir mon épée avec moi. Mais j’écartais cette idée, terrifiée à l’idée de mourir.

En dehors de cela, j’avais toujours terriblement mal ; je n’allais pas tenir longtemps. Mais bien vite, je sentis que je décollais doucement du sol, portée par quelque chsoe. Par Seth, logiquement. Tandis que je me débattais mentalement, tentant de reprendre le contrôle de mes membres, je ne parvins qu’à faire retomber mon bras sur le côté avant que celui-ci ne recommence à pendre, comme le bras désarticulé d’une poupée de chiffon. Quelque chose de liquide commença à se répandre le long de mon ventre ; curieusement, je ne me souvenais pas avoir été blessée à cet endroit. Un sentiment d’horreur me saisit ; Seth, lui avait été blessé aux côtes. En tentant de me sauver, il était en train de se vider de son sang ! De plus, je me rappelais son poignet cassé. Je n’était pas toute légère, et le poids de mon épée cumulé au mien devait être insupportable pour quelqu’un dans l’état de Seth. Mais, toujours immobile, je ne parvins pas à bouger et me contentais d’espérer qu’il survive.

Bientôt, nous sommes entrés dans une pièce qu’il m’était impossible de reconnaître sans ovurir les yeux. Je me sentis simplement être déposée sur un matelas confortable, tandis qu’un bruit sourd se faisait entendre à mes côtés. Seth venais de tomber à genoux.

« Auty! Auty! Réveille toi! Je t'en pris! AUTY! »

J’aurais tellement voulu lui répondre, lui dire que j’allais me sentir mieux, qu’il fallait qu’il se repose ! Mais non seulement j’en étais incapable, et de plus je n’y croyais que si peu moi-même… Je devais faire de plus en plus d’efforts pour comprendre ce qui m’entourait, pour rester avec Seth. Je sentais une force énorme me tirer vers l’abîme, cet abîme noir que constituait la mort. Si les sons s’atténuait, comme la sensation du matelas dans mon dos, la douleur, elle, allait en s’intensifiant.

Je sentis qu’une main se posait sur mon côté blessé ; mais rien ne se produisit.

« Ne meurs pas, Automnal! Je suis désolé, tellement désolé! »

Je luttais de toutes mes forces pour ne pas mourir. J’aimais trop la vie pour ça. J’aimais bien trop Seth pour ça aussi. Je m’accrochais avec force à la douleur qui emplissait ma tête pour rester éveillée ; puis un cri de rage se fit entendre. Suivi de peu par une étrange sensation réconfortante. La douleur se faisait de moins en moins forte, et la main qui était posée sur mon visage était étrangement chaude. Je compris alors que Seth se servait de sa magie pour m’aider à survivre.
Un doute s’imisça en moi. Pratiquer la magie ne devait pas être de tout repos. Et si Seth s’épuisait totalement ? Avec ses blessures, il pourrait ne pas y survivre. Ce doute se confirma lorsqu’un bruit sourd se fit entendre ; mon ami s’était effondré.

Je ne parvins pas à rester éveillée plus longtemps. Seth était inconscient, la douleur avait en grande partie disparue, et je n’avais plus de point d’ancrage pour rester dans la semi-incosncience qui m’emplissait. Plongeant dans le sommeil ou la mort, j’espèrais simplement que Seth survive.

***

Le lendemain, de larges rayons de soleil emplissaient déjà la pièce lorsque je me suis réveillé. Clignant de l’œil droit, je réalisais que le côté gauche de mon visage était totalement insensible. Je ne savais pas réellement ce que j’avais, mais me redressais avec difficulté. Une violente migraine me prenait la tête, comme si cette dernière était prise dans un étau ; je me rappelais d’un seul coup tous les événèments de la veille, et baissais le regard : Seth !

Le jeune homme était étendu à terre, dans une petite flaque de sang. Son poignet droit prenait un angle étrange, et je me rappelais que celui-ci avait été brisé lors de l’affrontement. Prise d’une irrépréssible peur qu’il soit mort, et ne parvenant pas à encore à faire réagir mes jambes, je me laissais rouler sur le côté pour tomber non loin de lui. Avec soulagement, je vis Seth respirer ; mais ce soulagement laissa rapidement place à la précipitation en réalisant que si je ne faisais rien, mon ami allait succomber.

Je le fis doucement rouler sur le dos et relevait le bas de sa veste afin d’observer la blessure. Si elle ne semblait pas réellement profonde, Seth avait fourni énormément d’efforts pour me ramener à sa chambre le veille et n’avait pas reçu de soins depuis ; si la blessure de laissait plus échapper de sang, elle en avait largement eu le temps la veille, et ceci l’avait grandement affaiblit. Il me fallait trouver de l’aide. M’aidant d’un tabouret de bois, je me hissais sur mes deux jambes et tentais d’avancer ; seulement, un violent vertige me saisis et je retombais aussitôt à terre. Il me faudrait attendre un peu avant de sortir. Je me traînais doucement vers Seth, grimaçant en sentant la blessure à mon côté gauche revenir. De plus, je ne parvenais à l’ouvrir, cet œil gauche ; j’espèrais simplement que cet handicap ne soit que temporel.

Je revenais à Seth. Sa respirations ne s’améliorait pas, mais je ne savais que faire. Ne sacahnt comme réagir, je commençais à paniquer et posais ma tête sur sa poitrine le temps de m’assurer que son cœur battait à peu près correctement et que je trouve quelque chose qui puisse l’aider.

-Seth, s'il te plaît... Réveille-toi. On est en sécurité. Et je... je ne veux pas que tu meures, tu m'entends ?

Quelques larmes roulèrent le long de ma joue ; en tombant sur la veste de Seth, je réalisais que celles-ci étaient tintées de rouges ; probablement étais-je encore couverte de sang. Mais ça, je m'en fichais, du moment que Seth restait avec moi.

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Cette inconscience là n'était pas du tout la même que plus tôt. Une force désagréable lui emprisonnait la poitrine et le tirait vers le bas, toujours plus bas, alors que son corps entier s'engourdissait. Seth suffoquait, et la terreur lui prit au cœur. Il ne voulait pas mourir et il comprit que c'était inévitablement ce qui était en train de se produire. En ramenant Auty en sécurité et en utilisant la magie, il s'était complètement vidé de ses forces. Et il en payait maintenant le prix. Il ne fallait pas être un grand magicien pour comprendre que faire de la magie à trop grande dose augmentait les risques de mourir. Seth n'avait jamais utilisé ses pouvoirs pour guérir, il avait été complètement inconscient de le tenter alors qu'il ne savait rien de tout ça. Mais pour sauver Automnal, il était prêt à déplacer des montagnes, s'il le fallait. Il était prêt à mourir, aussi. Le matin les trouva toujours là, inconscients. Seth s'était effondré à même le sol, son poignet brisé faisant un angle bizarre, et une flaque de sang l'entourait. Sa blessure avait entre temps cessé de saigner, mais il avait perdu tant de sang, que c'était un miracle qu'il soit toujours vivant. Son visage était complètement blanc, inerte. On pourrait presque croire qu'il était mort, si ce n'était de la respiration sifflante et difficile qui soulevait doucement sa poitrine. Une petite coupure était visible sur sa tempe, au visage, mais celle-ci était beaucoup plus superficielle que la plaie à ses côtes ou à l'œil d'Auty. Même si Seth ressentait son corps qui s'engourdissait, la douleur était là. Il ressentit aussi une main qui le retournait doucement, mais Seth n'eut aucune réaction. Il resta inerte et terriblement cadavérique. La pensée qu'il ne voulait plus lutter s'imposa dans son esprit embrumé, l'emmenant un peu plus proche du gouffre de la mort.

Automnal : Seth, s'il te plaît... Réveille-toi. On est en sécurité. Et je... je ne veux pas que tu meures, tu m'entends ?

Oh oui, Seth l'entendait. Les mots étaient clairs dans son esprit. Et cela lui donna la force de résister un peu plus. Savoir qu'elle ne voulait pas qu'il meurt lui donna pratiquement un choc électrique. Il eut même la force de tressaillir des paupières, ce qui n'était pas si mal si on savait qu'il était aussi faible que quelqu'un qui aurait perdu une quantité monstre de sang et aurait utilisé la magie. Mais Seth ne pouvait faire plus, ni bouger, ni répondre. Oh qu'il aurait aimé pouvoir parler. Il avait tellement de choses à dire à son amie. Il s'en voulait à mort, était tellement désolé que s'en était douloureux. Il voulait lui dire que si elle serait morte, il ne l'aurait pas supporté. Parce que ... Parce que Seth tenait tellement à elle! Lui qui ne s'attachait pas facilement aux gens ...

Soudain, des bruits étouffés se firent entendre derrière la porte. Des servantes, ou peu importe, avaient sûrement remarqué les traînés de sang qui menaient directement dans la chambre de Seth, ou bien c'était le corps qu'ils avaient découvert. Cela ne fut pas long avant que quelqu'un cogne puissamment sur la porte en s'enquérant s'il y avait quelqu'un dans la pièce.

Tandis que je continuais vainement à chercher une solution pour aider Seth, deux fait s’offris à moi. Deux réalités que je ne pouvais qu’admettre, quelque soit mon avis sur la question.

La première était qu’une seconde fois, j’avais tué un innocent. Une seconde fois, j’avais tué pour le compte de Seth, pour lui sauver la vie ; et je m’en voulais plus à moi-même qu’à ce dernier. Je n’avais pas a tué cet homme, que je ne connaissais même pas, comme je n’aurais pas du tuer son frère auparavant. Seulement, qu’aurais-je pu faire ? Aurais-je du tuer Seth pour sauver la vie d’un inconnu ? Sur le point de vue de l’honneur, cela aurait été logique. Mais sur celui de mon cœur, cela était inimaginable. Je m’en voulu surtout de ne pas m’être contentée de l’assommer, par exemple ; seulement, j’étais fatiguée et handicapée par la nuit lors du combat. De plus, la cible de Seth était un redoutable adversaire ; une fois le combat engagé, c’était sa vie contre la mienne. Et si bien même j’avais réussi à ne faire que l’assommer, celui-ci avait vu le visage de Seth et se serait empressé de le dénoncer. Mon ami aurait connu une mort atroce dans les cachots d’Arthur, qui pourtant était si peu utilisés actuellement qu’on en oubliait l’existence.

Et puis, le deuxième fait. Peut-être celui-ci datait-il de bien plus longtemps, seulement, je ne m’en rendais compte qu’à présent : je ne me rendais compte que maintenant de ce sentiment étrange qui ne m’avait encore jamais réellement habitée.
J’aimais Seth.
Je veux dire, pas comme un ami. Comme… plus qu’un ami. Je me sentais prête à tout pour l’aider, pour le sauver, pour le garder avec moi ; j’avais déjà tué, après tout. Mais cette réalité me donna mal au cœur ; j’étais amoureuse d’un meurtrier, un meurtrier que mon devoir m’ordonnait constamment d’abattre. Un meurtrier que je n’abattrais jamais, parce que je n’en serais jamais capable.

Je sursautais en voyant les paupières de mon ami tressaillirent. Il m’entendait, j’en étais persuadée. Peut-être, de la même façon que je l’avais été la veille, était-il dans un même état de conscience immobile ? Dans cette idée, je continuais à parler à Seth. Je voulais qu’il m’entende, je voulais qu’il se réveille, je voulais qu’il vive. Alors je murmurais n’importe, je lui disais de vivre, de se réveiller, je l’appelais. Je déplorais tout en même temps mon incapacité à pratiquer la magie, qui aurait pourtant tellement pu améliorer les conditions de mon ami.

Puis, soudain, des bruits de pas agités se firent entendre près de la porte ; plusieurs personnes semblaient s’en approcher d’un pas rapide et désorganisé. Mon regard oscilla entre le sillon rougeâtre qui fiait de sous la porte et cette dernière, commençant à comprendre ; on avait vu les traces, et on venait voir ce qui se passait. Probablement même avait-on trouvé le corps. Je lâchais un juron et, toujours sans pouvoir me relever, poussait Seth avec difficultés sous le lit ; ma blessure m’avait terriblement affaiblie. Je prenais tout de même la peine de passer son poignet blessé derrière mon coup afin de ne pas risquer de l’abîmer encore plus qu’il ne l’était déjà en le déplaçant. Je sursautais lorsque des petits coups se firent entendre derrière la porte. Encore heureux que les braves gens qui étaient derrière connaissent le sens du mot politesse ; s’ils étaient directement entrés, on m’aurait trouvée là. Seth et moi serions immédiatemment emmenés voir le roi, et si mon ami ne succombait pas avant, nous pouvions courir la peine de mort.

La porte s’ouvrit brusquement, juste après que je me sois serrée contre Seth sous le lit. Priant pour que la cape de Seth ne dépasse pas, j’entendis quelques personnes entrer dans la chambre puis, rendus moins entouthiaste par la flaque de sang qui trônait au centre de la pièce, faire demi-tour. Lorsque la porte se referma, je secouais l’épaule de Seth de plus en plus fort ; il fallait qu’il se réveille. Le temps que les passants de tout-à-l’heure informent le roi de ce qui se passait ici et que ce dernier lui-même daigne envoyer ses gardes, nous avions une bonne heure devant nous ; seulement, il nous fallait sortir de là avant.

- Seth, ça devient vraiment urgent, là. Il faut vraiment que tu te réveilles, nous ne sommes pas si en sécurité que ça, murmurais-je, semi-affolée.

Je ne savais que faire pour le faire revenir à lui. Puis doucement, il me vint une idée, et je grimaçais ; ça n’allait pas me plaire, et à Seth non plus. Mais au fond, je n’avais pas tellement le choix. Plaquant par précaution ma main sur sa bouche pour éviter qu’il ne fasse du bruit au cas où je parvienne à le réveiller, je saisissais s on poignet blessé en tremblant légèrement. Puis je le tordis lentement, espérant que la douleur le ferait revenir à lui ; néanmoins je m’en voulais terriblement, le faire souffrir étant loin de me plaire.

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Seth sentit Automnal le poussa en dessous du lit et il ne se demanda même pas pourquoi. Les yeux toujours fermés, inerte, il n'arrivait pas à bouger ne serait-ce que la main. Enfin, celle dont le poignet n'était pas disloqué, on s'entend. Le garçon sentit la présence de la jeune femme près de lui et le silence envahit la pièce. Jusqu'à ce que la porte s'ouvre. Mais le jeune magicien ne prit pas conscience de tout cela. L'inconscience l'emportait à nouveau sur sa volonté de survivre. La présence inconnue dans sa chambre s'en alla rapidement, après avoir découvert les lieux recouverts de sang.

Automnal : Seth, ça devient vraiment urgent, là. Il faut vraiment que tu te réveilles, nous ne sommes pas si en sécurité que ça.

Il aurait tant aimé pouvoir se réveiller, mais ce n'était pas quelque chose qu'on contrôlait. Il tenta de bouger, sans succès, ne parvenant qu'à se frustrer lui-même. Le brouillard l'enveloppa, le plongeant dans le désespoir. Si Seth ne sortait pas de là, les deux compagnons se feront chopés. S'ils étaient amenés devant le roi, le jeune homme sut qu'il prendrait toute la responsabilité. Il dirait qu'il avait tenté de tuer l'homme et que Auty serait venue aider celui-ci. Mais l'homme aurait pensé que la jeune femme était avec l'assassin et s'en serait pris à elle. Ayant été vus quelques fois ensemble, Seth aurait donné comme raison qu'il avait traîné Auty ici dans une vaine tentative pour la soigner, malgré le fait qu'elle se soit retournée contre lui. Cela devrait être crédible aux yeux du roi ... Non? En tout cas, il ferait tout pour que la Chevalier reste chevalier et surtout, en vie. Tant pis si c'était lui qui était condamné au cachot ou à la corde.

C'est alors que, sur le point de sombrer encore une fois, une douleur fulgurante lui traversa le poignet ainsi que le bras, comme si c'était la foudre qui l'avait traversé. Seth se réveilla soudainement, émettant une plainte déchirante à moitié étouffée par la main d'Auty contre sa bouche. Il ferma les yeux quelques secondes, voyant trouble. La douleur s'était calmée un peu, il rouvrit les yeux et tourna la tête vers Automnal. Il ne lui en voulait pas d'avoir ravivé la douleur à son poignet cassé, c'était sûrement la seule chose qui avait pu le réveiller. Une claque n'aurait pas fait l'affaire, en tout cas. Mais Seth était peut-être réveillé, il n'allait pas mieux pour autant. Il peinerait à bouger, ça c'était certain. Le visage crayeux, cherchant des forces là où il y en avait plus depuis son petit tour de magie, le jeune homme doutait fortement de leur réussite à tout arranger.

« Auuuty? » Sa voix était faible, et hésitante. Voir le visage et la blessure de son amie l'horrifiait. Et de lourds remords l'étreignirent.

Je grimaçais en entendant Seth pousser un cri de douleur, heureusement étouffé par ma main droite plaquée contre sa bouche ; j’avais terriblement mal pour lui, et m’empressais de relâcher la pression que j’exerçais sur le poignet de Seth pour la reposer délicatement. Lorsque je relevais la tête, le jeune homme avait entrouvert les yeux, et le peu de lumière qui parvenait à éclairer le dessous du lit accentuait le teint blafard de sa peau. Il faisait peine à voir, et je commençais à douter de nos chances de fuite.

« Auuuty? »

Au moins était-il en mesure de prononcer mon nom. J’étais folle de joie à l’idée qu’il soit réveillé et qu’il parle ; il me semblait que la mort qui planais au-dessus de sa tête, comme le nuage qui annonce la tempête, s’était écarter. Même si, dans l’était où nous étions tous les deux, les chances de s’en sortir était réduite, il y avait toujours un espoir ; presque euphorique, et voyant Seth ouvrir les yeux, je ne pus me retenir de passer mes bras autour de son cou et de l’étreignir, heureuse qu’il soit toujours avec moi. Nous avions tous deux frôler la mort, et nous avions eu extrêmement de chance d’être encore de ce monde, bien que la vie de Seth semble encore en sursis.

Doucement, je m’écartais de mon ami et lui lançais un sourire confiant. On allait s’en sortir ; il le fallait. Tous ce que nous venions de vivre n’aurait pas eu de sens sinon. Et quoi qu’il en soit, s’il nous fallait comparaître devant le roi, j’irais seul. Seth n’était pas en état de faire quelque chose de ce genre ; de plus, le roi connaissait et avait beaucoup d’estime pour mon frère et pour mon père. Je n’avais qu’à lui expliquer que cet homme, ivre, s’était jeté sur moi une dague à la main et, qu’ayant par chance pensé à prendre mon épée, je l’avais abattu pour sauver ma vie. Je mettrais ma rapide guérison sur le fait d’une résistance physique développée ; il était hros de question que je désigne Seth comme un magicien, car celui-ci serait immédiatement abattu. Autant le laisser en dehors de tout ça, et profiter de la confiance qu’Arthur misait en ma famille pour nous en tirer le mieux possible. Je préfèrais garder sa pour moi et, de nouveau maître de mes pensées, j’expliquais le programme à Seth.

- Il faut se dépêcher. Je te fais un bandage au poignet et un aux côtes au cas où la blessure s’ouvre de nouveau, puis on essaiera d’enlever un peu le sang qu’on a sur le visage. Ensuite… on avisera.

Je roulais sur le côté et tentais de me relever. Une violente douleur à mon côté gauche me fit aussitôt retomber à genoux, et je commençais à craindre que la blessure qui agrdait mon eil gauche clos depuis mon réveil ne soit plus grave que je le pensais. Et si j’avais perdu l’usage d’un œil ? Je préférais ne pas trop y penser. J’avais déjà tenté de passer ma main le long de ma blessure afin d’en évaluer la gravité, seulement au moindre contact une vive brûlure se faisait ressentir. Prise de doute, je me remettais à plat ventre pour aider Seth à sortir à son tour et le prit par la main. M’imobilisant soudainement, je pris tout de même la peine de poser la question qui me démengeait les lèvres.

- Attends, Seth… Ce que j’ai à l’œil, c’est… grave ?

J’avais terriblement peur de la réponse. J’étais en vie, mais à quel prix ?

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L'étreinte d'Automnal raviva la douleur de sa blessure aux côtes, mais Seth s'en foutait. Ça faisait tellement du bien, la sentir aussi proche. Avec lui. Peu importe ce qui allait se passer. Elle s'écarta de lui en lui faisant un sourire plein de confiance. Malgré la situation, elle trouvait encore la force de se vouloir rassurante. Seth se dit donc qu'il devait être lui aussi positif, et surtout, ne pas flancher. Si Auty pouvait le faire, lui aussi, non? Il entreprit donc de répondre à son sourire, retroussant la commissure de ses lèvres pour ébaucher lui-même un sourire, qui malheureusement, se transforma en grimace.

Automnal : Il faut se dépêcher. Je te fais un bandage au poignet et un aux côtes au cas où la blessure s’ouvre de nouveau, puis on essaiera d’enlever un peu le sang qu’on a sur le visage. Ensuite… on avisera.

Il hocha la tête et la regarda rouler d'en dessous du lit où les deux se retrouvaient. La voyant tomber à genoux, le jeune homme s'inquiéta et voulut s'extirper de là pour l'aider, mais il ne put que se déplacer d'un ou deux centimètres, ses bras étaient devenus tellement lourds. Heureusement, Automnal se mit à plat ventre et l'empoigna par son bras pas amoché et sa veste pour le tirer de là. Il se laissa traîner, tentant de l'aider un minimum en poussant avec ses pieds. Il n'était pas particulièrement lourd, du moins il était dans la normal, mais Auty avait reçu elle aussi de mauvais coups et en pâtissant autant que lui. Seth resta étendu sur le sol, n'arrivant même pas à bouger ses doigts. Sa douleur aux côtes, à la poitrine, à la tête et au poignet le vrillait de tous les côtés, et ça faisait un mal de chien. Il sentit la main d'Auty dans la sienne.

Automnal : Attends, Seth… Ce que j’ai à l’œil, c’est… grave ?

Le magicien leva les yeux vers le visage de la jeune femme, et encore une fois un flot de remords le submergea. Mais il se ressaisit rapidement, pour ne pas qu'elle voit son air inquiet. À vrai dire, la plaie était horrible. Ce n'était pas facile à voir, avec la couche de sang qui saignait par dessus, mais bon. Il fallait qu'il dise quelque chose. Trouvant enfin un peu de force, il leva la main vers le visage de sa chère amie, lui caressant la joue opposée à la blessure. Il inspira et lui dit alors :

« Je ne suis pas médecin ... mais tu vas t'en sortir. »

Seth tenta de sourire, mais ses forces l'abandonnèrent et sa main retomba mollement. Il luttait pour ne pas fermer les yeux, car s'il les fermait, il risquait de plonger définitivement dans l'inconscience.

Je sentis doucement la main de Seth se poser sur ma joue droite, et fermais les yeux. Le jeune homme ne pouvait pas savoir à quel point ce simple geste me faisait du bien ; le temps d’une seconde, je me sentis plus à l’abri, moins… seule. Il est vrai que je me sentais vraiment dépassée par les évènements ; ma dispute avec Seth, le combat, le cadavre de la cible de mon ami, mon œil qui me faisait terriblement mal… Et puis, j’avais déjà du mal à me gérer. Me lever était un supplice. Comment pouvais-je, tout en même temps, permettre à Seth de faire de même ? Je jetais un regard vers son visage. Il semblait terriblement faible, et je devinais au tressaillement de ses paupières que le jeune homme peinait à ne pas fermer les yeux.

Pendant une seconde, il me sembla voir une lueur inquiète passer dans les yeux de Seth, puis celle-ci disparut bien vite avant d’être remplacée par une expression de confiance. Je m’obligeais à croire que cette lueur n’était jamais apparue, et me concentrais plutôt sur ce que disait Seth.

« Je ne suis pas médecin ... mais tu vas t'en sortir. »

J’aquiesçais. Il le fallait, de toute façon. Mais ce que je ne savais pas, c’est si j’étais…borgne. Je détestais ce mot, mais au cas où mon œil soit réellement hors service, il me faudrait l’employer pour me désigner. J’esquissais une petite grimace, n’osant y penser ; j’en jugerais par moi-même lorsque j’aurais trouvé une glace dans laquelle regarder ma blessure.

Puis doucement, je vis la main de Seth tomber ; le jeune homme semblait à bout de forces. Mais il fallait qu’il reste éveillé, il le fallait ! Nous n’avions d’autre choix que de lever, malgré ma douleur à la tête et la sienne… un peu partout. Je glissais mes mains sous ses épaules et l’obligeais à s’appuyer le dos contre le lit, afin qu’il ne reste pas complètement allongé.

- Je sais que ça fait mal, murmurais-je en désignant sa blessure aux côtes. Mais si tu t’endors, j’ai peur que… tu ne te réveilles pas. Et de façon plutôt définitive.

J’avais réellement peur pour mon ami. Sa perte de sang et tous les efforts magiques qu’il avait déployé pour me sauver hier l’avait littéralement épuisé. Et j’avais peur, là, d’un truc dont m’avait parler ma mère qu’en j’étais toute petite. Certains personnes, suite à un choc ou a des blessures importantes, tombaient dans le coma, un sommeil profond dont il était impossible de se réveiller autrement que par soi-même. Et souvent, ces gens-là, ils ne se réveillaient jamais, parce qu’ils mourraient de faim avant.

En attendant, je tentais de me relever, me tenant autant que possible à une petite table à côté de moi. Une douleur fulgurante jaillit à mon côté gauche, m’arrachant un petit gémissement ; mais il était hors de question que je me rassois par terre. Il me fallait avancer. En esquissant quelques pas, en dehors de la douleur au visage, je m’aperçus à quelques point tout mon corps était douloureux, parcourut de courbatures ; si celles-ci, en temps normal, ne me gênaient guerre, elles handicapait à présent. J’étais bien assez affaiblie.

Je parvins néanmoins à saisir le pichet d’eau qui était sur la table avant de retomber à genoux, heureuse que Seth ait pensé à le remplir ; il m’aurait fallu dans le cas contraire me rendre jusqu’au puit pour aller puiser de l’eau, et cela était inimaginable dans mon état.

J’entrepris de retirer à Seth sa cape sans lui faire de mal, puis commençais à la lacérer en plusieurs bandes plus ou moins larges. Prenant l’un d’entre elles, je la trempais dans l’eau et, dévoilant la blessure de mon ami, rinça tout le sang qui avait séché autour afin de dévoiler la plaie. La pression que j’exerçais autour de la plaie devait terriblement le faire souffrir, mais il me fallait évaluer sa gravité. Heureusement, celle-ci ne semblait pas s’infecter. J’effectuais donc un rapide bandage puis rabattais le T-shirt de Seth avant de saisir son poignet blessé et de le bander à son tour. Je grimaçais en songeant à quel point cela devait lui faire mal, mais n’avais pas le choix, craignant que l’état de son poignet n’empire. J’essuyais rapidement le sang qui avait coulé sur le visage de Seth d’une petite blessure à la tempe, puis tentais de savoir ce que je pourrais faire pour ma plaie au visage.

Il n’y avait qu’une chose à faire ; la laver. Je pris l’un des deux bandes qu’il restait et après l’avoir mouillée, entrepris de la rincer. Me mordant la langue pour ne pas crier, je retirais rapidement le sang qui couvrait me visage ; mais la douleur était atroce, et je ne pus m’empêcher de pousser un léger gémissement, retenant avec peine quelques larmes.

Une fois que cela fut fait, je posais avec soulagement la bande ensanglantée ; à présent, mon visage devait être propre, et attirerait moins l’attention dans le cas où nous devrions sortir. Ne restait qu’à dissimuler le sang qui tâchait nos vêtements. En cherchant un peu, me traînant plus qu’autre chose, je finis par dénicher deux T-shirt ; en enfilant l’un par dessus le mien, j’aidais Seth à enfiler le second.

Glissant le pichet les bandes ensanglantées sous le lit, je regardais Seth. Il faisait peine à voir, semblable à un cadavre. Me hissant lentement sur mes jambes, m’assurant d’être déjà capable de me soutenir toute seule, je remarquais avec satisfaction que la douleur s’était atténuée. Du moins, de quoi me laisser debout. Avançant jusqu’à Seth d’une démarche vacillante, je m’agenouillais à ses côtés puis m’adressais à lui en tournant son visage vers le mien.

- Les ateliers se trouvent à deux croisements de couloir ; ma mère devrait s’y trouver. J’ai une idée de… mensonge à lui raconter, fais-moi confiance. Avec un peu de chance, elle ira elle-même expliquer tout ça au roi mais… il faut que tu sois capable de te lever. Si on arrive là-bas sans trop s’être fait remarqués par les gardes, s’il y en a, on aura presque tout fait.

Je passais mes bras sous les siens pour être prête à l’aider s’il essayait. On y arriverait peut-être pas à la première tentative, mais on y arriverait. Je craignais seulement que cela n’épuise un peu plus le jeune homme, qui était déjà loin d’être en bon état.

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Le jeune homme cligna des paupières, se raccrochant difficilement à l'état d'éveil, pour ne pas se laisser submerger par l'inconscience. Inconscience qui risquait de le retenir prisonnier jusqu'à ce qu'il meurt. Les mains d'Auty l'obligeant à s'appuyer le dos avec difficulté contre le lit le firent serrer les dents, car cela raviva la douleur de sa blessure aux côtes. Il ferma les yeux pendant une fraction de secondes mais les rouvrit brusquement, terrifié à l'idée de s'endormir pour toujours. Le jeune homme tenta de se raccrocher à la présence de son amie.

Automnal : Je sais que ça fait mal. Mais si tu t’endors, j’ai peur que… tu ne te réveilles pas. Et de façon plutôt définitive.

Seth ne voulait pas mourir. Sa combativité refit surface et un air résolut et ferme se peignit sur le visage. Il n'avait pas fait les bons choix dans sa vie, et cela avait failli coûter la vie à sa plus chère amie. Le garçon ne savait pas ce qu'il fera après cette mésaventure - du moins, s'il survivait - mais il fera tout pour changer. Ne plus être un meurtrier. Tout pour être près d'Auty. Peu importe le prix. Seth observa Automnal, tous ses mouvements, craignant qu'elle ne tombe et se cogne. Son air de souffrance lui déchira le cœur, et s'il aurait pu hurler sa rage, il l'aurait fait. Elle revint quelques minutes plus tard avec le pichet d'eau qui était posé sur un meuble plus loin.

Doucement, elle enleva la cape de jeune magicien, ce dernier tentait de lui faciliter la tâche le plus possible, même si ses mouvements lui faisaient mal. Lorsque Automnal releva le t-shirt de Seth, il jeta un coup d'oeil à sa propre blessure aux côtes. Ce n'était pas très beau à voir. La plaie ouverte était auréolée de sang séché. Peut-être pas très profonde, mais assez pour avoir touché les côtes, donc le faire souffrir. Lorsque la jeune femme commença à nettoyer autour, Seth gémit de douleur, gémissement qu'il tentait de réprimer en serrant très fortement les dents. La tête penchée vers l'arrière, sur le lit, il serra son poing valide. Son état vacilla dangereusement entre l'inconscience et l'éveil mais il réussit à garder les yeux ouverts, malgré le voile de souffrance qui les recouvrait.

La jeune femme fit un rapide bandage et s'en prit ensuite à son poignet. Seth aurait tellement aimé pouvoir faire un quelconque mouvement, pour pouvoir s'occuper lui-même de cela et permettre à Auty de s'occuper d'elle-même. Sa blessure devait tellement lui faire mal! Mais il ne pouvait pratiquement pas bouger, tout son corps réclamait grâce. Mais son esprit, lui, luttait comme un diable, refusant de sombrer dans l'inconscience. Il grimaça, la tête toujours renversée vers l'arrière. Son poignet, que Auty était en train de bander, lui faisait mal. Seth, pour ne plus penser à sa douleur, repensa à ce qui s'était passé. Elle l'avait à nouveau sauvé alors que c'était lui qui s'en était pris à un innocent. Encore. Encore et toujours. Comment faisait-elle pour rester là, avec lui? Elle devait lui en vouloir à mort. Tout était de la faute de Seth. Il tourna la tête vers Automnal, souffrant avec elle, alors qu'elle était en train de nettoyer sa blessure à l'œil.

Seth souffla difficilement, les élancements dans tout son corps étaient désagréables. Il dodelina de la tête, tentant désespérément de rester éveillé. Il luttait, mais son air livide laissait clairement voir qu'il ne tiendrait pas. Il prit à peine conscience que Automnal lui faisait enfiler un t-shirt propre par dessus ses vêtements tachés de sang. Flottant dans un état semi-comateux, il revint néanmoins à lui lorsqu'elle fit légèrement tourner sa tête vers elle en s'agenouillant. Seth plongea ses yeux dorés dans ceux de la jeune femme, se disant mentalement qu'ils étaient les plus beaux qu'il ait jamais vu. Cette pensée fut aspirée loin de lui, alors que la douleur refaisait surface.

Automnal : Les ateliers se trouvent à deux croisements de couloir ; ma mère devrait s’y trouver. J’ai une idée de… mensonge à lui raconter, fais-moi confiance. Avec un peu de chance, elle ira elle-même expliquer tout ça au roi mais… il faut que tu sois capable de te lever. Si on arrive là-bas sans trop s’être fait remarqués par les gardes, s’il y en a, on aura presque tout fait.

« Te fais confiance, Auty ... » parvint-il à souffler. Oui, il lui faisait confiance. Restait plus à savoir si elle lui faisait confiance. Seth savait la réponse. Elle n'aurait certainement plus jamais confiance en lui. La jeune femme passa ses bras sous les siens, et Seth prit une grande inspiration pour ensuite tenter, avec l'aide de son amie, de se relever. Cela ne fut guère concluant, cela leur pris trois tentatives avant que Seth soit sur ses pieds, chancelant dangereusement, mais bel et bien sur ses pieds. Son air déjà blanc avait encore plus perdu de ses couleurs, lui donnant un teint gris. Allait-il s'effondrer? Ils entreprirent alors leur périple jusqu'aux ateliers de la mère de la jeune Chevalier. Peut-être une bonne étoile étincelait au dessus de leurs têtes, pour une fois, car ils ne rencontrèrent aucun garde ni domestique. Personne. À quelques pas de la porte des ateliers, cependant, Seth vacilla soudainement, manquant de perdre l'équilibre précaire qu'il avait. Sa respiration saccadée ne présageait rien de bon et ses yeux voilés laissaient prétendre qu'il allait perdre conscience.

Il fallut effectuer trois tentatives pour parvenir à hisser Seth sur ses pieds. Laissant l’un de mes bras sous son épaule afin de le soutenir, je le sentis vaciller. Je ne pouvais néanmoins pas lever la tête afin de m’enquérir de l’état du jeune homme, moi-même trop occupée à me concentrer sur mon équilibre. Ayant moi-même du mal à rester debout de façon correcte, il me fallait diriger toute mon attention sur mes jambes et le bras qui soutenait el jeuen meurtrier.

Doucement, pas à pas, nous nous sommes rendus aux ateliers. Ma démarche devenait de plus en plus assurée, tandis que je me faisait peu à peu à celle, vacillante, de Seth. Par chance, nous n’avons croisé personne. Je ne savais ce que j’aurais pu faire, dans le cas. J’imaginais sans peine que Seth, déjà en mauvais état, devait être encore plus affaibli qu’auparavant ; inutile de compter sur lui pour me tirer d’un mauvais pas de ce genre.

Bientôt, nous arrivions en vue de la porte des ateliers. Mais alors que je m’apprêtais à crier victoire, maitnenant à quelques pas de celle-ci, mon aùmi se mit à vaciller dangeureusement. L’assurance que j’avais gagnée jusque là me permit de redresser le visage ; la panique commença à me saisir. Le teint du jeune homme, de blanc, était passé à gris. Sa respiration était extrêmement saccadée, et ses yeux se voilaient doucement, comme s’il allait retomber dans les pommes.

Affolée, je le poussais une dernière fois avec force afin de pouvoir le plaquer contre le mur - je savais ce dernier bien plus robuste que moi. J’abaissais ma main sur la poignet, fut lâchait un gémissement de dépit ; celle-ci éatit fermée à clef. Je martelais avec précipitation la porte de mes poings, puis me tournais à nouveau vers Seth. Il fallait que je fasse quelque chose, vite. Ne sachant plus trop quoi faire, je posais simplement une main sur sa joue et déposait mes lèvres sur les siennes. J’espèrais simplement qu’il ne me repousse pas, oubliant de même coup que, quoi qu’il en soit, il n’en aurait pas la force. Mais je voulais qu’il sache que j’avais des sentiments pour lui.

- AUUUUTY ! cria une voix indignée.

Je sursautais, puis baissais la tête en rougissant ; ma mère. Je faisais doucement glisser ma main de la joue de Seth jusqu’à sa blessure aux côtes, comme si je voulais lui faire savoir que c’était la-dessus qu’il fallait qu’il se concentre, et me tournais vers ma mère. La partie qui allait suivre serait probablement difficile pour moi.

En effet, aussitôt ai-je dévoilé mon visage blessé à ma mère que celle-ci porta sa main à sa bouche en fondant en larme. Elle murmura quelques paroles incohérentes, puis me demanda pourquoi j’avais cette blessure. Bien qu’elle fut parcourue de sanglots, je ne pouvais m’attarder plus pour la réconforter ; et si cela me fit mal au cœur, je fisait mine de ne pas avoir entendu sa question et lui demandais de nous faire entrer avec précipitation.
Passant de nouveau mon bras sous l’épaule de Seth, nous sommes pénétrés dans l’atelier. Je me tournais de novueau vers ma mère.

- Maman, s’il-te-plaît, calme-toi, murmurais-je tandis qu’elle regardait mon visage en pleurant. Ce qui suit ne va dépendre que de toi. Et si tu ne le fait pas, Seth risque de mourir.

Je cachais le fait que le roi pouvait tout aussi bien me condamner à mort, moi aussi. Le fait d’avoir une vie à sauver la ferait agir ; si elle savait que la mienne dépendait tout autant d’elle, elle paniquerait et ferait tout raté. Elle avait déjà vu Seth, une ou deux fois, et je lui en avait déjà parlé ; cela la motiverait déjà bien assez.

- Va voir le roi. Dis lui qu’un homme, ivre, s’est attaqué à moi hier. En me voyant me battre contre lui, Seth est venu me prêter main forte, et que grâce à lui j’avais pu abattre mon agresseur ; s’était ma vie contre la sienne. Tu diras aussi qu’il y a des tâches de sang dans la chambre de monsieur Del Gildas, mais qu’elles ne proviennent que du jeune homme. C’est clair ?

Ma mère accepta en sanglotant. Elle ne tarda pas à sortir, courant à moitié, le visage couvert de larmes. Moi, soutenant toujours Seth, je me rendis dans l’arrière boutique ; quelques armes, forgées par ma mère et moi, y étaient entreposées. Une léger matelas reposait entre celles-ci, afin de permettre les jours de grosse commande de faire un somme d’une vingtaine de minutes avant de se remettre au travail. J’y allongeais délicatement Seth, puis entrevoyant mon reflet sur la lame d’une épée fixée au mur, je serrais les poings.

Depuis mon réveil, j’étais parvenue à conserver mon calme et mon assurance de façon plutôt concluante. A présent que je ne pouvais plus rien faire pour rétablir les choses, je me sentais terriblement impuissante. La tension qui s’accumulait en moi depuis tout à l’heure menaçait dangereusement de sortir. Trop d’évènements se succédaient, si vite, sans que je n’ai une seule fois le temps de m’attarder pour résoudre les problèmes auxquels conduisaient chacuns d’entre eux.

A bout de force, je tombais à genoux près de Seth en fondant en larme. Je n’en pouvais tout simplement plus. J’avais l’impression d’être tout simplement dépassée par les évènements.

- Je… je n’en peux plus. J’ai tué un innocent. J’ai perdu un œil. Je vais te perdre toi aussi si cela continue. Ma mère pleure. Et j’ai…. J’ai des sentiments pour toi.

Je restais repliée sur mes genoux, agitée de sanglots, impuissante contre moi-même.

Date d'inscription : 13/03/2011 Messages : 75 Localisation : Québec <3

Le plancher semblait s'incliner dangereusement, les teintes devenaient gris, comme le peu de couleur qui lui restait au visage. Seth voulait lutter, mais la perte énorme de sang et sa magie combinée l'avaient énormément affaibli. Il n'était plus très sûr de tenir encore longtemps. La porte de l'atelier était si proche ... Ravalant sa fierté, le jeune homme voulut avertir Automnal qu'il n'allait vraiment pas bien et que c'était très probable qu'il tombe. Mais il n'eut même pas la force de produire le moindre son. Heureusement, Auty vit son air de cadavre et le poussa soudainement contre le mur. Des tâches noires dansaient devant ses yeux et il perdait lentement conscience de ce qui l'entourait. C'était beaucoup trop difficile de lutter. Surtout lorsqu'il n'y avait presque plus d'espoir de survivre. Seth ferma les yeux, se tenant à peine au mur pour ne pas glisser et s'effondrer. Une douce sensation envahit son visage, et surtout ses lèvres, lorsque celles d'Auty rencontrèrent les siennes. Il n'eut pas la force de la repousser, et même s'il l'avait, il ne l'aurait probablement pas fait. Alors que l'environnement extérieure se perdait dans une brume opaque, alors que ça s'éclaircissait à l'intérieur. Depuis qu'ils s'étaient rencontrés, Seth avait toujours voulu jouer le rôle du protecteur, il savait que si quoi que ce soit arrivait à Automnal, il serait là pour la protéger. Même si maintenant, c'était plutôt le contraire, enfin bref. Savoir qu'elle avait des sentiments pour lui renforçaient la sensation que Seth en avait aussi.

Un bourdonnement se fit soudainement entendre, comme si quelqu'un criait, et le baiser fut interrompu. Dans les vapes, Seth ouvrit doucement les paupières, mais tout autour de lui était flou. Impossible de distinguer quoi que ce soit. À part le visage de son amie. Il n'entendit pas les paroles échangées entre Auty et sa mère, mais un bras passa sous son épaule et le força à s'avancer, pour finalement entrer dans une pièce. C'était sûrement l'atelier. Il cligna des paupières, tentant de distinguer le visage de la dame, mais il ne put que regarder dans sa direction, un air épuisé et livide sur le visage. Quelques secondes passèrent et on le força à nouveau à avancer, alors que ses jambes demandaient grâce. Enfin, tout son corps ne supportait plus. Finalement, il s'allongea sur un mince matelas, émettant sans le vouloir un bref soupir, épuisé, mais soulagé d'être enfin couché. Mais il ne fallait pas qu'il s'endorme. C'était une très mauvaise idée. Il sentit quelque chose, ou plutôt quelqu'un, tombé à genoux à côté de lui. Seth tourna la tête, essayant de distinguer le visage d'Auty, mais ses paupières devenaient de plus en plus lourdes. Il entendit parfaitement les sanglots de la jeune femme. Il aurait tellement aimé pouvoir la prendre dans ses bras, lui parler. Mais tout effort était devenu impossible.

Automnal : Je… je n’en peux plus. J’ai tué un innocent. J’ai perdu un œil. Je vais te perdre toi aussi si cela continue. Ma mère pleure. Et j’ai…. J’ai des sentiments pour toi.

Comment pouvait-elle l'aimer? Il était un meurtrier. Cette pensée s'imposa violemment dans son esprit, le faisant fermer les yeux pour ne pas que la Chevalier voit toute la gamme d'émotions qu'il ressentait. La peur, l'incompréhension, la rage, la peine. Ça se mélangeait, il n'arrivait pas à penser correctement. Seth se força à se calmer, puis rouvrit les yeux, pour pas qu'elle pense qu'il s'était endormi. Fallait qu'il dise quelque chose. N'importe quoi. Il réussit à faire un tout petit geste. Doucement, au prix d'un énorme effort, ses doigt de sa main valide rencontrèrent ceux de la Chevalier. Il rencontra le magnifique regard d'Auty, ses yeux dorés se fixèrent aux siens, et il sourit, tout doucement, et surtout, sincère. Il ressentait la même chose. Et Seth voulait tellement lui dire que tout allait s'arranger. Que tout ira pour le mieux par la suite, malgré les terribles remords qui lui étreignaient le cœur. Trop épuisé, il ferma alors les yeux, incapable de lutter plus longtemps. Si personne, médecin ou autre, ne se ramenait les fesses ici bientôt ...

Seth allait mourir. Ses yeux se voilaient peu à peu, son air cadavérique s’accentuait de secondes en secondes. Je voyais que garder les yeux ouverts lui demandait un effort incommensurable, et qu’il ne tiendrais pas longtemps. Mais que faire ? Je ne savais plus. Mon impuissance me torturait, je ne supportais pas de devoir rester sans rien pouvoir Seth, tandis qu’il souffrait. Aller chercher un médecin ? Et s’il mourrait pendant mon absence ?

Je ne parvenais pas à me calmer. J’aurais voulu que Seth puisse me prendre dans ses bras, j’aurais voulu pouvoir pleurer sans me soucier du reste. J’aurais aimé ne pas sentir le poids des responsabilités sur mes épaules, ne pas voir ma mère pleurer, ne pas perdre mon œil, ne pas m’être battue. J’aurais aimé que Seth ne soit pas un tueur, j’aurais aimé qu’il ne se soit rien passé.
J’aurais voulu que tout soit comme avant.

Puis doucement, je sentis quelques chose se poser sur ma main : celle de Seth. Ses doigts étaient aussi froids que ceux d’un cadavre. Mais ce contact me faisait tellement de bien ! J’entremêlais mes doigts aux siens et me concentrais afin de recouvrer mon calme. Il le fallait ; dans le cas contraire, Seth ne survivrait pas. Doucement, je me suis mis à inspirer avec lenteur, pour que peu à peu la détermination qui m’habitait refasse surface.

Me regard croisa brusquement celui de Seth. Une grande fatigue s’y lisait, ce genre de fatigue qui nous saisit lorsque l’on s’approche de la mort. Mais par dessous tout, dans ce regard, il y avait des sentiments. Probablement les mêmes que les miens. J’esquissais un mince sourire et reprenais courage ; une fois que j’eue les idées claires, je me redressais tout doucement et rendais sa main à Seth. Il me fallait aller chercher un médecin. Un magicien aurait été mieux, mais ceux-ci restait extrêment discret et en cherchait se révélerait à peu près aussi difficile que chercher une aiguille dans une botte de foin.

- Je vais te chercher un médecin, Seth, murmurais-je. Tu vas t’en sortir ; tiens le coup jusqu’à son arrivée. C’est tout ce que je te demande.

Tout ce que je lui demandais… je savais à quel point le simple fait de devoir rester éveillé lui coûtait d’efforts. Mais il fallait qu’il tienne. Je fis courir un instant mes doigts sur la joue de Seth puis, priant pour qu’il tienne le coup, je sortais dans l’atelier. Peu à peu, les couloirs s’étaient remplis de monde, et je peinais à me frayer un chemin parmi la foule. Je ne tardais néanmoins pas à atteindre une petite porte, que je savais être celle de la chambre d’un des quelques médecins du château. Je ne prenais pas la peine de frapper avant d’entrer, et me précipitais vers le médecin qui, visiblement, ne s’était pas levé depuis bien longtemps. C’était un vieil homme assez âgé, à l’oreille un peu faible par moment, mais dont je connaissais une bonne réputation. Il crut au départ que je voulais le voir pour mon œil ; je le détrompais et, presque en criant, lui résumais l’état de Seth. L’entraînant derrière moi, lui laissant à peine le temps de saisir une petite sacoche contenant de nombreuses plantes et flacons qui m’étaient inconnus, je le menais à l’atelier, où je le fis entrer. Celui-ci se mit immédiatement au travail, tandis que je lui indiquais les différentes blessures du jeune homme.

Puis le vieil homme me fit signe de sortir. Je lançais un regard indécis vers mon ami ; je mourrais d’envie de rester avec lui… Seulement, sous l’insistance du médecin, je ne pouvais qu’obéir, me sachant de toute façon totalement impuissante à la guérison de Seth. Je ne faisais que prendre de la place et gêner le vieil homme. J’acquiesçais d’un léger signe de tête puis, tandis qu’il me conseillait d’aller me reposer, je sortais. Je ne savais que faire. J’étais morte de fatigue, mais j’avais tellement peur pour Seth…

Finalement, je me résolus de me rendre dans ma poche. Me retrouver dans un lieu si calme, en comparaison des derniers évènements, me fit une impression étrange, comme si rien n’avais eu lieu. M’écroulant sur le fin matelas qui couvrait le sommier de mon lit, je m’endormis sans même m’en rendre compte.

[hors Rp : je pense que tu peux clore le Rp par un dernier post, après on fermera le sujet ^o^]

Date d'inscription : 13/03/2011 Messages : 75 Localisation : Québec <3

Seth tentait de faire voir à son amie tous les sentiments qu'il éprouvait pour elle, dans son simple regard aux reflets dorés. Il espérait qu'elle comprendrait qu'il l'aimait plus que tout. Savoir qu'elle aussi ressentait de telles émotions lui faisait le plus grand bien. Ses doigts serraient faiblement ceux de la jeune femme et cette dernière lui rendit finalement sa main, qu'elle posa sur la poitrine du garçon qui se soulevait péniblement, signe d'une respiration difficile et lente. Une pensée s'insinua sournoisement dans son esprit. Peut-être était-ce les évènements, la douleur et le fait d'avoir encore tué quelqu'un qui brouillait l'esprit d'Automnal. Peut-être ne ressentait-elle rien pour lui, que ce n'était que passager. Affaibli, parcourut de frissons inquiétants, le jeune homme n'eut pas la force nécessaire pour repousser furieusement cette pensée. Il la laissa germer, prendre de plus en plus de place. Seth ferma douloureusement les paupières, terrifié à l'idée que ce n'était que la douleur qui embrouillait les pensées de son amie. Qu'après, elle le rejèterait. Ses dernières forces et volontés s'échappèrent, et il se laissa aller, plongeant doucement dans une inconscience d'où il ne reviendrait pas. La mort. Il allait mourir.

Automnal : Je vais te chercher un médecin, Seth. Tu vas t’en sortir ; tiens le coup jusqu’à son arrivée. C’est tout ce que je te demande.

Malheureusement, Seth ne l'entendait plus du tout. Un inquiétant bourdonnement emplissait sa tête, tandis que son souffle devenait de plus en plus irrégulier. Il ne sentit même pas Auty partir en vitesse. Il continuait à glisser, doucement mais certainement, vers la mort. Celle qu'il donnait sans aucun remord à de parfaits inconnus. Seth se détestait. C'était peut-être lâche, mais c'était comme ça. Des bruits de pas précipités se firent entendre, mais encore là, le jeune magicien n'en avait pas conscience. Si ce n'était pas de ses paupières qui tressaillaient légèrement, on aurait presque cru qu'il était mort. Quelques minutes passèrent.

Des doigts osseux mais doux touchèrent avec professionnalisme le cou du jeune homme, cherchant vraisemblablement le pouls, ce dernier était faible, quasi inexistant. Seth sentait ce léger contact, mais il ne pouvait absolument pas savoir qui c'était. De toute manière, il s'en fichait. Il voulait que partir. En finir, là, maintenant. Ne plus souffrir. Ne plus faire du mal à quiconque. Mais, on dirait bien qu'on ne lui laissa pas la liberté de choisir tout ça. On lui ouvrit de force la bouche et un liquide totalement infect s'écoula dans sa gorge. Seth s'étouffa à moitié, mais la mixture eut l'effet souhaité. Cela lui procura une sensation de brûlure qui le ramena brusquement dans le monde des vivants, le faisant tressaillir de partout. Papillonnant des paupières, complètement paumé, le garçon vit le visage aimable du médecin, qui s'activait à nettoyer précautionneusement sa blessure aux côtes, pour éviter toute infection. La douleur que cela lui procura le fit pratiquement tourner de l'œil, mais le médecin, qui surveillait attentivement tout signe de sa part, ne lui laissa pas le loisir de mourir.

- Non non, reste avec nous jeune homme, dit-il en le forçant à boire à nouveau la boisson infecte qui avait pour fonction de le garder éveillé. Seth n'eut donc pas le choix de rester dans le monde des vivants, le corps parcourut de soubresauts dus à sa faiblesse. Le temps passa, le médecin s'efforça de soigner ses blessures, le faisant boire la mixture s'il voyait que son patient était enclin à retourner dans les vapes. Il ne lui laissa aucun répits. La partie la plus douloureuse fut son poignet cassé. Le médecin dut lui replacer quelques petits os, ce qui le fit souffrir comme pas possible. Mais, trop faible pour se plaindre, le jeune homme resta immobile. Il faillit trépasser par deux fois, mais le vieil homme le ramena aussitôt. Lorsqu'une compresse fut posée sur sa tempe blessée, qu'un bandage enroulé autour de son poignet pour l'empêcher de bouger, et un autre autour de son torse, après avoir nettoyé sa plaie aux côtes, le médecin demanda l'aide de quelques serviteurs qui passaient par là pour déplacer précautionneusement le jeune magicien jusqu'à une chambre près de celle du guérisseur, et là il continua à lui administrer des herbes et autres substances pour lui redonner des forces, que la perte de sang et la magie lui avaient soutirées.

La nuit tomba lorsque le médecin en eut fini. Seth, plongé dans un sommeil réparateur, avait encore le teint légèrement gris, mais ses traits étaient détendus, sereins. Ce qui ne risquait pas de durer dès qu'il se réveillera, malheureusement.

» Un oeil en moins, c'est toujours un handicap de plus [PV Lug]
» Il est temps de parler. [Pv Auty ♥ ]
» Jamais seule. | Auty ♪
» Le Diable s'habille en soprana. [PV Auty]
» Perdre un oeil, c'est l'obliger à ne servir qu'à pleurer. [liens d'Auty']

Encore & Toujours [PV Auty!!]

Encore & Toujours [PV Auty!!]

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