Elthaan Desthan
Date d'inscription : 03/03/2011
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![Marché sans mémoire [PV Eléonore] [ABANDONNE] Empty](https://2img.net/i/fa/empty.gif) | | Sujet: Marché sans mémoire [PV Eléonore] [ABANDONNE] Dim 13 Mar - 18:12 | |
| - Aujourd’hui, jour de marché.
J’étais quelques peu tendu. Le bruit alentours m’emplissait les oreilles avec force – je m’entendais à peine penser. Chacun des différents marchands, de derrière leurs étals, criaient avec force en ventant la qualité plus ou moins douteuse de leurs produits, ameutant tant bien que mal quelques clients près à se faire arnaquer.
Je secouais la tête. Une ironie telle que celle-ci n’était pas dans mes habitudes ; cependant, je n’étais pas dans ma meilleure journée. Ormis tout ce bruit et cette agitation, je venais de faire la rencontre d’une jeune fille, Gabby Little. Celle-ci s’était montrée charmante, pas de soucis sur ce point ; mais son inconcience m’affolait. Les révélations qu’elle m’avait faite auraient pu lui coûter la vie ! La seule chose qui ne pourrait jamais s’effacer de ma mémoire serait le fait d’être en vie ; comprenez donc mon attachement à celle-ci. Je l’adorais, voulais l’animer du mieux possible, autant que je la détestais de m’avoir dôter la maladie dont j’étais sujet.
En attendant, je n’oubliais pas que, malgré la marge gagnée la veille, gagner encore un epu d’argent en faisant une de mes démonstrations pourraient me garantir un bénéfice non négligeable qui me permettraient de me payer de quoi manger les prochains jours. D’autant plus que faire un peu d’exercice me permettrait de décompresser un peu. Sans attendre, je montais donc à ma chambre pour y récupérer mon matériel.
Petite, elle était tout de même casiment vide. Un lit trônait plus ou moins fièrement en son centre ; à sa droite, une petite comode contenait les quelques tenues de rechange que je possédais et le tiroir dans lequel j’avais coutume de ranger mon carnet le soir. Récupérant dans un coin une espèce de baguette de bois, ornée à chaque extrémité d’une boule plus lourde qu’elles n’en avaient l’air, je la fis tournoyer d’un geste fluide autour de moi. Ce simple objet me permettrais de faire une petite démonstration au cœur du marché.
Je décidais de me rendre près de la fontaine. Les enfants aimaient y jouer, et la plupart des étalages étaient installés autour d’elle. Je commençais à faire tournoyer mon étrange baguette, effectuait quelques figures complexes dans les airs tout en me mouvant de façon fluide.
Comme je le prévoyais, la tension contenue dans mes muscles ne tarda pas à se relacher, me laissant bien plus paisible que quelques minutes auparavant. Je me laissais aller, observant furtivement les passants. La plupart, les yeux rivés sur moi, ne tardaient cependant pas à passer leur chemin, occupés qu’ils étaient à faire leurs courses. Quelques autres, à mon grand plaisir, s’attardèrent encore un peu ; j’entendis quelques pièces heureter le sol non loin de mes pieds.
Je faillis lâcher ma baguette en entendant un objet heurter le sol avec un bruit sourd. Mon carnet. Je l’avais laissé dans ma poche avant de venir, et il venait de tomber. Ne désirant pas interrompre le spectacle, je le laissais à contre-cœur, en prenant tout de même soin de ne pas trop m’en écarter.
Quelques minutes plus tard, je récupérais les pièces et les fourrais dans ma poche avec un petit sourire satisfait avant de faire demi-tour. A mi-chemin de ma chambre, je tatonnais ma poche afin d’y trouver le carnet ; je me rappelais, trop tard, que celui-ci était resté près de la fontaine. Lâchant un juron, j’y retournais en courant, craignant le pire.
Lorsque je réalisais que celui-ci n’y était plus, je commençais réellement à paniquer. Les deux tiers de ce qui avait constitué mes dernières semaines ne se trouvaient plus que dans ce petit livre d’apparence insignifiante ; ces deux tiers qui, déjà, s’étaient effacés de ma mémoire pour ne plus y laisser qu’un trou béant. Quelques semaines qui allaient tout bonnement s’effacer avec le carnet si je ne retrouvais pas celui-ci.
La respiration saccadée et les mains mointes, j’entamais mes recherches. Probablement quelqu’un l’avait-il ramassé… Mais qu’avait-il pu en faire ? Angoissée, je poursuivais frénétiquement ma quête, enssuyant d’un geste de la main la sueur qui perlait sur mon front.
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